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Johannesburg, 7 mars: La Journée internationale de la femme qui sera célébrée demain campe judicieusement le décor pour la conférence annuelle de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) Á New York et dont la 58e édition démarre lundi. Cette année, la CSW coÁ¯ncide aussi avec la 10e semaine de l’apartheid israélien. Ironiquement et hypocritement, la chute du « héro tragique », Oscar Pistorius, continuera Á engranger des ressources excessives et Á dominer les gros titres de la presse alors que ces évènements et l’oppression quasi-quotidienne des femmes seront délibérément mis en sourdine.
Quand je pense Á la signification de la Journée internationale de la femme et Á la CSW58, trois sujets me viennent Á l’esprit et qui rendent ces évènements quelque peu futiles ou les transforment tout au moins en une vaste hypocrisie.
Le premier sujet est l’apartheid israélien. La campagne de la semaine de l’apartheid israélien se tient annuellement dans 250 villes dans le monde durant les mois de février et mars. Et que ce soit la semaine de l’apartheid israélien que la CSW58, elles démarrent le lundi 10 mars. La semaine de l’apartheid israélien est organisée par Boycott, Divestment et Sanctions (BDS). Comme la campagne internationale de boycott et de dépouillement l’a fait durant les années 80 contre l’apartheid sud-africain, le mouvement BDS a gagné du terrain ces dernières années. Plusieurs investisseurs et compagnies qui s’étaient installés en Israël ont plié bagages, certaines compagnies israéliennes sont sur liste noire et des artistes refusent d’aller s’y produire en tournée en soutien Á la liberté du peuple palestinien.
Pendant que la CSW58 a lieu Á New York, nul ne peut ignorer le financement débridé et le soutien politique des Etats-Unis Á l’égard d’Israël. Durant la 57e conférence de la CSW, l’ambassadeur israélien Ron Prosor a fait la déclaration suivante : « Israël est engagé Á mettre un terme au cycle de violence contre les femmes au-delÁ de ses frontières ». Curieux comme positionnement lorsque l’on considère l’oppression et la violence perpétrées contre le peuple palestinien Á l’intérieur des frontières d’Israël, de même qu’envers les immigrants africains et les demandeurs d’asile tant dans ce pays que dans les territoires occupés. Il ne faut pas oublier que la moitié de ces personnes sont des femmes.
Le deuxième contentieux est l’homophobie très répandue subventionnée par les gouvernements. Les exemples les plus récents et connus étant la Russie, le Nigéria, l’Ouganda, la Gambie, l’Inde, le Zimbabwe qui pénalisent les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, Transgenres et Queer, interdisant l’homosexualité et ou tout activisme ou organisation en faveur des personnes LGBTQ. Plusieurs des leaders de ces pays ont encouragé la violence et les crimes haineux contre ces personnes.
Les Etats-Unis ont condamné le récent vote de la loi anti-homosexualité en Ouganda et la Banque Mondiale, la Suède, la Norvège et le Danemark l’ont suivi, interrompant toute aide Á ce pays. Aucun de ces pays n’a pourtant condamné la promulgation de la loi contre la pornographie où parmi ses clauses problématiques figurent un interdit pour les femmes de porter des mini-jupes.
Alors que les pays de l’Occident réprimandent les lois contre les gays en Afrique, ils semblent oublier qu’ils ont été complices dans la création et la dissémination de ce préjudice en introduisant des lois contre la sodomie alors qu’ils colonisaient le continent africain.
Alors que l’Occident et la Banque Mondiale stoppent leur aide, ils ne condamnent ni ne sanctionnent les évangélistes américains de droite qui prêchent la haine et l’homophobie en Ouganda. De plus, avec l’Occident assumant une position morale si hypocrite, elle se targue d’être progressiste et peut continuer Á utiliser un langage colonial qui décrit les pays du Sud comme arriérés, barbares et en grand besoin d’être civilisés. Et Á travers ce discours, elle pousse son agenda néolibéral.
Alors que l’interruption des aides permet Á l’Occident de tirer davantage sur les cordes néocolonialistes, les personnes LGBTQ en Ouganda sont Á la merci de la discrimination et de crimes haineux. Elles deviendront les boucs-émissaires de la fermeture des robinets d’aide. Cela ancrera davantage l’idée banale et fausse que l’homosexualité ne fait pas partie de l’Afrique et qu’elle exacerbe davantage les divisions. Au final, cette approche affectera négativement tous les citoyens ougandais mais plus encore ceux qui font déjÁ face au préjudice et Á la pauvreté.
