Une note d’hygiène pour les habitants de la capitale malgache


Date: March 6, 2011
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Un nouveau projet d’hygiène vient d’être lancé Á  Antananarivo, la capitale de Madagascar, dans le cadre de la promotion de l’hygiène dans la commune urbaine. Cette initiative de l’Unicef, du Fonds d’Intervention pour le Développement (FID), ainsi que le Bureau municipal de l’Hygiène (BMH) bénéficiera Á  64 000 personnes issues des cinq quartiers les plus populaires et les plus pauvres de la capitale.

L’objectif du projet est d’améliorer les conditions de vie et de contribuer Á  la réduction des maladies liées Á  l’eau et Á  l’assainissement dans des quartiers vulnérables d’Antananarivo, ainsi que de donner des emplois temporaires aux populations les plus vulnérables.

Germaine Rakotonandrasana, 45 ans, fait partie des personnes qui contribuent Á  ce projet. Cette mère de cinq enfants vit généralement des lessives qu’elle assure dans une quinzaine de maisons. Une tâche qui lui permet de recevoir comme salaire moins d’un dollar par jour.

Avec ce projet, elle pourra gagner un dollar pour chaque jour de travail Á  travers le système Haute Intensité de Main d’Å“uvre (HIMO) du projet. C’est une lueur d’espoir de lendemains meilleurs pour cette mère de famille désorientée par la hausse des prix des denrées alimentaires.

«Je suis désespérée par la situation actuelle. En regardant la hausse du prix des produits de première nécessité, je me demandais comment j’allais faire pour nourrir mes enfants cette année. Heureusement que ce nouveau projet débarque pour nous donner un coup de pouce, » souligne Germaine Rakotonandrasana. Elle est parmi les travailleurs sélectionnés par le comité de ciblage élu sur place et sur la base de critères spécifiques liés Á  la vulnérabilité.

Les initiateurs du projet veulent permettre aux populations les plus vulnérables et les plus désavantagées des fokontany concernés (comités de quartiers) d’accéder Á  des emplois temporaires afin que celles-ci puissent assurer un minimum de ration alimentaire journalière Á  leurs familles.

« L’impact de l’instabilité politique sur les plans social et économique, ainsi que les effets des crises financières et alimentaires mondiales ont mené une partie de la population de la commune urbaine d’Antananarivo vers une situation d’insécurité alimentaire critique. Il est indispensable d’accorder la priorité aux communautés les plus pauvres et les plus marginalisées. Nous devons recentrer nos efforts et nos investissements en matière de développement afin de répondre aux besoins urgents des enfants et des familles les plus pauvres et les plus marginalisés » explique Bruno Maes, représentant de l’UNICEF Á  Madagascar.

Une dernière étude des Nations Unies a montré qu’un ménage sur trois est encore touché par le niveau d’insécurité alimentaire Á  Antananarivo. Une situation inquiétante pour beaucoup de mères de famille.

Les personnes qui prennent part au projet d’hygiène peuvent bénéficier d’un financement Á  travers le nettoyage des canaux, la construction d’ouvrages d’assainissement et la collecte des ordures dans les quartiers cibles.

Mais le deuxième objectif de ce projet est d’assurer un environnement sain pour les populations vivant dans les cinq quartiers cibles du projet. Madagascar est confronté Á  des risques sanitaires majeurs face Á  l’insuffisance de l’approvisionnement en eau potable et face Á  l’assainissement et l’évacuation des déchets solides. Les conséquences immédiates de l’insalubrité sont la détérioration du cadre de vie et un taux de mortalité infantile élevé. Les problèmes d’assainissement et d`évacuation ne font qu’accroitre les maladies liées Á  l’insalubrité, dont les maladies diarrhéiques.

«Les égouts publics sont devenus Á  la fois une zone de déversement des eaux usées et des déchets solides. L’insuffisance des actions de nettoyage périodique des égouts et l’enlèvement irrégulier des ordures engendrent des inondations dans des zones basses en cas de fortes pluies ou de cyclones. Les bas quartiers connaissent alors une augmentation de crue liée au débordement des égouts et sont envahis par une forte concentration de déchets au niveau des canaux secondaires et une prolifération de dépôts sauvages, » déclare Rasendra Ratsima, directeur général du FID.

Selon les statistiques révélées par l’Unicef dans un communiqué de presse, seules quatre personnes sur dix (41%), avec une forte disparité entre milieux urbains (71%) et zones rurales (29%) ont accès Á  l’eau potable Á  Madagascar.

Seulement une personne sur dix (11%) a accès Á  des installations d’assainissement adéquates (sources : JMP 2010). En 2008, 47% des ménages avaient accès aux installations en eau, alors qu’en 2010, ils ne sont plus que de 41% Á  l’être, soit une régression d’environ 6%.

Il faut savoir en effet que 88% des décès dus Á  la diarrhée sont imputables Á  un manque d’accès Á  des installations d’assainissement. Une situation aggravée par le manque d’eau nécessaire Á  l’hygiène et Á  la consommation d’eau insalubre. La diarrhée demeure l’une des maladies les plus meurtrières Á  Madagascar pour les enfants de moins de cinq ans. D’où l’importance de ce projet d’hygiène.

Fanja Razafimahatratra est journaliste en free lance. Cet article fait partie du service des commentaires de Gender Links.

 


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