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Johannesburg, 27 May: A quinze mois de l’échéance du Protocole de la SADC sur le genre, le 17 aout 2015, une de ses 28 dispositions est loin d’être atteinte. En effet, c’est celle de réduire de moitié la violence Á caractère sexiste. Celle-ci persiste dans de nombreuses régions de l’Afrique australe. Une table ronde a eu lieu Á Johannesburg, le lundi 24 mai 2014, dans le cadre du sommet de Gender Links sur le Protocole de la SADC@l’oeuvre. L’étude des indicateurs de violence Á caractère sexiste dans six pays de la SADC, notamment le Lesotho, Maurice, l’Afrique du Sud, le Botswana, le Zimbabwe et la Zambie était Á l’ordre du jour.
Intervenant lors des débats, le ministre du Genre, de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs du Lesotho, Chief Thesele Maseribane, a indiqué que, selon lui, le mariage précoce est la source principale de violence Á caractère sexiste. Des jeunes épouses qui sont victimes de violence Á caractère sexiste ne parlent pas des sévices qu’elles subissent par peur d’être stigmatisées en société.
La ministre mauricienne de l’Egalite du Genre, du Développement de l’Enfant et du Bien-Etre de la Famille, Mireille Martin, a révélé que la violence Á caractère sexiste coÁ»te Á la République de Maurice 43 millions de dollars. Tout comme son homologue du Lesotho, elle a souligné que les victimes de violence Á caractère sexiste sont réticentes Á révéler les abus dont elles font l’objet de la part de leurs époux par crainte de stigmatisation.
Loga Virasawmy, membre du conseil d’administration de Gender Links et ancienne directrice du bureau francophone de cette organisation qui était basée Á Maurice, a pour sa part, évoqué les avancées réalisées par Maurice dans la lutte contre la violence Á caractère sexiste. Gender Links (Mauritius) a été approché par le chef du gouvernement mauricien pour assurer la sensibilisation des policiers et des jeunes sur l’impact négatif de la violence Á caractère sexiste sur les femmes.
Maiketso Phemelo, la représentante du Zimbabwe a, dans une intervention très appréciée, réclamé une approche plus pragmatique dans la lutte contre la violence Á caractère sexiste. Elle a fait part de la stratégie adoptée, en la matière, par le département du genre de son pays. Celle-ci consiste Á assurer l’application, au niveau des localités, de la politique contre la violence Á caractère sexiste. Cette approche pragmatique prend la forme de campagnes de sensibilisation ciblant des personnalités publiques, de jeunes leaders et des jeunes musiciens qui sont en contact avec la population. Maiketso Phemelo a expliqué que les autorités du Zimbabwe ont recours Á cette méthode de sensibilisation car la majorité de la population zimbabwéenne vit dans les régions rurales où elle n’a pas accès Á l’information par les medias audiovisuels.
Le Botswana a adopté la même approche pratique utilisée par le Zimbabwe. Sithembile Dube, représentante du ministère botswanais de la Femme, a déclaré que c’est seulement la dissémination d’information au niveau local qui permettra d’obtenir des résultats concrets dans la lutte contre la violence Á caractère sexiste. La représentante du Botswana a aussi dit sa satisfaction de la couverture médiatique accordée par les medias de son pays Á la campagne gouvernementale ‘Zero Tolérance de la Violence Á Caractère Sexiste’.
Annie Kamwendo, du bureau de l’UNICEF en Zambie, a fait un plaidoyer pour que les campagnes de sensibilisation contre la violence Á caractère sexiste tiennent compte de l’histoire personnelle des hommes qui agressent les femmes. Souvent, dit-elle, ces hommes ont eux-mêmes subi des actes de violence dans leur jeunesse. Elle estime que la réhabilitation de l’assaillant doit venir de lui-même. Il faut donc privilégier une approche individuelle.
La représentante de l’Unicef a aussi ajouté qu’il est incohérent de séparer la violence contre les femmes de celle perpétrée Á l’encontre des enfants. Souvent, en raison de dépendance financière, les victimes de violence restent sous le toit conjugal pour que leurs enfants puissent continuer Á aller Á l’école ou avoir de quoi manger.
La session a pris fin avec les commentaires éclairés de nombreux participants. Les questions qui ont été abordées Á ce stade de la discussion sont, entre autres, le mariage précoce, les lois qui méritent d’être revues pour assurer la parité et le besoin d’introspection de la part des hommes.
Le débat se poursuivra sans aucun doute. Rendez-vous demain, mardi 27 mai 2014. Les 10 participants venant de divers pays de la SADC présenteront leurs projets contre la violence Á caractère sexiste.
Cet article portant sur le Sommet régional de GL fait partie du service d’informations de GL qui apporte des perspectives nouvelles Á l’actualité quotidienne.
Comment on Afrique australe: La violence Á caractère sexiste au centre des débats