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Pour pallier Á la pauvreté extrême des Malgaches, le régime transitoire essaie de leur redonner espoir en ciblant les jeunes couples aux moyens précaires. Une campagne Á propos de logements sociaux a été lancée au début du mois de septembre.
Le couple Rakotonirina n’imaginait pas bénéficier d’un «chez eux » avant plusieurs années. Or, il sera parmi les premiers Á profiter de cette campagne de logements sociaux destinés aux couples âgés de moins de 35 ans et ayant une source de subsistance.
Le gouvernement transitoire malgache essaie autant que possible de remplir les besoins de base de la population pour pallier Á une pauvreté de plus en plus grandissante. Cette campagne a été annoncée l’an dernier par le président de la Haute autorité de la transition, Andry Rajoelina.
Cette mesure cadre avec la Déclaration universelle des Droits de l’Homme dans laquelle le droit au logement est codifié comme droit humain, de même que dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels que Madagascar a signé et ratifié.
Depuis 2010, des terrains sont prêts pour abriter des logements sociaux dans les six provinces de Madagascar. Il est prévu que 10 000 maisons soient bâties d’ici décembre 2011 et les bénéficiaires seront tirés au sort pour que l’exercice s’effectue en toute transparence. Les maisons seront vendues selon un système de location-vente Á raison de 150 000 Ariary par mois, soit environ 600 rands ou $75, payables en cinq ans.
Depuis quelques jours, les jeunes couples se ruent vers le bureau du ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, qui pilote cette campagne. Outre des informations par rapport Á ces logements sociaux, le dépôt de dossiers des couples intéressés a déjÁ commencé.
Rijaniaina Ramanandraibe, 30 ans, est parmi les premiers Á s’être présenté au ministère. Il est arrivé vers 6h30, soit une heure et demi avant l’ouverture du bureau. Il a beaucoup réfléchi depuis le lancement de cette campagne de logements sociaux l’an dernier. Ce jeune coursier qui travaille Á la Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale (CNAPS) vient de se marier. Prendre une maison en location-vente est un rêve auquel lui et sa jeune femme de 28 ans aspirent depuis qu’ils vivent ensemble. «Les jeunes ont vraiment besoin d’un espoir pour avancer. Ce projet gouvernemental est très prometteur. J’espère être parmi les premiers acquéreurs de l’un de ces logements », souligne Rijaniaina.
Après le dépôt de dossiers détaillés, Rijaniaina et sa jeune épouse se sont donné rendez-vous au ministère pour visiter les stands où sont exposés les types de maisons Á être construites. Deux types de logements seront mis en vente dans toute l’île. D’une part, il y a des maisons en béton comme celles qui se trouvent Á Ambohidratrimo, qui est Á une heure d’Antananarivo et dont la durée de construction est d’un mois. De l’autre, des maisons préfabriquées comme celles présentées au Palais des Sports de Mahamasina, qui est au centre de la capitale, et faites en mousse avec isolations phonique et thermique. La durée de la construction de celles-ci est de dix jours.
Chacune des maisons s’étend sur une superficie de 56 m ² (dont 7m/8, et 3m d’hauteur) et comprend deux chambres Á coucher, un living, une cuisine et une salle de bains.
«Dix millions d’Ariary pour ce type de maison, c’est vraiment un prix abordable. Normalement, dans la capitale, une maison de ce genre s’achète Á plus de 30 millions d’Ariary, soit près de 115 101 rands ou $14 250. A Antananarivo, une petite maison est actuellement louée Á 150 000 Ariary par mois. Ces logements constituent une aide du régime actuel Á la population malgache pour que chacun puisse réaliser son rêve. Pour ces logements sociaux, le terrain est titré d’office au bénéficiaire. L’Etat allouera le terrain Á chacun et se chargera en même temps des raccords pour l’alimentation en eau et en électricité de chaque maison », a expliqué le président de la Haute autorité de la transition, Andry Rajoelina, lors de l’annonce et de l’octroi d’une maison en préfabriqué Á Oliva Rakotonirina et sa famille, la toute première Á avoir bénéficié d’un logement.
Le gouvernement transitoire malgache prévoit de construire 2000 maisons par an, soit 10 000 maisons dans cinq ans. Selon le ministre malgache de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, Hajo Randrianainarivelo, la construction de ces logements sociaux permet de créer de nouveaux emplois car, pour l’année 2011, un budget d’environ 100 milliards d’Ariary, soit environ 405 millions de rands ou $50 625 000, a été consacré Á la construction de ces nouveaux logements dans toute l’île ».
Le gouvernement transitoire malgache va plus loin. En sus de proposer la construction de maisons et les mettre Á la disposition des Malgaches vulnérables, il va aussi distribuer des panneaux solaires. La campagne y relative sera menée en parallèle.
La population malgache est majoritairement jeune. La crise sociopolitique qui dure depuis 2009 a eu des impacts négatifs sur les jeunes dont beaucoup ont perdu leurs emplois, leurs repères dans la vie et sont devenus des délinquants.
«Qui n’aspire pas Á vivre dans une maison sans payer un loyer trop lourd, tout en sachant que ladite maison lui reviendra demain? Pour les jeunes Malgaches, ce geste est plus que bienvenu. C’est une façon d’échapper Á la morosité de la vie », souligne Hantarisoa Julianna, une jeune sociologue.
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1 Ariary= $2000
1 Ariary=264 Rand
Fanja Razafimahatratra est journaliste en free lance. Cet article fait partie du service d’opinions et de commentaires de Gender Links.
Comment on Des logements sociaux pour de jeunes couples malgaches