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«C’est une affaire banale Á l’origine qui a dégénéré en une violente dispute. D’habitude on associe la violence conjugale Á une affaire de classe sociale et de pouvoir économique. Or, en prenant connaissance de mon histoire, vous verrez que le mal est encore plus profond.
L’incident a eu lieu au cours d’un mois de février, il y a quelques années de cela. Tout est parti d’une dispute dans ma voiture. Ce jour-la, ma femme voulait que je la dépose chez l’une de ses proches. Nous en avions convenu la veille. Mais Á un moment, la situation a tourné au vinaigre. Ce qui était une simple dispute verbale a dégénéré et je me suis retrouvé faisant usage de la violence physique envers elle.
A un certain moment, oubliant que ma femme tenait notre bébé dans ses bras, je lui ai infligé plusieurs coups de poing au visage alors que j’avais en main ma clé de contact. Cela lui a causé une blessure grave Á l’Å“il et des lacérations sur la joue.
Saignant de l’Å“il, du nez et de la bouche, ma femme s’est rendu Á l’hôpital le plus proche puis elle a porté plainte Á la police. Lorsque le procès a été appelé en Cour, la magistrate m’a reproché de ne pas avoir pas prodigué des soins Á ma femme et de m’en être pris brutalement Á une personne beaucoup plus faible que moi. Un tel comportement, a-t-elle ajouté, doit être sanctionné comme il le faut. J’ai eu la honte de ma vie. Ce jugement, lit-on, permettra de « me conscientiser sur la gravité de ce type d’atteinte Á l’intégrité physique. »
Aujourd’hui, je me demande s’il y a des degrés dans la violence. Je sais que l’utilisation de la violence est un fonctionnement souvent bien installé. Maintenant, il me semble que cette violence qui s’exprime est en hausse. Elle commence par des gifles, puis coups de poings, d’abord Á la femme, souvent après aux enfants. Mais ça, je ne suis pas sÁ»r que ce soit toujours le cas.
J’ai personnellement appris qu’en général, la femme de l’homme violent est de tempérament doux, altruiste, qu’elle aime s’occuper des autres et rendre service en étouffant ses propres besoins et désirs. C’est sans doute ce que j’ai perdu en perdant ma femme Á tout jamais. J’espère que mon témoignage, même s’il est anonyme, aide les gens Á changer. Tout au moins ceux qui veulent s’en sortir et surtout évoluer dans une direction positive. La violence ne va rien résoudre.
Jimmy Jean-Louis est journaliste Á Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.
Comment on Ne jamais s’attaquer Á plus faible que soi