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Sandiren a la quarantaine. Calme, il a failli pourtant assassiner Laura, sa femme, il y a cinq ans. Il explique pourquoi.
« Je n’ai jamais levé la main sur qui que ce soit. Calme depuis mon enfance, la violence n’a jamais fait partie de mes habitudes. Mais pourtant il y a cinq ans, j’ai failli tuer une personne de sang froid.
Mon histoire est simple. J’épouse une fille qui habite Vacoas en 2002. Elle se nomme Laura. Nos parents étaient opposés Á cette union puisque je suis tamoule et elle catholique mais notre amour a primé. Mais cette union s’est soldée par un échec. Dès le début, il y avait des rumeurs que mon épouse me trompait. Je lui en avais même parlé Á l’époque mais elle a nié, insistant sur le fait que ceux qui m’avaient raconté cela étaient jaloux de notre union et voulaient semer la discorde. Mais il se trouve que ces gens avaient raison. Je travaillais vraiment dur pour subvenir Á nos besoins. Je faisais des heures supplémentaires tous les jours pour lui offrir le meilleur mais pourtant elle m’a trahi et elle a failli le payer cher.
Une voisine savait tout et m’en a parlé. Je lui ai alors dit de me prévenir quand elle verrait ma femme avec son amant. Finalement un jour, la voisine m’a appelé et m’a dit que ma femme était entrée chez nous avec un autre homme. On habitait sur le plateau central et moi, je travaillais dans la capitale, Port-Louis. J’ai pris une permission du travail et je me suis dépêché de rentrer.
J’ai appelé ma femme juste avant pour savoir où elle était. Elle m’a répondu qu’elle était au travail. Je l’ai informée que je rentrerai tard. Elle m’a dit qu’elle m’aimait beaucoup. J’ai tout de suite pris la direction de la maison. En rentrant, il y avait une voiture garée devant la porte. J’ai eu un mauvais pressentiment. J’ai poussé la porte d’entrée silencieusement.
Elle n’était pas fermée Á clé. J’ai entendu des rires, ceux de Laura et d’un autre homme. Je me suis dirigé vers notre chambre et j’ai vu Laura nue avec son amant. Je n’ai pas réfléchi une seule seconde. J’ai foncé sur eux et j’ai donné des coups de poings Á l’amant qui s’est enfui. J’ai tiré les cheveux de ma femme et je l’ai entrainée jusqu’Á la cuisine. Elle me suppliait de ne pas lui faire du mal. Je voulais la tuer. Je l’ai cogné partout. Elle saignait abondamment. Je voulais l’arroser de kérosène et râper une allumette mais je ne trouvais plus le kérosène dans les placards. Je lui ai balancé des ustensiles de cuisine au visage.
Elle pleurait et me suppliait d’arrêter et essayait de m’expliquer pourquoi nous en étions arrivés lÁ . J’ai ensuite pris un couteau et je n’avais qu’une envie: la poignarder Á n’en plus finir mais elle a pu me repousser et a pris la fuite.
Dans la soirée, ses parents m’ont appelé et m’ont dit que je n’avais pas le droit de traiter leur fille comme une moins que rien. Cela m’a énervé davantage et le lendemain, je me suis rendu sur le lieu de travail de ma femme et je l’ai encore frappée devant tout le monde. La police est venue m’arrêter. Je m’en suis tiré avec une amende quelques années plus tard.
Je suis actuellement en procédure de divorce. Quand je pense que j’ai failli commettre un assassinat et finir ma vie en prison, je me dis que je l’ai échappé belle. Quand je pense qu’elle faisait cela dans notre lit que j’avais acheté Á tempérament et que je repayais encore, cela me rendait fou. Avec recul, je pense que je l’aurais tuée pour rien. Le divorce est long, encombrant mais cela m’évite la prison. Je ne veux qu’une chose: refaire ma vie et sans violence conjugale. »
Jimmy Jean-Louis est journaliste Á Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.
Comment on Sandiren a failli tuer sa femme et l’amant de celle-ci