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Les organisations non-gouvernementales féminines et les activistes du genre Á Maurice se doutaient bien que la prise en charge de la violence envers le genre pesait lourd sur le budget de l’Etat. Elles étaient toutefois loin de penser que cela dépasserait un milliard de roupies.
Plusieurs organisations non-gouvernementales féminines, dont SOS Femmes, Gender Links ou encore Women in Networking (WIN), ont tenu Á organiser des activités Á Maurice et sur plan régional pour marquer la Journée Internationale contre la violence domestique. A travers ces activités, ces ONG veulent conscientiser le public sur l’ampleur des violences faites aux femmes. Ces activités s’insèrent pour la plupart dans le cadre de la campagne de 16 jours contre la violence envers la femme.
Gender Links, dont le bureau francophone est dirigé par Loga Virahsawmy, a démarré cette campagne par une marche symbolique, en collaboration avec la mairie de Curepipe. Plusieurs autres activités comme des cyber-échanges et des débats sont organisés jusqu’au 10 décembre prochain qui marque la fin de la campagne et qui est aussi la Journée Internationale des Droits de l’Homme.
Parmi les thèmes qui seront abordés, « le genre et la violence économique », tout comme l’influence des traditions et de la culture et les problèmes des travailleuses du sexe entre autres. Plusieurs ministères mais aussi des ONG comme Amnesty International ou encore La Chrysalide qui réhabilite les usagères de drogue par voie intraveineuse, participeront aux différentes activités de cette ONG.
De son côté, SOS Femmes entame, avec la collaboration de l’Institut Cardinal Margéot et le Centre La Pointe Tamarin, une campagne de 16 jours d’activités contre la violence Á l’égard des femmes. Ces deux semaines d’activités prendront également fin le 10 décembre prochain. Le principal thème de cette activité est basé sur l’éducation des valeurs pour le respect de l’autre, a indiqué Ambal Jeanne, directrice de SOS Femmes. Cette dernière mise sur l’éducation des enfants. «Je pense qu’il est plus facile aujourd’hui d’éduquer les enfants que les adultes », ajoute-t-elle.
Par ailleurs, WIN a également lancé, mercredi après-midi, une campagne, visant Á recueillir des fonds qui seront par la suite reversés Á SOS Femmes. Cette campagne a été marquée par la révélation de la ministre de l’Egalité du genre, Sheila Bappoo, de l’ampleur de la violence envers le genre et des coÁ»ts encourus par la suite par les autorités pour y remédier. C’était lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de travail sur l’élaboration d’une politique d’autonomisation pour les victimes de violence domestique et de réhabilitation pour leurs abuseurs ».
«Ces 10 derniers mois, 1 890 cas de violence conjugale ont été enregistrés. Ces chiffres sont vraiment alarmants vu que l’année n’est pas terminée. Un travail est en cours pour mieux protéger la femme, » affirme la ministre. Ce jour-lÁ , pour marquer l’ouverture de cette campagne des 16 jours, un t-shirt confectionné par l’entrepreneur Aline Wong et dont le message est de refuser la violence domestique, a été présenté. Pour Sheila Bapoo, “Ce t-shirt montre notre engagement visant Á dire que nous ne tolérons pas la violence. Il faut retrouver ce chemin ensemble. La femme est la principale victime de cette violence, suivie des enfants.”
Elle a expliqué que selon une étude commanditée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et réalisée dans un premier temps par le Centre de Recherches sociales appliquées de l’Université de Maurice et subséquemment par le Mauritius Research Council, la violence domestique coÁ»te Á l’État Rs 1,4 milliard par an, soit environ 318 millions de rands. Ce qui est énorme pour un pays avec 1.2 millions d’habitants.
La ministre Bappoo a affirmé que le rapport détaille les coÁ»ts directs de l’État aux victimes Á Rs 221 millions, soit environ 50 millions de rands et ceux des pourvoyeurs de services Á Rs 196 millions, soit environ 44.5 millions de rands. Alors que les charges indirectes telles que la baisse de productivité, l’absence au travail et les dépenses additionnelles sont évaluées Á Rs 988 millions, soit 224.5 millions de rands. “Si ces coÁ»ts ont été calculés avant l’année financière 2008-2009, on peut facilement imaginer que les coÁ»ts actuels sont supérieurs”, a commenté la ministre.
Il va sans dire que cette somme aurait pu servir Á offrir d’autres services aux femmes comme par exemple des soins contre le cancer du sein ou du col de l’utérus. Dans le dernier budget de l’Etat, le gouvernement consacre Rs 1,2 milliards, soit environ 272 millions de rands pour le combat contre la pauvreté et l’intégration sociale. Ce qui est nettement inferieur aux dépenses liées Á la violence domestique.
Pour rappel, le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement insiste sur la nécessité pour les Etats-membres de: (i) voter et de promulguer des législations interdisant toutes les formes de violences basées sur le genre ; (ii) s’assurer que les lois sur la violence envers le genre prévoient des examens complets, le traitement et les soins aux survivants d’agressions sexuelles et (iii) revoir et réformer leurs Codes Pénaux et les procédures applicables aux délits sexuels et Á la violence envers le genre. On est encore loin du compte…
Jimmy Jean-Louis est journaliste Á Maurice. Cet article fait partie du service opinion et commentaires de Gender Links.
GL Special Advisor @clowemorna opens the floor & breaks the ice in welcoming all the different grantees with their country's @WVLSouthAfrica Conference#GenderEqaulity#CSW69 pic.twitter.com/P9zDtXcIAy
— Gender Links (@GenderLinks) March 5, 2025
0 thoughts on “La violence domestique coÁ»te Á Maurice Rs 1,4 milliard l’an”
bjr suis une mauricienne ki vis a la reunion etje doit dire kil y a beaucoup de femme mauricienne ki son battue maltraiter sekestrer par leur conjoint a la reunion la eske la ministre de la femme ou letat peuvent intervenir merci
The world is developing in ALL fields but don’t know why some men do not want to develop their thinking attitudes.Domestic violence is not the best way to deal with homely issues.Treat the woman well and she will respect you.