Formation entrepreneuriale: Découvrir son potentiel pour mieux avancer dans la vie

Formation entrepreneuriale: Découvrir son potentiel pour mieux avancer dans la vie


Date: September 16, 2014
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Maurice: Il y a certaines femmes que la violence répétitive broie et réduit en charpie. D’autres par contre, plient le genou, chutent brutalement mais parviennent tout de même Á  se relever grâce au coup de pouce des uns et des autres ou encore Á  des mouvements d’activistes du genre. C’est le cas de Noëlette Smirone, qui gère aujourd’hui sa petite entreprise et ce, grâce Á  la formation en entreprenariat dispensée par Gender Links (GL).

Dans son village de la Gaulette Á  l’Ouest de l’île, Noëlette Smirone est réputée pour ses boulettes, ses faratas et autres spécialités qu’elle prépare et met en vente dans une vitrine reposant sur un vieux tricycle. Son entourage la qualifie de «polyvalente » car elle élève aussi des poules pondeuses et des canards dont elle vend les Å“ufs. Et pourtant, cette quadragénaire n’a pas toujours eu la partie facile et n’a souvent pas su Á  quel saint se vouer.
Ses parents n’ayant pas les moyens pour lui permettre de poursuivre sa scolarité primaire, elle est obligée de cumuler des petits boulots dès l’âge de 12 ans. NaÁ¯ve, elle se laisse embêter par un homme et Á  17 ans, elle tombe enceinte. Elle ne peut compter sur l’aide de ses parents que pendant un court moment. «J’ai dÁ» apprendre Á  me débrouiller seule ».

Noëlette Smirone a tout connu ou presque dans sa vie: des fins de mois difficiles, des crédits contractés et presque impossibles Á  rembourser, un conjoint révélant souvent un visage violent, des grossesses Á  répétition et deux fois menées Á  terme mais qui font que le budget du ménage soit difficile Á  boucler. C’est le cÅ“ur gros qu’elle raconte tout cela. «J’avais beau trimer mais je ne voyais pas la couleur de mon argent. Il fallait toujours payer des factures et effectuer d’autres dépenses, si bien que je n’arrivais plus Á  gérer mon budget. C’était vraiment très dur. J’étais comme empêtrée dans un cycle infernal », raconte-t-elle. Jusqu’au jour où elle entend parler de la venue dans son village d’une organisation non-gouvernementale qui va animer une formation en entreprenariat. Il s’agit de GL.

Elle prend son courage Á  deux mains et décide de s’y inscrire. Et lÁ , le temps d’une semaine, elle apprend les bases de l’entreprenariat et même Á  élaborer un business plan. Elle découvre alors qu’elle a du potentiel. «Il y a de multiples manières de se faire de l’argent facile mais moi, je n’ai pas voulu prendre cette voie. Et grâce Á  GL, j’ai appris Á  respecter ma dignité de femme. Vous n’imaginez pas comment une rencontre et des conseils peuvent vous aider Á  changer de regard sur une situation et Á  vous remuer ».

Au contact d’Anushka Virahsawmy, directrice du bureau de GL Á  Maurice, Noëlette Smirone a repris confiance en elle et a connu un peu mieux ses droits. Tout comme elle s’est familiarisée au Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement, notamment aux dispositions ayant trait Á  la violence basée sur le genre. «Aujourd’hui, je connais mieux les lois existantes et je réalise que la femme doit être l’égale de l’homme. Et j’ai aussi compris que ce n’est pas en restant enfermé chez moi et en m’apitoyant sur son sort que je vais m’en sortir ».

Noëlette remonte progressivement la pente et décide de vendre des faratas, des boulettes et autres galettes et avec l’argent obtenu, elle achète des poules pondeuses et des canards qu’elle élève. Elle vend aussi leurs Å“ufs. « Ce petit business est aujourd’hui devenu mon gagne-pain. Je ne me serai jamais cru capable de monter une petite affaire et faire ce que je fais. Vous n’allez pas me croire mais je réalise même mon propre composte! ».
Au départ, son mari la décourage. « Il n’arrêtait pas de me dire que les gens n’achèteraient pas mes faratas et ce que je cuisinais. Lorsqu’il a vu que j’allais malgré tout de l’avant, que j’ai mis sur pied ma petite entreprise et que mes produits ont commencé Á  se vendre, il a réalisé qu’il y avait un avenir dedans et me prête désormais main forte ».

Aujourd’hui, Noëlette arrive Á  joindre les deux bouts et essaie même d’inciter d’autres femmes Á  lui emboîter le pas. « J’essaie d’aider d’autres femmes qui viennent me demander conseil. Il faudrait qu’un plus grand nombre d’entre elles se lancent dans l’entreprenariat plutôt que d’abdiquer et de baisser les bras ».
Avec cette formation en entreprenariat, GL a réussi Á  remplir une des dispositions du Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement qui demande aux Etats membres de tout mettre en Å“uvre pour autonomiser les femmes.

Karina Bhoobun fait partie des quatre étudiants de l’Université de Maurice ayant été sélectionnés pour participer Á  la newsletter axée sur le Sommet national de GL portant sur le Protocole de la SADC@l’Å“uvre.


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