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Johannesburg, 25 Mai – Le thème pour le Journée internationale de l’Afrique est “Oeuvrer pour la réalisation d’une Afrique unie et intégrée et sa diaspora”. Thème de prime importance du fait que l’élection de la personne qui occupera le poste de président de l’Union Africaine approche, avec une prétendante solide en la personne de Nkosazana Dlamini-Zuma, ministre sud-africain de l’Intérieur.
Le Sommet de l’Union Africaine se tiendra en juillet au Malawi, pays qui se love encore dans la gloire d’avoir eu la première femme présidente en Afrique australe.
La première élection pour remplir le poste de président de l’Union Africaine Á la fin janvier a débouché sur une impasse quand deux concurrents, Dlamini-Zuma et l’actuel président, Jean Ping, n’ont pas recueilli les deux tiers de votes majoritaires.
Actuellement, Dlamini-Zuma a le soutien des chefs d’Etats et des gouvernements de la Communauté de Développement de l’Afrique australe. Le Forum Panafrican de l’Entreprenariat, organisation regroupant 350 femmes et hommes d’affaires, de même que des professionnels du business et dont l’objectif est de créer un climat des affaires propice Á l’investissement en Afrique, a aussi approuvé sa candidature. Le président de ce Forum, le prince Prosper Ladislas Agbesi, a déclaré que l’élection de Dlamini-Zuma “serait une victoire pour l’égalité du genre et un doux réveil aux sentiments panafricains ».
Les autres personnalités approuvant sa candidature sont le président de l’Union Africaine, qui est aussi le vice-président nigérien, Mohammed Namadi Sambo, et le ministre zambien des Affaires étrangères, Given Lubinda. Mais le processus électoral a été plein de controverses, avec une division distincte entre les pays des blocs anglophones et francophones. Il y a un puissant courant contre le paternalisme du lobby sud-africain au sein de l’Union Africaine.
La Journée Mondiale de l’Afrique nous rappelle que les frontières artificielles créées par le colonialisme sont superficielles. Au contraire, l’Afrique est un continent uni avec des peuples ayant des objectifs similaires en matière de développement politique et économique.
Cependant, selon le professeur Stephen Friedman, directeur du Centre pour l’Etude de la Démocratie Á Johannesburg en Afrique du Sud, «les pays votent généralement en fonction de stratégies géopolitiques incluant ceux avec lesquels ils ont une relation forte et pas nécessairement avec celui qui est le candidat idéal ».
Le sommet de juillet sera l’ultime test de l’unité africaine. Une autre impasse sera une indication claire que le continent est vraiment divisé et ce n’est pas un message que le continent, qui se classe deuxième en matière de croissance, voudrait envoyer au reste du monde.
Cette élection devrait montrer que l’Afrique tient en haute estime et pratique la démocratie. La démocratie dans ce cas signifie que Ping, qui a présidé l’institution depuis 2008, passe le relai Á un successeur, en l’occurrence Dlamini-Zuma, faisant d’elle la première femme présidente de l’Union Africaine.
Des hommes ont toujours été Á la barre de l’Union Africaine depuis sa création. Ils étaient Alpha Ouma Konare du Mali et son adjoint Patrick Kayumba Mazimhaka du Rwanda, qui sont en poste Á partir de 2003. Depuis 2008, c’est Jean Ping du Gabon et son adjoint, Erastus Mwencha du Kenya, qui sont en poste. Ils ont tous été élus avant l’adoption de la politique du genre de l’Union Africaine en 2009.
Cette politique du genre a entre autres pour objectifs «d’assurer la parité en tant que culture institutionnelle, de promouvoir des valeurs et des pratiques de travail au sein de la Commission de l’Union Africaine et les autres organisations qui en dépendent, les Communautés Economiques Régionales et les Etats membres ». L’élection de Dlamini-Zuma viendra démontrer que l’institution met non seulement en place des politiques mais également qu’elle les applique dans la pratique.
L’application de cette politique du genre lors des élections de cette année est cruciale pour les réalisations de la mission de l’Union Africaine, de même que ses objectifs. Elle offre non seulement l’occasion de faire avancer et d’atteindre la parité hommes-femmes mais elle peut aussi faciliter l’intégration de toutes les questions du genre dans l’ordre du jour africain, en particulier durant la Décennie de la Femme africaine.
Le même esprit qui a unifié les Africains durant la Coupe d’Afrique des Nations devrait prévaloir durant les élections de juillet. La Coupe d’Afrique des Nations a rassemblé les femmes et les hommes d’Afrique. Nous avons tous célébré la victoire de la Zambie dans l’unité et l’élection de Dlamini-Zuma devrait avoir le même effet.
En janvier, il y a eu une compétition serrée en trois tours entre les deux candidats convoitant le poste de président de l’Union Africaine. Durant ces trois tours, Jean Ping a pris l’avantage sur Dlamini-Zuma. Lors du premier tour, ce fut par 28 voix contre 25, puis par 27 contre 26 au deuxième tour et au final par 29 contre 24 voix. La direction de l’Union Africaine a alors renvoyé l’élection Á juillet 2012.
Commentant la défaite de Dlamini-Zuma, un de mes chroniqueurs préférés, Nikiwe Bikitsha, basé en Afrique du Sud, a écrit que cet échec est le bienvenu car on a besoin d’elle Á la maison. J’ai trouvé cette approche défaitiste par rapport Á l’ordre du jour en faveur de l’égalité du genre. Dlamini-Zuma représente toutes les femmes capables sur le continent et aussi longtemps qu’il y aura des mouvements d’activistes, nous devons faire du lobbying pour que les femmes soient reconnues comme faisant parties intégrantes du développement et de l’unité de l’Afrique. J’appelle tous les mouvements de femmes activistes d’Afrique Á mener campagne en faveur de l’élection de Dlamini-Zuma en juillet.
Souvenons-nous alors que nous célébrons l’unité africaine que l’Afrique est un continent aux mille possibilités. Nous ignorions que la Zambie allait remporter la Coupe d’Afrique des Nations au Gabon. L’élection de Dlamini-Zuma serait une agréable surprise. Celle-ci est possible. Si le football peut nous réunir, il devrait en être de même pour son élection.
Saeanna Chingamuka est rédactrice Á Gender Links. Cet article fait partie du Service de Commentaires et d’Opinions de Gender Links qui apporte des perspectives nouvelles Á l’information quotidienne.
GL Special Advisor @clowemorna opens the floor & breaks the ice in welcoming all the different grantees with their country's @WVLSouthAfrica Conference#GenderEqaulity#CSW69 pic.twitter.com/P9zDtXcIAy
— Gender Links (@GenderLinks) March 5, 2025
Comment on L’élection de la présidence de l’Union Africaine: un test Á l’unité de l’Afrique et Á son engagement envers l’égalité