Cadress Rungen : modèle de dévouement pour les autres

Maurice, 17 juin: Cadress Rungen, infatigable travailleur social, n’est pas un homme méritant un coup de chapeau juste pour la Fête des pères ! Loin de lÁ . Il fait partie de ces rares hommes qu’on admire tous les jours de l’année car il s’est donné pour mission de remettre debout ces hommes et ces femmes qui ont chuté et qui se sont mis en marge de la société. Ses fils l’ont tellement vu faire de l’accompagnement social qu’ils ont décidé de calquer leurs pas sur les siens. Cadress Rungen, c’est aussi le genre d’homme et de père qui reste toujours jeune et qui est ‘condamné’ Á  être aimé Á  père…pétuité.

Marié Á  Ragini depuis le 31 octobre 1985, cet homme de 55 ans vit une existence paisible aux côtés de sa femme qui lui a donné deux fils, Dean, 25 ans et Sean, 19 ans. Il explique la relation qu’il entretient avec ces derniers. « Je ne suis pas l’ami de mes fils. Je suis leur père. Car des amis, ils en ont beaucoup et en auront toujours. Alors qu’un père, ils n’en auront qu’un », dit-il haut et fort. « Aujourd’hui, il est très difficile d’être parent, comme il est très difficile d’être un jeune également. Les deux doivent se faire respecter et se respecter l’un l’autre. Je leur transmets l’éducation que j’ai reçue de mes parents. Je leur inculque des valeurs morales. Je suis un coach. Mais pas un dictateur. Tout comme je n’essaie pas de les influencer dans leurs choix de vie. Je suis juste un guide qui donne une direction, tout en respectant leurs choix », confie-t-il.

En sus d’être un père exemplaire, Cadress Rungen est aussi un combattant de rue acharné qui lutte pour une île Maurice meilleure et qui mène des actions concrètes Á  travers le Groupe A de Cassis. « Nous n’avons qu’un seul objectif. Remettre l’humain debout. On accueille les usagers de drogue par voie intraveineuse, leurs parents, les femmes qui sont prostituées. On ne leur dit pas qu’il faut arrêter avec cette vie-lÁ . Ce n’est pas le but. Ce que nous voulons, c’est accompagner ces personnes, cheminer avec elles progressivement jusqu’Á  ce qu’elles découvrent par elles-mêmes qu’un changement de vie leur est nécessaire. On veut que ce déclic se produise sans que nous ayons besoin d’intervenir. Aujourd’hui, nous avons quelques femmes qui ont été prostituées et qui ont changé de vie. Elles sont prises en charge par des centres tels que Chrysalide », explique Cadress Rungen.

Autant d’actes citoyens qui méritent d’être salués. Et ce n’est pas son fils Dean qui dira le contraire. « Je suis très fier de mon père. Il est mon modèle. Il m’a tout appris et j’ai tout reçu de lui. J’étais passionné par son engagement dès mon plus jeune âge. Et c’est tout naturellement que j’ai suivi son exemple. J’ai voulu Á  mon tour apporter ma contribution Á  la société et continuer avec lui le travail qu’il a commencé depuis assez longtemps déjÁ . Outre le fait de partager la même passion pour le social, il n’y a aucun tabou entre nous. On se parle de tout. Et le plus important est que mon père est aussi un excellent guide spirituel qui m’a mis sur le chemin de la foi », précise Dean, un large sourire aux lèvres.

L’enseignement primordial qu’il retient de son père, c’est que «le bonheur ne se trouve pas dans l’individualisme mais dans le partage », confie le jeune homme qui a fait de cette phrase son leitmotiv pour le plus grand bonheur de son papa. « Si Dean a choisi de m’emboiter le pas, c’est qu’il a compris qu’en donnant gratuitement aux autres, on reçoit beaucoup en retour gratuitement. Le don gratuit de soi est ce qu’il y a de plus beau quand on se lance dans ce domaine. » Et Sean, son cadet, qui vient de compléter ses études secondaires veut également faire du travail social Á  l’issue de ses études universitaires. Complices, les deux garçons confient Á  leur père leurs rêves les plus ambitieux et celui-ci les aide Á  les faire se matérialiser.

Et comme le dit si bien le dicton, derrière chaque grand homme se cache une femme. C’est aussi le cas pour Cadress Rungen. Ragini qui partage sa vie depuis maintenant 29 ans, l’aime comme au premier jour. Elle loue l’attention qu’il trouve le temps d’accorder aux siens. « Très peu de temps après notre première rencontre, j’ai su qu’il était l’élu de mon cÅ“ur, celui qui allait me rendre heureuse car son sens de l’écoute et de la compréhension m’avait séduite. Ces deux qualités ont été révélatrices pour moi. J’ai compris qu’il ferait un mari idéal et un père extraordinaire pour nos enfants. N’allez pas croire pourtant que tout est toujours rose entre nous. Comme dans tout couple, nous avons aussi nos petits moments de tensions et de petites guéguerres. Mais nous nous aimons comme au premier jour, voire plus encore. Je ne suis pas la seule Á  l’aimer un peu plus chaque jour. Je le remarque aussi chez nos enfants. Car il excelle dans son double rôle de papa et de mari », dit-elle avec toute la tendresse du monde.

De son côté, Cadress Rungen avoue avoir pu mener Á  bien son travail social, être un bon mari et un guide pour ses enfants grâce Á  deux êtres: son épouse Ragini et…Dieu.

Laura Samoisy est journaliste Á  Maurice. Cet hommage aux pères exceptionnels fait partie d’une série spéciale du service d’information de GL, qui apporte des perspectives nouvelles Á  l’actualité quotidienne.