Sodomiser les femmes pour les punir


Date: December 22, 2012
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Plusieurs cas de sodomie ont été enregistrés Á  Maurice cette année et c’est souvent la résultante de vengeance Á  prendre sur certaines femmes. La force policière qui comprend une bonne partie de femmes n’a pas été épargnée. Deux cas ont attiré l’attention, Á  savoir celui d’une femme constable sodomisée par son supérieur hiérarchique, un chef inspecteur de police. L’affaire est devant la justice.

Un autre policier, membre de la Special Supporting Unit (SSU), unité anti-émeute mauricienne, fait également face Á  une allégation de sodomie sur la personne d’une de ses collègues. Sa parade de défense est qu’il y a eu consentement. Or, cette raison ne tient pas la route car dans les lois mauriciennes, la sodomie, qu’elle soit voulue ou forcée, est un délit.
En effet, la sodomie, homosexuelle ou non, est prohibée comme le stipule l’article 250 du Code pénal. Ledit article précise que “toute personne qui est coupable du crime de sodomie ou de zoophilie peut être condamné Á  une peine de prison n’excédant pas cinq ans”.

La sodomie demeure également Á  Maurice une forme de violence conjugale. Tabasser son épouse ou sa partenaire et la sodomiser est devenu une pratique courante comme en témoignent plusieurs cas rapportés auprès des autorités de l’île durant ces deux dernières années.

Une femme habitant Port-Louis, capitale de Maurice, de la capitale a porté plainte contre son époux. Celui-ci l’aurait sodomisée après une violente dispute. Si elle a eu le courage de porter plainte, d’autres femmes préfèrent se taire par honte ou peur de représailles.

Il n’y a pas que les femmes Á  subir la sodomie. Des mineurs aussi en sont aussi victimes. De janvier Á  septembre 2012, il y a eu 151 cas d’abus sexuels sur mineurs rapportés Á  la police dont 64 cas sur les moins de 16 ans. Parmi le nombre total d’abus sexuels sur mineurs, 16 cas étaient de cas de sodomie sur mineurs, 31 cas étaient des attentats Á  la pudeur sur enfant de moins de 12 ans et 40 cas concernaient la prostitution infantile.

A Madagascar, la sodomie est également interdite par la loi. Bien qu’elle se pratique et affecte les femmes et les enfants, très peu de plaintes sont enregistrées Á  la police. Les seules plaintes informelles Á  cet effet proviennent de travailleuses du sexe malgaches. Pour de modiques sommes, elles consentent Á  des relations sexuelles avec des touristes mais pas Á  la sodomie. Or, une fois dans l’intimité, elles se font sodomiser alors qu’elles n’ont jamais donné leur accord Á  cette pratique. Mais comme elles ne sont pas prises au sérieux par les autorités, elles préfèrent panser leurs blessures et se taire.

Au Zimbabwe, la sodomie est considérée comme un crime contre l’Etat et pourtant, cela ne semble pas décourager les auteurs de ce crime sexuel qui ciblent en général les lesbiennes car les auteurs n’acceptent pas que des femmes puissent aimer des femmes et veulent leur donner une correction.

En République Démocratique du Congo, c’est la catastrophe par rapport Á  ce sujet. Les conflits frontaliers ont aggravé la situation des femmes congolaises, victimes de viol mais surtout de sodomie. Beaucoup de victimes sont des personnes déplacées chassées par les violences. De nombreuses femmes violées ont été rejetées par leur mari et leur famille.

Certaines, parfois très jeunes, sont tombées enceintes et ont donné naissance Á  des enfants Á  l’issue de ces violences sexuelles. Beaucoup ont peur de retourner dans leur village car celles qui s’y sont risquées dans la province du Nord Kivu par exemple, ont subi Á  nouveau des violences sexuelles, rapportent les Nations Unies.

Hormis Maurice et le Botswana, la plupart des pays susmentionnés sont signataires du Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement qui demande aux Etats membres de réduire de moitié les taux de violences basées sur le genre d’ici 2015. Il serait temps que les autorités s’en souviennent et punissent les auteurs de façon exemplaire pour dissuader les futurs sodomites Á  passer Á  l’action.

Leevy Frivet est journaliste Á  Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.

 


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