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Port-Louis, 14 novembre: A moins d’un mois des élections générales Á Maurice, Gender Links et la Southern African Gender Protocol Alliance appellent tous les partis politiques et leur demandent d’aligner un nombre égal de candidats et de candidates sur leurs listes. «La démocratie signifie un gouvernement élu par le peuple, pour le peuple – femmes comme hommes et non pas un gouvernement élu par des hommes et pour des hommes », a déclaré Colleen Lowe Morna, directrice générale et exécutive de Gender Links (GL). « Avec le spectre d’une performance pire que dans le passé en matière de représentation féminine au Parlement, nous réclamons que des actions urgentes soient menées sur tous les fronts ».
Les deux plus grands partis politiques – le Parti Travailliste (PTr) et le Mouvement Militant Mauricien (MMM) ont récemment contracté une alliance. Chaque parti a été d’accord d’aligner 30 candidats (60) dans toutes les circonscriptions de l’île. Les femmes ne représentent que 11 des 60 candidats sur la liste de cette alliance électorale, soit 18%. Le PTr n’a aligné que sept candidates sur 30 et le MMM quatre candidates sur 30. L’autre parti politique majeur, l’alliance Lepep, doit présenter sa liste demain. Incapable d’efforts concertés pour augmenter le pourcentage de femmes candidates et s’assurer qu’ils vaincront, il apparaît que Maurice enregistrera un recul en termes de représentativité féminine Á ces élections générales du 10 décembre.
Les femmes représentent 52% de la population de la République de Maurice et pourtant il n’y a que 19% de femmes parlementaires, 24% de femmes conseillères au sein des collectivités locales et rien que 8% de femmes ministres. Ces élections du 10 décembre représentent une opportunité cruciale de combler ce fossé du genre au sein du gouvernement.
L’absence de partis politiques au récent symposium de GL sur les femmes et la gouvernance, l’absence de l’intégration du genre dans les manifestes électoraux, de même que le nombre négligeable de femmes sur la liste des candidats des partis politiques majeurs, indiquent l’engagement bien mince de ces partis envers la justice, l’égalité et la démocratie. Au vu de la course jusqu’Á l’élection, le pourcentage de représentation féminine chutera probablement davantage. C’est choquant vu que les Mauriciennes subissent la part la plus importante des décisions politiques et socio-économiques prises au niveau national et pourtant, elles sont systématiquement mises sur la touche par rapport aux décisions politiques et de développement.
Maurice a ratifié plusieurs importantes conventions internationales portant sur les droits humains. Elle a adhéré Á la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination Á l’égard des femmes (CEDEF) en juillet 1984. Maurice a été partie prenante de la plate-forme d’action adoptée lors de la quatrième conférence internationale des femmes Á Beijing en 1995. Elle a signé la Déclaration sur le Genre et le Développement en 1997, de même que l’addendum Á cet instrument sur la prévention et l’éradication de la violence envers les femmes. Maurice s’est aussi engagé auprès de la SADC Á augmenter la participation des femmes en politique et dans toutes les instances de décision par 30%
Bien que ce pays n’ait pas signé le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement, il n’a jamais montré de désaccord sur le principe de la parité (50/50) et a même pris des mesures progressistes envers la représentation paritaire dans les instances de décisions politiques. A la suite de l’application du Local Government Act promulgué en 2012, Maurice a quadruplé le nombre de conseillères au niveau local, soit de 6.4% Á 26% lors des élections municipales de décembre 2012. Le Livre Blanc sur la réforme électorale s’inspire de cette législation pour augmenter le ratio du quota mixte d’un tiers de l’un ou l’autre sexe Á la moitié de l’un ou l’autre sexe (50/50).
Dans la soumission de sa proposition intitulée «Moderniser le système électoral dans une perspective du genre » envoyée au Premier ministre, GL et la SADC Gender Protocol Allilance ont argué que Maurice doit saisir cette opportunité historique en (1) optant pour le pourcentage le plus élevé des sièges de représentation proportionnelle dans tout nouveau système électoral mixte et (2) en augmentant le ratio des quotas mixtes Á 50%.
Cependant comme le Livre Blanc ne sera présenté au Parlement qu’après les élections générales du 10 décembre, les Mauriciens ne peuvent se fier Á la législation. Ils ne peuvent se fier qu’Á la volonté politique des partis Á créer un précédent Á Maurice et dans la région de l’Afrique australe. Si les partis doivent s’assurer que le fossé du genre ne se creuse pas davantage, il est impératif qu’ils révisent leur liste de candidats. « Pour un pays qui a ouvert la voie sur la bonne gouvernance, la démocratie et la transparence, nous nous attendons Á mieux que ce que nous voyons actuellement », a déclaré Colleen Lowe Morna. « Il est temps de donner son sens véritable au slogan : 50/50, oui nous le devons. C’est maintenant ou jamais ».
Pour plus d’informations, contactez Anushka Virahsawmy, manager de Gender Links Á Maurice sur le mél suivant : maulocalgvt@genderlinks.org.za; ou la responsable de communication de GL, Katherine Robinson sur le mél suivant : communications@genderlinks.org.za.
GL Special Advisor @clowemorna opens the floor & breaks the ice in welcoming all the different grantees with their country's @WVLSouthAfrica Conference#GenderEqaulity#CSW69 pic.twitter.com/P9zDtXcIAy
— Gender Links (@GenderLinks) March 5, 2025
Comment on Maurice: Gender Links et la Gender Protocol Alliance réclament des actions urgentes en faveur de la parité en marge des élections