La lutte contre la violence parlée Á  Madagascar s’intensifie dans les communautés de base


Date: April 6, 2012
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Les efforts de lutte contre la violence basée sur le genre sont importants Á  Madagascar. Les organisations de la société civile malgache estiment avoir fait beaucoup en ce sens. Les communes et même les villages commencent Á  traiter ce phénomène avec le plus grand sérieux par le biais d’initiatives mises en place par les organisations de la société civile. Le sommet national organisé par Gender Links entre les 12 et 14 mars dernier a démontré que le pays a atteint un niveau satisfaisant dans la lutte contre la violence basée sur le genre, même si la tolérance zéro n’est pas encore atteinte.

Un des projets qui a retenu l’attention et qui a été primé par les membres du jury lors de ce sommet est l’installation de guichets fonciers dans certaines communes. Ceux-ci ont permis aux femmes de jouir de leurs droits d’héritage de terrains Á  Miadanandriana, commune rurale sur les hautes terres malgaches. Ainsi, 120 certificats fonciers sur les 500 remis, ont été alloués Á  des femmes.

A Ambatondrazaka, premier grenier Á  riz de Madagascar, les femmes ont commencé Á  briser le silence et Á  dénoncer la violence dont elles font l’objet dans un centre d’écoute. C’est ce qu’a révélé le projet présenté par Marie Chantale Razanamasy, qui a aussi été primée. Les activités pour la promotion du genre et la gouvernance, présentées par Nathalie Razafindehibe, ont aussi fait mouche et ne l’ont pas empêchée de s’engager dans la politique pour marquer la représentation de la femme dans le domaine.

Sur 166 projets reçus, les projets susmentionnés ont retenu l’attention des quatre membres de jury et les trois gagnantes, ainsi que neuf autres iront représenter Madagascar en Afrique du Sud pour le sommet régional qui se tiendra Á  Johannesburg Á  la fin avril.

Toutefois, le problème qu’il faut Á  tout prix contrecarrer est la traite des femmes malgaches Á  l’étranger, comme le souligne Jeannoda Norotiana Randimbiarison, la lauréate dans la catégorie soutien. Faute d’emplois dans le pays, les femmes malgaches acceptent des conditions de travail précaires Á  l’étranger. Selon Jeannoda Norotiana Randimbiarison, les moyens restent insuffisants pour vraiment lutter contre le fléau.

Le syndicat des professionnels diplômés en travail social (SPDTS) a certes pu extirper 3300 femmes malgaches du Liban où elles étaient exploitées et maltraitées. Les interventions de la SPDTS consistent Á  soutenir ces femmes et Á  faire un suivi auprès des migrants en général pour restaurer leurs droits fondamentaux.

La lauréate tient Á  son projet malgré les difficultés auxquelles elle et son association font face, en particulier le manque de financement. «Ce Sommet de Gender Links pour les collectivités locales est une occasion en or de faire un plaidoyer au niveau régional et attirer l’attention sur le sort de ces femmes malgaches retenues contre leur gré dans un pays étranger et maltraitées, même après la résiliation de leur contrat de travail », souligne Jeannoda Norotiana.

«Ce sommet a été un défi pour Gender Links. Gérer une centaine de personnes n’a pas été aisé. Toutefois, nous sommes satisfaits que ce premier sommet organisé Á  Madagascar se soit déroulé dans l’ordre », souligne Ialfine Tracoulat, représentante de Gender Links Á  Madagascar et coordinatrice de ce sommet.

La participation des Malgaches au Sommet régional de Gender Links Á  la fin avril représente une lueur d’espoir pour les organisations de la société civile malgache qui ont été primées. A Johannesburg, elles seront en mesure de côtoyer d’autres gagnants et gagnantes des pays de la SADC et pourront échanger sur les meilleures pratiques en cours. Ainsi, elles verront dans quelle mesure elles peuvent les répliquer dans leur pays. Elles espèrent également pouvoir renforcer les actions qu’elles mènent dans les communautés pour faire chuter la violence basée sur le genre.

Fanja Razafimahatratra est journaliste freelance Á  Madagascar. Cet article fait partie des services d’opinions et de commentaires de Gender Links.

 


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