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New York, 12 mars: Pour la 59e session de la commission sur la condition de la femme, il semblerait que les Nations Unies aient entendu l’appel des femmes Á l’effet «qu’aucune décision les concernant ne soit prise sans consultation avec elles ». Et pour la première fois de son histoire, la session de 2015 a enregistré un nombre record de participation de jeunes, ainsi que d’activistes de la société civile dénombrées Á 8600.
Ce sont lÁ d’excellentes nouvelles car pendant plusieurs années, plusieurs processus importants tels que ceux-lÁ ont exclu la voix des jeunes, celle de plusieurs adultes dominant les sessions. Ce grand nombre de jeunes, en particulier de jeunes femmes, est un pas positif vers la réalisation de résultats plus progressistes et réactifs qui rempliront les besoins des générations futures.
Alors que des jeunes sont heureux d’avoir pu avoir un meilleur accès Á la conférence, plusieurs d’entre eux sont préoccupés par le manque de participation effective dans les processus de décision, ainsi que l’exclusion des sessions de haut niveau où les politiques sont décidées.
«Nous sommes présents mais incapables d’assister et de contribuer aux discussions importantes qui se déroulent Á huis clos », se lamente Nive Sharat Chandran, qui co-préside l’association Young Women of India.
Elle cite certaines réunions gouvernementales et quelques sessions d’organisations non-gouvernementales où les jeunes ont été incapables de participer. « Vous pouvez seulement assister Á quelques sessions d’ONG qui vous ont invités mais je crains que les jeunes ne soient pas parmi les rares invités Á ces réunions ». Elle explique qu’en raison des invitations limitées envoyées pour ces réunions Á huis clos, les participants ont davantage de chances d’être d’anciennes activistes connues.
La jeune femme qui s’exprimait en compagnie de Sharat Chandran lors d’une session consacrée Á la multiplicatio des dialogues intergénérationnels et comment autonomiser les jeunes, a abondé dans son sens. Elles ont invité les délégués Á s’assurer qu’un fort pourcentage de ceux invités Á participer aux réunions de prises de décisions critiques soient des jeunes femmes. « Faites un plaidoyer pour que les jeunes puissent faire entendre leurs voix et que leurs préoccupations se reflètent dans chaque politique ou recommandations votées ici », a insisté Chandran après des autres intervenants.
Les officiels d’ONU Femmes assistant Á cette session ont assuré les jeunes femmes qu’ils y veilleraient. Ce n’est pas la première fois que les jeunes se plaignent d’être exclus des processus majeurs de décision.
«Alors que nous avons accepté d’avoir des jeunes lors de réunions importantes telles que celles-ci, certaines personnes qui ont possiblement de l’influence dans le choix des invités pensent encore qu’il vaut mieux les exclure car ils pourraient faire du désordre durant des sessions aussi critiques », a déclaré un des délégués requérant l’anonymat.
L’inclusion délibérée des jeunes femmes dans des processus tels que la CSW et leur offrir la possibilité de s’exprimer est le début du passage de témoin. «Je crois que nous sommes sur la bonne voie. En nous assurant que de plus en plus de femmes font avancer la cause des femmes, nous savons que la lutte se poursuivra bien au-delÁ de nous. Cela nous rassure Á l’effet que la flamme ne s’est pas éteinte », a déclaré Cécilia Onyango, une participante du Kenya.
La majorité des défenseures du mouvement des femmes reconnaissent qu’elles ont été amenées Á intégrer le combat Á un très jeune âge et qu’elles doivent s’assurer qu’il n’y ait pas un immense vide lorsqu’elles quitteront la scène. Chandra a admis que ce sont les programmes de leadership et de mentorat qui l’ont catapultée vers les mouvements féministes.
Pour Gema Loor Moreira, 17 ans, son activisme a démarré très tôt également. «J’ai commencé Á faire attention aux situations de violations injustes et d’abus subis par les femmes que des mouvements populaires qui pouvaient redresser », a-t-elle déclar
Maile Oumie Sissokho de l’association gambienne All Girls Agenda a expliqué qu’en tant que victime de mutilations génitales, le fait de collaborer avec d’autres activistes qui sont opposées Á cette pratique l’a transformée en avocate du genre et des droits humains. «Depuis, je n’ai pas regardé une seule fois en arrière et j’ai saisi chaque occasion pour militer contre les mutilations génitales et les mariages forcés ».
Les paroles de ces trois jeunes femmes sont un testament Á l’effet que les mouvements de femmes doivent demeurer en vie et que des efforts délibérés doivent être faits pour nourrir ces jeunes femmes et hommes afin qu’ils prennent le leadership du combat pour l’égalité du genre.
Cet article fait partie de la série spéciale du service d’information de Gender Links consacrée Á la CSA 59 qui se tient actuellement aux sièges des Nations Unies Á New York et qui apporte des perspectives nouvelles Á l’actualité quotidienne.
GL Special Advisor @clowemorna opens the floor & breaks the ice in welcoming all the different grantees with their country's @WVLSouthAfrica Conference#GenderEqaulity#CSW69 pic.twitter.com/P9zDtXcIAy
— Gender Links (@GenderLinks) March 5, 2025
Comment on CSW 59: Chapeau bas pour le nombre élevé de participantes