Les centres d’écoute et de conseils juridiques se font un nom Á  Madagascar


Date: December 26, 2010
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La lutte contre la violence Á  l’égard de la femme s’amplifie Á  Madagascar. De plus en plus de centres d’écoute et de conseils juridiques (CECJ) ouvrent leurs portes pour offrir un refuge et répondre aux besoins des femmes victimes de la violence.

Faratiana Andriamasina est parmi celles qui ont trouvé une issue Á  leurs problèmes conjugaux après avoir fréquenté ces centres. Cette femme âgée Á  peine de 30 ans, machiniste dans une usine de la zone franche Á  Madagascar, a subi pendant un an les coups de son mari et l’abus de celui-ci, en sus de son infidélité. Après avoir perdu son travail, le mari a rejeté la faute sur sa femme. Faratiana Andriamasina encaissait des coups violents toutes les semaines.

«Au début, je n’osai en parler Á  personne car j’ai pensé que le linge sale se lave en famille. Mais au fil des mois, j’ai dÁ» me confesser Á  ma mère car elle me questionnait tout le temps Á  propos des ecchymoses sur mon corps. C’est elle qui m’a conseillée de se rendre au centre Mifohaza. Depuis, je me sens libérée et plus femme car les responsables m’ont accueillie Á  bras ouvert en me rassurant avec leur accompagnement basé sur les procédures », raconte Faratiana Andriamasina aujourd’hui séparée de son mari et qui a obtenu la garde de ses deux enfants de trois et cinq ans.

En règle générale, les responsables sociaux des centres d’écoute favorisent le dialogue entre les deux parties. Mais face Á  des cas compliqués comme celui de Faratiana, une autre solution est envisagée. «Nous accompagnons nos victimes dans les procédures judiciaires surtout pour faciliter la préparation des dossiers », souligne Mathilde Rabary, présidente nationale du réseau pour l’éradication de la violence et fondatrice du centre Mifohaza situé dans la capitale. Ce centre est parmi les premiers Á  avoir ouvert ses portes aux victimes de violences.

Pour mieux encourager les femmes Á  briser le silence, le Fonds Mondial des Nations unies pour la Population (UNFPA) a financé 13 centres d’écoute et de conseils juridiques éparpillés dans la Grande Ile et gérés par sept associations. Ce projet lancé en 2008 a déjÁ  été vulgarisé dans plusieurs villes et connaît un succès auprès des femmes malgaches.

«Au final, l’objectif de l’UNFPA est de financer 25 CECJ afin d’aider au mieux les femmes victimes de violences Á  trouver un refuge, sinon une aide, auprès de ces centres d’écoute », explique Tolotra Andriamanana, responsable du programme genre au sein de l’UNFPA Madagascar.

Des milliers de femmes fréquentent ces centres d’écoute tout au long de l’année, soit une dizaine de cas recensés par mois, par centre.

Actuellement, de plus en plus de partenaires tels que la Commission de l’Océan Indien, les organismes onusiens comme l’UNFPA, l’UNICEF et le PNUD se donnent la main pour lancer des projets de lutte contre les violences Á  l’égard de la femme, faute d’un plan national pour la Grande Ile comme le demande pourtant le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement.

«Il est difficile d’identifier clairement ses causes », souligne Edeny AndriamizÁ na, responsable du volet genre au sein du consortium Dinika sy Rindra ho an’ny Vehivavy (DRV). En attendant la mise en place d’un plan national de lutte contre la violence Á  l’égard de la femme Á  Madagascar, ce fléau touche encore 65% des femmes malgaches. C’est ce que révèle l’Enquête Démographique et de Santé (EDS IV) publiée récemment.

Le pire est que 32% des femmes trouvent normal de se faire battre par leur mari. Pourtant, la violence faite aux femmes est bien plus importante que les coups. Il y a l’abandon familial, l’adultère, la violence économique ou lorsque le mari ne donne rien Á  sa femme pour sa subsistance, ou encore le fait d’enlever Á  une femme ses droits Á  l’héritage.

Les facteurs socioculturels figurent Á  la troisième place après les faibles niveaux d’instruction et économique des femmes. La disparité entre le niveau d’instruction des hommes et des femmes malgaches est significative. Le taux d’alphabétisation Á  Madagascar est évalué Á  47,7% pour les femmes contre 55,6% pour les hommes. Une situation qui entraîne un faible pouvoir économique des femmes et leur faible pouvoir de décision. D’où la propagation de la violence Á  l’égard de la femme.

Pour des raisons culturelles, sociales et économiques, les femmes subissant des violences préfèrent garder le silence et se laissent faire. Selon elles, on ne parle pas de ces choses lÁ  en public. La campagne des 16 jours d’activisme contre la violence Á  l’égard de la femme a été de ce fait un franc succès Á  Madagascar. Des mobilisations et diverses manifestations ont été organisées Á  travers le pays par des organismes agissant pour la promotion de la femme, les agences onusiennes et le ministère de la Population.

De son côté, l’UNFPA a publié un ouvrage intitulé «Vakio Bantsilana ny herisetra », traduit littéralement ‘Je brise le silence’ Á  travers des témoignages de femmes recueillis auprès des centres d’écoute travaillant avec cet organisme. Un ouvrage qui comporte 17 histoires de femmes victimes de la violence, des «I stories » illustrant leur calvaire. Ce document servira de plaidoyer auprès des décideurs du pays et des partenaires pour accentuer les actions de prévention.

«Cet ouvrage sera avant tout utilisé afin de mieux conscientiser les gens sur le danger permanent de ce fléau qui cause de grands préjudices Á  la femme, mais sera également un outil de sensibilisation pour les animateurs sociaux dans les zones rurales. Infidélité, viol, exploitation d’enfants, autant d’histoires inimaginables mais toutes véridiques », conclut Tolotra Andriamanana de l’UNFPA.

Fanja Razafimahatratra est journaliste en free lance. Cet article fait partie du service des commentaires et d’opinions de Gender Links.

 


4 thoughts on “Les centres d’écoute et de conseils juridiques se font un nom Á  Madagascar”

mathieu says:

Bonjour quel est le point fort et le point faible du CECJ. S4IL VOUS PLAIS

Jan Kotze says:

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Gaby says:

Les points forts: Ils donnent un espace securisant pour les victimes car ils peuvent parler. C’es le début d’une liberation.
les mots d’ordre sont: soutien,confidentialité.
Ils sont egalement des centres où on peut donner des informations sur les droits fondamentaux des personnes.
Les CECJ sont des lieux qui sont de proximité

Les points faibles: Ils devraient être plusieurs , on en a besoin dans chaque quartier.
Une formation soutenue et continue des juristes et parajuristes est necessaire.
Il faudra aussi les equiper.

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