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Antananarivo, 21 octobre: 2015 est une année stratégique pour la Grande Ile. Les élections municipales et communales se sont déroulées le 31 juillet et les résultats partiels ont été connus dès le lendemain. Pour la première fois dans l’histoire de la commune urbaine d’Antananarivo, une femme tient les commandes de la municipalité. Il s’agit de Lalao Ravalomanana, femme de l’ancien président de la République malgache, Marc.
Passation de pouvoir accomplie entre le Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA), le colonel Joseph Ramiaramanana, et la nouvelle maire élue, Lalao Ravalomanana. Elle succède ainsi aux neuf maires et cinq PDS, dont deux femmes désignées par le ministère de l’Intérieur, Á savoir Michelle Ratsivalaka et Olga Rasamimanana.
Lors de la campagne électorale, cinq femmes se sont portées candidates aux côtés de quatre hommes. Les résultats provisoires ont révélé que les trois premières places ont été raflées par Lalao Ravalomanana née Rakotonirainy qui a recueilli 55,9% de voix, Lalatiana Rakotondrazafy qui a obtenu 31,4% des suffrages et Harilala Ramanantsoa qui s’en sort avec 3,1% de voix sur les 610 bureaux de vote des six arrondissements de la capitale. Le taux de participation a été estimé Á 29,1%.
Lalao Ravalomanana s’acquitte depuis le 6 octobre de sa fonction de premier magistrat de la ville. «Nous allons instaurer la discipline car sans respect des règlements, il nous est impossible de bien faire notre travail », a-t-elle souligné au cours de la cérémonie de passation de pouvoir. Plusieurs tâches attendent la nouvelle maire, Á commencer par l’assainissement, la chasse aux des marchands des rues, la lutte contre les constructions illicites, les remblais, le parking sauvage…Ancienne chef d’entreprise, cette maire élue a dirigé le groupe Tiko bien avant la destitution de son mari comme président.
Lors des précédents suffrages, 4% des femmes seulement se portaient candidates. Cette année, chaque ancienne province a vu une motivation particulière de la part des candidates. Ces dernières ayant suivi une formation sur la politique et les élections communales, prennent conscience de la dimension du genre et veulent démontrer qu’elles sont également de potentielles actrices du développement.
Madagascar ayant signé le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement, il est entendu que les candidats acceptent l’égalité de participation entre les femmes et les hommes dans tous les processus électoraux, y compris dans l’administration des élections et le vote. Mais malheureusement, les femmes sont encore en sous-nombre dans des postes de prise de décision, y compris dans la sphère politique.
Dans la course Á ces municipales, il n’y avait pas que la maire élue. Il y avait aussi quatre femmes dont une journaliste et des opératrices économiques. Elles ont toutes manifesté leur détermination Á l’emporter haut la main. Lalatiana Ravololomanana, qui arborait les couleurs de l’opposition, a pourtant été très critique vis-Á -vis de l’organisation de ces communales. «Depuis la présidentielle et les législatives, la CENI-T a forcé le processus. Elle refait la même erreur et c’est pour cela que je me suis portée candidate, pour m’opposer au système et aux irrégularités ». Ainsi, sur 7323 candidats Á se présenter aux élections communales du 31 juillet, il y avait 443 femmes. Ces élections sont la clé de l’avenir du pays car sans leurs résultats, il sera impossible au pays de mettre en place la dernière institution, le Sénat, qui assurera une fonction législative et le rôle d’organe consultatif pour le gouvernement.
Farah Randrianasolo est journaliste Á Madagascar. Cet article fait partie du service d’information de Gender Links qui apporte des perspectives nouvelles Á l’actualité quotidienne.
Comment on Madagascar : Une femme Á la tête de la commune urbaine d’Antananarivo