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Eddy Jolicoeur, 54 ans, Group Head of Human Resources Á la Mauritius Commercial Bank et champion de l’organisation non-gouvernementale Men Against Violence (MAV), a remporté un award dans la catégorie Violence Basée sur le Genre (VBG) lors du Mauritius Local Government and Gender Justice Summit and Awards organisé par Gender Links. S’il s’est joint Á cette ONG, c’est parce qu’il veut montrer que les hommes ne sont pas tous des prédateurs.
Eddy Jolicoeur a toujours aimé les relations humaines. Au niveau professionnel, il a travaillé 13 ans au sein de l’industrie sucrière, faisant ses premières armes Á Deep River Beau Champs, continuant Á Mon Désert Alma et terminant Á Médine, avant de changer de secteur. «J’avais l’impression d’avoir accompli ce que j’avais Á faire et il me fallait trouver un autre environnement car le métier reste le même », raconte-t-il.
Cet autre environnement, il l’a trouvé chez Rogers où il est resté huit ans avant d’intégrer la Mauritius Commercial Bank depuis trois ans. En parallèle Á ses responsabilités professionnelles, il s’est toujours impliqué socialement, d’abord au sein de Caritas qu’il a présidé en 2001 puis au Centre d’Accueil de Terre Rouge. «J’ai aussi orchestré plusieurs projets communautaires dans les villages dans le cadre de mes fonctions professionnelles. C’est ce qui m’a sans doute valu de recevoir la citoyenneté d’honneur de Moka/Flacq », explique-t-il.
Au cours d’une messe Á laquelle participe Ambal Jeanne, directrice de SOS Femmes, le père Lajoie l’invite Á venir dire tout haut ce qu’il pense de la violence domestique. Eddy Jolicoeur se sent si interpelé par le «crime silencieux » qu’il décide de s’impliquer davantage. «Je me suis dit qu’il faut faire entendre la voix des hommes car ils ne sont pas tous des prédateurs. »
C’est par le biais de Women in Networking qui a fondé Men Against Violence (MAV) qu’il intègre cette ONG dont le comité exécutif est présidé Á ce moment-lÁ par Ibrahim Sheik Yousouf. Celui-ci cherche justement Á se mettre en retrait en raison de ses obligations professionnelles prenantes. C’est ainsi qu’Eddy Jolicoeur devient le champion de MAV en 2010.
Depuis, MAV a organisé une importante campagne de publicités ciblant les jeunes sur les panneaux d’affichage géants, Á la radio, la télévision, sur Facebook, le tout dans un langage branché. Tout comme cette ONG a fait venir la spécialiste de sensibilisation en genre, la britannique Suzanne Williams, qui a formé une vingtaine de facilitateurs Á partir d’une centaine de volontaires.
Ces derniers ont été dans les écoles, les collèges, les centres de jeunesse et communautaires pour cibler les jeunes de 12 Á 22 ans. Jusqu’ici, 350 jeunes ont suivi cette sensibilisation en deux parties : la conscientisation et l’éducation et la formation pour amener un changement de comportements.
Si le message de MAV s’adresse surtout aux garçons, le comité exécutif a été surpris de voir que les audiences comprenaient aussi des filles. «Nous avons dÁ» ajuster un peu notre intervention pour les inclure, » précise Eddy Jolicoeur. Cette année, MAV continuera avec sa campagne de conscientisation et cherchera Á entrer en partenariat avec d’autres ONGs.
Si Eddy Jolicoeur ne s’attendait pas Á remporter un award qui l’amènera Á participer au Sommet régional de Gender Links qui se tiendra Á la fin avril Á Johannesburg en Afrique du Sud du fait que «l’objectif de MAV est de faire savoir que nous dénonçons la violence basée sur le genre et encourageons les hommes Á nous rejoindre », cela le motive Á continuer la lutte. «Je me sens utile Á mener un combat longtemps négligé et Á être une des voix masculines Á dénoncer le crime silencieux… »
Comment on Une voix masculine pour dénoncer le crime silencieux