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Soins aux PVVIH : les infirmières fidèles au poste
Date: January 1, 1970
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Elles sont les premières à l’avouer ! Le métier d’infirmière est rude. Cependant, malgré toutes les difficultés liées à la profession, le corps infirmier mauricien est composé à 60% de femmes. Voilà qui devrait faire taire les sexistes qui continuent à associer la femme au sexe faible ! Si ensemble, avec leurs homologues masculins, les infirmières abattent un travail extraordinaire, le mérite ne leur revient pas toujours…
«Je ne changerai jamais de profession!», déclare d’emblée Chandranee Ramsurn, infirmière depuis 33 ans. Avant d’être son gagne-pain, cette profession, elle l’a avant tout choisie par vocation. «Avant de me faire infirmière, je croyais que le métier se cantonnait à des perfusions et à la prise de la tension artérielle. Mais, je me trompais lourdement parce que la profession demande une force à la fois physique et mentale. Et je dois dire que là où beaucoup de mes amis ont abandonné, j’ai tenu bon. Cela prouve que les femmes sont capables de travailler sous pression, contrairement à la croyance populaire»
C’est après une formation sur le SIDA que Chandranee est choisie avec d’autres infirmières pour délivrer des soins à domicile aux PVVIH. « Le ministère de la Santé n’a pas fait ce choix par hasard. Pour moi, ce sont les traits de caractère de la femme qui ont été déterminants. De par sa nature, la femme est plus douce et plus affectueuse. C’est ce qui aide à établir plus facilement des liens de confiance entre les PVVIH et l’infirmière. Par ailleurs, qu’on le veuille ou non, la femme est toujours associée à la maman qu’on a tous eue. C’est cet aspect maternel qui entre en jeu quand on se fait soigner par une femme. Et quand il est si généreusement offert aux PVVIH, cela ne peut que les aider. Surtout quand ces personnes se sentent prêtes à se confier en sachant qu’elles ne seront pas jugées. C’est ainsi qu’agirait une maman envers son enfant. C’est là que réside le succès de la présence des femmes dans le service de soins », estime Chandranee.
Et quand on lui parle des risques du métier, c’est avec conviction qu’elle répond: « Je n’ai pas du tout peur de contracter le VIH/SIDA lorsque je m’occupe des PVVIH. Je suis une professionnelle et je connais mon métier sur le bout de mes doigts. Je sais qu’il n’y aura aucun risque, aussi longtemps que je respecterai les mesures de précaution. L’amour pour mon travail et la joie que cela me procure quand je m’occupe des PVVIH est beaucoup plus forte que la crainte de contracter le virus par une mauvaise manipulation professionnelle. En sus de cela, je sais parfaitement dans quoi je me suis embarquée quand j’ai opté pour ce métier»
C’est ce que confirme Cadress Rungen, infirmier depuis 26 ans, et travailleur social très engagé dans la prévention du VIH/SIDA à Maurice : «Etant sur le terrain, il est possible d’affirmer qu’il y a beaucoup plus d’infirmières qui s’occupent des PVVIH. La preuve est que quand des ateliers de travail sur la prévention sont organisés, je me retrouve souvent seul homme au milieu de mes consœurs. Cela fait plaisir à voir, d’autant plus que les infirmières sont capables d’une endurance et d’un professionnalisme exemplaires quand il est question du VIH/SIDA. Et ça, on ne le répèterai jamais assez»
Ce petit plus, selon lui, vient une fois de plus de ce sentiment maternel qui est généralement développé par la femme: «C’est évident : s’il y plus de femmes dans ce métier et si elles excellent au cours de leur travail auprès des PVVIH, c’est parce qu’elles ont la fibre maternelle. Je crois que c’est inné. L’infirmière qui soigne un PVVIH y mettra une autre sensibilité. Mais ce n’est pas pour autant qu’un homme infirmier ne saura pas s’y prendre ces personnes»
Le témoignage de Chandranee vient appuyer, si besoin était, le fait qu’une femme peut exercer dans n’importe quelle sphère professionnelle. Et ce, malgré les contraintes du métier. L’égalité du genre dans les métiers est bel et bien une réalité, qu’on le veuille ou non.
Thierry Léon est journaliste à Maurice. Cet article fait partie du service d’opinions et de commentaires de Gender Links qui apporte des perspectives nouvelles à l’actualité quotidienne.
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