SHARE:
Malgré sa réputation de paradis tropical, Madagascar est une île confrontée Á d’immenses défis environnementaux. Depuis quelques années, le pays connait des évènements récurrents et intenses liés aux changements climatiques, par exemple, des cyclones, des inondations et la sécheresse.
La question de changement climatique est passée d’une question d’environnement pure Á un problème de vulnérabilité de la population en général, notamment celle des femmes et des enfants qui sont les plus désavantagés.
Pour y faire face, les partenaires du développement Á Madagascar se donnent la main pour trouver des solutions pérennes. Ils comptent sur les jeunes pour la prise de responsabilités Á travers l’éducation environnementale qui sera intégrée sous peu dans le programme scolaire.
«L’éducation environnementale est un pilier pour consolider la protection de l’environnement car elle touche tout le monde », argumente Claude Rakoto, chef de service de l’éducation environnementale pour le développement durable au sein du ministère de l’Environnement et des Forêts.
«Il faut, dès leur jeune âge, sensibiliser les enfants et les jeunes qui vont devenir des acteurs incontournables de la protection de leur environnement naturel. Ainsi, les programmes qui améliorent l’accès et la qualité de l’éducation en matière d’environnement sont des interventions capitales pour un changement Á long terme », estime Bruno Maes, représentant de l’UNICEF Á Madagascar.
L’Unicef s’est engagé dans cette voie car cela entre dans le cadre de la protection des droits de l’enfant dont celui de bénéficier d’un environnement sain.
Mais les défis restent majeurs dans ce domaine. Les élèves doivent avoir des activités pratiques liées Á l’éducation environnementale leur permettant de les appliquer dans leur vie quotidienne et les partager avec d’autres acteurs de l’éducation, dont la communauté locale.
«L’éducation environnementale est une obligation car les impacts du changement climatique se font sentir dans notre vie quotidienne. Les jeunes et les enfants ont un rôle Á jouer dans ce sens car ils absorbent davantage les messages », souligne Lalaina Randrianarimanana, formatrice des Scouts, qui est déjÁ consciente du rôle important que jouent les jeunes dans la promotion de l’environnement.
Les Scouts sont parmi les pionniers des actions en faveur de l’environnement Á Madagascar. Ils mènent diverses activités de sensibilisation, de reboisement et de plaidoyer. «Les Scouts ne sont pas seulement sensibilisés quant Á la protection de l’environnement mais ils sont aussi éduqués pour aimer la nature et l’environnement, pour transmettre ensuite ce changement de comportements dans la société où ils vivent », ajoute-t-elle.
Tiana Narimalala, 15 ans, est une jeune éclaireuse très active dans sa vie quotidienne. Pour elle, être Scout signifie «messager de la communauté ». Depuis deux ans, elle mène diverses activités de sensibilisation de l’environnement dans son quartier grâce aux cours de leadership dont elle bénéficie dans son association. «Les jeunes trouvent des initiatives facilement une fois qu’ils bénéficient d’un enseignement de base. Il en sera de même avec une éducation environnementale, » avance-t-elle.
Les jeunes malgaches sont impatients de se lancer dans cette initiative. Ils sont avides d’apprendre plus sur tout ce qui est lié Á l’environnement. Aussi, ils commencent Á réaliser que l’environnement ne se limite pas seulement aux activités de reboisement.
Rivohariniaina, en classe de seconde dans un lycée public d’Antananarivo, trouve qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre davantage sur la protection de la faune et de la flore malgache. «Bénéficier de plus de formation environnementale nous aidera Á mieux faire face Á l’avenir, » souligne-t-il.
Des éléments d’approches et des stratégies ont déjÁ été développés par plusieurs institutions publiques et privées quant Á l’intégration de l’environnement dans le curriculum de l’enseignement général, technique et la formation professionnelle.
Mais les enseignants et la communauté scolaire ne disposent pourtant pas toujours des compétences nécessaires pour mettre en Å“uvre lesdites stratégies et utiliser Á bon escient les outils développés. Un atelier national a récemment été organisé par le ministère de l’Education nationale et les partenaires du développement en vue de jeter les bases de l’intégration de l’éducation environnementale dans le cursus scolaire. Il faudra patienter encore quelques mois avant que son introduction comme matière Á l’étude ne devienne réalité.
Fanja Razafimahatratra est journaliste free lance. Cet article fait partie du service d’opinions et de commentaires de Gender Links.
Comment on Biodiversité malgache: Responsabiliser les jeunes Á l’environnement par le biais de l’école