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Le cinéma, Á travers ses films et court-métrages, peut changer le cours de l’Histoire, les mentalités et faire aspirer Á une meilleure qualité de vie entre les femmes et les hommes. Elles ont été cinq femmes sur 17 participants Á Madagascar Á suivre le programme intitulé DOC 01. Ce programme a été mis sur pied dans la Grande Ile en 2011 grâce Á un partenariat entre Endémika Films d’Antananarivo, l’association Asa Sary Prod Á Tamatave et l’association Ardèche Images/ Doc monde en France.
L’objectif est de créer un réseau de professionnels indépendants dans les domaines de la réalisation, de la production et de la diffusion de documentaires de création Á l’échelle de
la zone géographique de l’Océan Indien en coopération équitable avec l’Europe. Ce programme est mis en place en lien avec la région Antsinanana, la municipalité de Tamatave et Tiasary et grâce au soutien des services de coopération de la région Rhône Alpes, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et du Ministère français des Affaires étrangères.
Les cinq femmes qui ont participé Á ce programme sont Christiane Marie Ramonjison, Erika Etangsale, Sophie Louys, Rita Andriamoratsiresy, et Joelle Ducray. Cette dernière, de nationalité mauricienne, consacre son projet de court métrage uniquement aux femmes et tente d’apporter des réponses aux questions suivantes: «Comment aimer sans s’oublier? Comment s’épanouir au sein d’un couple ? Et d’ailleurs, le couple est-il compatible avec le développement personnel ? Je souhaite faire le portrait de quatre femmes, de quatre générations différentes, qui nous raconteraient leurs expériences et ce qu’elles en ont appris de la vie. »
La Malgache Christine Ramonjison est allée encore plus loin en y ajoutant une touche d’érotisme. «Je me souviens que mon grand père me racontait toujours des histoires sur mes ancêtres, sur leurs rites funéraires érotiques et sur nos traditions. Je n’y croyais pas vraiment. Je me disais que ce n’était que de belles histoires… Mes parents me conseillaient de ne pas vraiment croire Á tout cela. Un ami de Tananarive m’a invitée Á un rite funéraire érotique qui s’est déroulé dans son village de Boina et c’était incroyable. » Ce documentaire risque bien de briser les tabous malgaches mais qu’importe. La jeune cinéaste a pris le pari de le réaliser malgré tout.
Sophie Louys de la Réunion a choisi de faire revivre la poésie de l’Ile Soeur. « La Réunion, île des poètes, dit-on. Découvrons ces poètes réunionnais d’aujourd’hui et les différents courants poétiques qu’ils incarnent: fonnkèr, slam, poésie visuelle, poésie chantée… Ecouter leur voix, faire couler des images et des sons qui résonnent du fond de leur cÅ“ur. Une caméra intime s’invite au creux de leur révolte si fragile avec, en filigrane, cette question fébrile qui résonne comme une angoisse: notre poésie sera-t-elle toujours un outil de résistance?, » se demande la jeune réalisatrice, qui parle de la manière dont la poésie peut agir comme résistance ou initiateur de changement social.
Ces réalisations doivent faire partie de la collection de films nommée «Lumière de l’Océan Indien » qui devrait être finalisée d’ici fin 2013. Elle comportera 10 films de 52 minutes produits par un producteur de l’Océan Indien en partenariat avec un producteur français ou réunionnais.
Le cinéma africain a besoin de nouvelles têtes comme la réalisatrice sénégalaise Anne-Elisabeth Ngo Minka qui s’était distinguée par «Le Prix du Sang », présenté dans de nombreux festivals et salué par la critique.
Le documentaire est son genre préféré. « Le documentaire est le genre par excellence que j’ai choisi pour porter au monde ma vision des choses. Cette vision qui est celle d’une jeune femme africaine dont je me réclame parce que derrière l’objectif, j’ai mon mot Á dire quant Á la marche du monde, et ce que j’en pense. Aussi, je pense que le fait que je sois femme, et africaine, c’est ma sensibilité, ma pensée que je traduis dans mes films comme une identité génétique. Et quand je réalise un film, ce sera différent d’un autre cinéaste qui ne serait pas de la même culture que moi. »
Partout dans le monde, les réalisatrices femmes arrivent Á percer. Souhaitons que ces cinq réalisatrices parviennent aussi Á inscrire leur nom au-delÁ du cinéma de l’Océan Indien et pourquoi pas africain.
Leevy Frivet est journaliste Á Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.
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— Gender Links (@GenderLinks) December 17, 2024
Comment on L’Océan Indien est riche de jeunes réalisatrices cinématographiques