La Croix Rouge malgache forte de ses bénévoles femmes

Alice Rakotondrabe fait partie de ces bénévoles actives. Elle a rejoint la CRM en 2008. Elle s’est laissée influencer par ses deux sÅ“urs qui s’étaient portées volontaires avant elle et a été encouragée par son mari. «Mon mari m’a poussée Á  me lancer dans cette aventure qui me tient Á  cÅ“ur. Comme Madagascar est un pays pauvre, autant s’entraider et rejoindre une institution Å“uvrant dans le social ».

«Les femmes sont plus convaincues Á  la cause du volontariat car elles aiment aider les autres. » C’est l’explication de Voanginirina Seheno Razafiarisoa, une des 15 volontaires femmes de la Croix Rouge dans son district. Les volontaires travaillent par arrondissement que la Croix Rouge nomme district dans son organigramme. Voanginirina Seheno Razafiarisoa est affectée dans un des districts de la capitale.

La particularité de Voanginirina Seheno Razafiarisoa est que son mari est volontaire également. Il est d’ailleurs l’unique volontaire masculin de la Croix Rouge dans leur quartier. «Nous sommes tous deux très concernés par le bénévolat et l’entraide et mon mari me soutient dans ce que je fais », souligne-t-elle. Comme elle agit en tant qu’agent de santé au sein de son arrondissement, le bénévolat lui vient naturellement.

Tahiana Lala Ranaivo, autre bénévole, fait aussi remarquer que les femmes au foyer sont beaucoup plus disponibles pour faire du volontariat Á  Madagascar. «Ce sont surtout les femmes au foyer qui le font afin de vivre des expériences hors de leurs foyers », note-t-il.

Le volontariat est un passe-temps enrichissant pour les femmes au foyer qui veulent faire autre chose que les tâches ménagères. Beaucoup ont d’ailleurs réussi Á  en faire leur principale occupation.

«Pouvoir aider d’autres personnes, c’est gratifiant pour la conscience. Les maris devraient être fiers de leurs femmes surtout quand ils réalisent quel genre d’intervention elles mènent. Celles-ci ont trait Á  la lutte contre la malnutrition, la sensibilisation Á  l’hygiène, les premiers secours et plus récemment, la circoncision de masse, la célébration des mariages civils, pour ne citer que ceux-lÁ  », précise Voanginirina Seheno Razafiarisoa.

La famille de Jeannine Ravelonarivo a bénéficié de l’aide de la Croix Rouge. Comme elle est modeste, elle se soucie peu de l’hygiène de vie. «Voanginirina Seheno Razafiarisoa nous a appris comment avoir une hygiène de vie sans être obligée de disposer de gros moyens. Tout comme elle nous a aussi convaincus mon compagnon et moi de régulariser notre situation en nous mariant civilement lors d’une cérémonie de mariage de masse organisée par la CRM ».

Une structure a déjÁ  été établie au sein de la CRM pour permettre aux femmes d’exercer pleinement leur activité de bénévolat. Elles prennent Á  leur charge des tâches comme la sensibilisation Á  l’hygiène tandis que les tâches dures comme la construction des puits communautaires sont laissées aux hommes. Ainsi, après les catastrophes, les hommes assurent l’évacuation tandis que les femmes s’occupent du recensement des sinistrés.
«La présence des volontaires de la CRM durant les manifestations populaires comme des spectacles ou des évènements sportifs est remarquable et rassurante. Car on sait que même en cas d’urgence et en l’absence d’un médecin dans l’assistance, les bénévoles de la CRM seront Á  même de prodiguer les premiers soins », déclare un amateur de football, qui a déjÁ  été témoin d’une action de secourisme de la CRM durant une rixe d’après match au stade municipal d’Antananarivo.

Il n’a pas tort car 85% des volontaires de la CRM sont capables de s’engager dans des activités de secourisme. Les hommes comme les femmes ont été formés en la matière. Voanginirina Seheno Razafiarisoa se souvient encore des fois où elle a porté les brancards avec des blessés durant la crise politique qui a éclaté Á  Madagascar en février 2009. Une expérience qui a marqué la vie de cette mère de famille et qui l’a renforcée dans son engagement auprès de la CRM. Par leurs actions, les femmes bénévoles montrent qu’elles peuvent apporter une lueur d’espoir autour d’elles.

Fanja Razafimahatratra est journaliste en free lance. Cet article fait partie du
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