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Le S.O.S des mères célibataires trouve enfin un écho
Date: January 1, 1970
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Sandrine est une jolie brune à cheveux longs, qui aura 15 ans en septembre prochain. Cette orpheline de mère, dont le père a refait sa vie, habite avec sa grand-mère. Lorsque nous la rencontrons pour la première fois, elle s’applique à faire ses devoirs scolaires.
Soudain, les pleurs d’un bébé emplissent la pièce et la font sursauter. Est-ce les pleurs de son petit frère ou de sa petite sœur? Pas du tout. Le nourrisson qui vient de se réveiller et qui réclame son biberon en vagissant est sa fille. L’enfant s’appelle Mégane et a sept mois.
Sandrine avait à peine 13 ans et entamait la deuxième année de ses études secondaires dans un collège privé de Port-Louis, capitale de Maurice, quand elle s’est retrouvée enceinte. «J’étais follement amoureuse d’un maçon. Il avait 20 ans. Nous nous voyions régulièrement et nous avons fini par avoir des relations sexuelles. Comme je n’avais plus mes règles, ma grand-mère m’a emmenée à l’hôpital. Là, on m’a appris que j’étais enceinte de cinq mois et demi», relate la jeune mère.
Mis au courant de son futur statut de père, l’amoureux de Sandrine, sur qui pèse aujourd’hui une accusation provisoire de relations sexuelles avec une mineure de moins de 16 ans, a refusé d’assumer ses responsabilités. «Au début, il disait qu’il allait s’occuper de moi et de son enfant. Il mentait… Il m’a bernée.»
Aujourd’hui, Sandrine élève son enfant avec l’aide de sa grand-mère. C’est cette dernière qui s’occupe de Mégane quand la jeune mère se rend à l’école où personne ne sait qu’elle est déjà maman.
Toutefois, élever un enfant peut constituer un fardeau financier lourd, surtout quand on est mère célibataire. «J’achète les affaires de Mégane avec la pension d’orpheline que je reçois mensuellement et qui est de l’ordre de Rs 3000 (728 rands, soit environ 90 dollars US). Mais cette somme est loin de suffire aux besoins de ma fille».
Aussi, bien souvent, au milieu du mois, elle n’a plus de lait, ni de couches pour sa fille. «Je n’ai alors d’autre choix que de lui donner le lait en poudre que nous, adultes, consommons», se désole Sandrine. La pension perçue par sa grand-mère et le salaire de sa tante qui vit aussi avec eux, sont insuffisants pour couvrir tous les frais de la maison.
Le cas de Sandrine n’est pas isolé. Pascaline a 15 ans. Et elle est déjà mère du petit Ryan. L’adolescente a connu les mêmes déboires que Sandrine. Elle également parvient difficilement à s’en sortir financièrement. «Mon petit ami a disparu dans la nature quand je lui ai annoncé que j’étais enceinte. C’est avec une allocation mensuelle de Rs 1 500 (364 rands ou 45 US) que je subviens aux besoins de mon fils. De nombreux parents se plaignent que c’est financièrement difficile d’élever un enfant. Ça l’est davantage quand c’est la mère qui assume seule la responsabilité de le faire.»
Pour alléger un tant soit peu ses dépenses, Pascaline ambitionne de trouver un travail. Elle veut devenir coiffeuse. «Plus un enfant grandit, plus il y aura des dépenses. Quand Ryan sera un peu plus grand, j’irais travailler. Je dépendrais alors moins de ma mère, qui avec son salaire de femme de ménage, arrive à peine à joindre les deux bouts pour faire vivre ses enfants, c’est-à-dire mon petit frère, ma petite sœur et moi». De son côté, Sandrine aspire à devenir vétérinaire. «C’est un métier bien payé, qui me permettra de donner à ma fille tout ce dont elle a besoin.»
Conscient des difficultés financières que rencontrent les mères célibataires, le ministre des Finances, Rama Sithanen, a annoncé, lors de son budget présenté le 22 mai dernier, que l’allocation mensuelle accordée aux mères célibataires par le ministère de la Sécurité sociale sera augmenté de 10%.
Jusqu’ici, ce ministère accordait une allocation mensuelle de Rs 959 (233 rands, soit environ 29 dollars US) à la mère célibataire. A la fin juillet, cette allocation passera à Rs 1055 (256 rands, soit environ 31 dollars US).
L’enfant de moins de dix ans, né d’une mère célibataire, recevait une somme mensuelle de Rs 342 (83 rands, soit environ 10 dollars US). A la fin du mois, ce montant sera de l’ordre de Rs 410 (99 rands, soit environ 12 dollars US).
L’allocation mensuelle des enfants de 10 à 15 ans, nés de mères célibataires, qui était de Rs 418 (101 rands, soit environ 13 dollars US), passera à Rs 502 (121 rands, soit environ 15 dollars US). Jusqu’ici, l’enfant d’une mère célibataire, qui avait entre 15 et 20 ans, percevait Rs 522 (126 rands, soit environ 16 dollars US). Avec la hausse de 10% prévue à la fin du mois, cette somme passera à Rs 626 (152 rands, soit environ 19 dollars US). Cette somme sera payée jusqu’à ce que l’enfant ait 23 ans.
À ce jour, 311 mères célibataires et leurs enfants obtiennent ces subventions de l’État. «Une aide financière, c’est bien, mais l’entraide est encore mieux», estime Monique Dinan, présidente du Mouvement d’Aide à la Maternité, organisation non-gouvernementale qui vient en aide aux mères célibataires. «Il faut encourager la solidarité et l’entraide. À titre d’exemple, un couple à la retraite, qui a un certain confort, aurait pu prendre à sa charge un enfant né d’une mère célibataire. Ce serait tout à son honneur car il aiderait une jeune mère à élever son enfant convenablement et à lui faire une petite place au soleil », poursuit-elle.
Ce soutien pourrait prendre plusieurs formes dans la pratique. Le couple, ajoute-t-elle, pourrait par exemple s’assurer que l’enfant ait de la nourriture suffisante pendant une année ou encore pourrait prendre à sa charge les frais de scolarité de l’enfant. «Il y a quelques personnes qui le font mais c’est sur une toute petite échelle. Il faudrait une responsabilisation sociale à l’échelle nationale». Souhaitons que ce message vital pour les mères célibataires et leurs enfants soit entendu!
Christina Vilbrin est journaliste à Maurice. Cet article fait partie du service d’opinions et de commentaires de Gender Links.
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