Finalement, et en raison de l’homophobie qui prévaut dans la plupart des pays au monde, plusieurs délégués participant Á la CSW sont homophobes et les conclusions de la commission disent peu de choses sur la réalité de plusieurs LBGTQ Á travers le monde.
Le troisième sujet me venant Á l’esprit est que pour la 58e fois, des politiciens, des organisations non-gouvernementales et des technocrates se réuniront Á New York pour délibérer sur la condition de la femme dans le monde. L’appel pour mettre fin Á la violence contre les femmes est un thème récurrent et un objectif fondamental depuis la naissance de de la CSW en 1946.
Alors que les médias continuent leur reality show sensationnel et grotesque du procès Pistorius, ils ignorent, banalisent et normalisent les proportions pandémiques du féminicide et de la violence domestique vécue par les femmes de par le monde et dont la plupart n’obtiendra jamais justice.
Selon une étude de Gender Links portant sur la violence envers les femmes et menée dans six pays de la SADC, la violence entre partenaires intimes est la forme la plus prédominante de violence basée sur le genre (VBG) vécue par les femmes et perpétrée par les hommes. Les taux vont de 90% en Zambie Á 23% Á Maurice.
Les taux de prévalence de toute une vie par rapport Á la VBG sont de 89% en Zambie, 86% au Lesotho, 68% au Zimbabwe, 67% au Botswana, 50% en Afrique du Sud et 24% Á Maurice. Une femme sur trois Á travers le monde vit une forme de violence basée sur le genre durant son existence.
Les femmes continuent Á représenter la part disproportionnée de la pauvreté et ont peu accès aux ressources productives, aux revenus et Á l’éducation. Elles n’ont aucun droit sexuel et reproductif. Elles continuent Á subir le plus gros de l’épidémie du VIH et endureront le pire du changement climatique.
Durant cette conférence de la CSW, Gender Links et la Southern Africa Gender Alliance réclament la parité avant 2015 et un agenda post-2015 solide pour s’assurer que les voix, le choix, le contrôle et l’égalité soient pour tous.
L’Afrique du Sud peut sembler Á même de le mettre en pratique avec sa législation qui protège les droits des personnes LGBTQ, ses lois autorisant le droit Á l’Interruption Volontaire de Grossesse et qui votera mardi le Women Empowerment and Gender Equality Bill. Parmi ses objectifs, cette loi vise Á assurer 50% de représentation féminine dans toutes les instances de décision aussi bien dans le secteur public que privé.
Cependant, l’engagement du gouvernement sud-africain envers l’égalité du genre demeure douteux. Le gouvernement en poste a comme d’habitude exercé une diplomatie silencieuse et a manqué de condamner l’homophobie subventionnée par les gouvernements des pays riverains. L’Assemblée nationale sud-africaine a voté pour cette loi en dépit des critiques répandues émanant de plusieurs organisations et institutions. Il semblerait que l’approbation soudaine du gouvernement sud-africain soit une tentative de recueillir plus de voix au cours des élections générales qui doivent se tenir en mai et que c’est une tactique visant Á souiller l’Alliance Démocratique, parti d’opposition, pour « son rejet disgracieux du projet de loi ».
Tant que l’Afrique du Sud, la SADC et tous ses Etats membres participant Á la conférence CSW58 ne montrent pas un engagement réel et incorruptible envers l’égalité et la liberté pour tous, l’agenda développemental post 2015 sera aussi inefficace que les agendas antérieurs. D’ici lÁ , la CSW atteindra son 100 anniversaire, les femmes n’auront vraiment pas leur journée et nous ne verrons pas l’égalité du genre de notre vivant.
Katherine Robinson est la rédactrice et responsable des communications Á Gender Links. Cet article fait partie du service d’information de Gender Links, qui apporte des perspectives nouvelles Á l’actualité quotidienne. Suivez Gender Links sur Twitter et Facebook. Consultez notre journal quotidien en ligne et notre couverture de la conférence CSW58 tout au long de la semaine prochaine.
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