BEANDRONA Zita Ambre – Madagascar

Gender Links a apporté un souffle de renouveau au sein de l’equipe de la Commune Urbaine de Toamasina

« Mes respects Madame ! », c’est en ces termes que les agents de la Police Municipale de la Commune Urbaine de Toamasina saluent Mme BEANDRO Zita Ambre, avec le geste approprié, lors des cérémonies de levée de drapeau ou autres. Termes qui, selon ses dires lui vont droit au cÅ“ur, car ils reconnaissent les efforts qu’elle a fourni au sein de la commune.

Diplômée de Maitrise en Droit, spécialisée en Droit Public, Mme BEANDRO a commencé Á  joindre la commune dans le service du Secrétariat. Elle a gravé petit Á  petit les échelons : de secrétaire auprès de la SG CUT, elle est devenue adjoint chef d’abord et tient maintenant le poste de Chef du Service Contentieux. Première femme Á  tenir ce poste, elle reconnait que dans son milieu de travail, les réticences de certains collègues masculins peuvent constituer un frein Á  l’épanouissement et le développement des femmes. Ces dernières n’osent pas exprimer leurs idées surtout vis-Á -vis de la hiérarchie. Elle sourit quand elle pense comment elle a fait pour avoir un bureau Á  elle seule, elle a déménagé petit Á  petit ses effets et a déclaré Á  la fin : « Je veux avoir un bureau indépendant pour le service ! ».

Mme BEANDRO est entrée en contact avec Gender Links lors d’un atelier de sensibilisation tenu pour les chefs de service de la CUT. Grâce aux différentes formations dispensées par GL, en les personnes de Mmes VAOHITA Colette et VIA Yolande, Mme BEANDRO a pu bénéficier d’un renforcement de ses capacités en leadership, et étendre ses connaissances concernant la recevabilité, la décentralisation, les différentes sortes de violences basées sur le genre ainsi que la psychothérapie. « Ces thèmes m’ont permis de voir l’étendue et la portée du travail qui incombe Á  la collectivité locale ainsi que de m’affermir dans ma façon de travailler et d’interagir dans le cadre de mon travail et dans ma communauté », dit elle.

Il est Á  noter que certains litiges qui opposent la Commune Á  des tiers exigent rigueur et fermeté pour parvenir Á  une issue en faveur de la Commune. Défendre les droits de la commune, telle est la mission du Chef du Service Contentieux et Mme BEANDRO l’assume avec la collaboration étroite et le soutien des autres femmes des autres services.

Leur cohésion et collaboration étroite les ont permis d’élaborer et de mettre en place le règlement intérieur de la Commune Urbaine de Toamasina. Par ailleurs, un Comité Communal des Impôts, dont elle est la trésorière a été créée. Grâce Á  leurs actions, les recettes fiscales de la CUT ont augmenté.

Mais les changements survenus concernent aussi le cercle de sa famille et de son entourage : de par sa situation sociale, mère célibataire, Mme BEANDRO ne jouit pas parfois du respect de ses droits, mais tout cela commence Á  changer. Elle est devenue une personne ressource et conseillère, une «olo maventin’ny fianakaviana » pour les membres de la famille qui ont des problèmes. Même son frère qui auparavant ne lui accordait pas d’importance la consulte en cas de difficultés.
Quant Á  la communauté où elle vit, elle travaille de concert avec le chef Fokontany (hameau) et a pu apporter sa contribution dans la résolution d’un conflit foncier. En effet, elle a fait partie de la délégation des propriétaires qui a intercédé auprès du Président de le Délégation Spéciale (PDS) pour demander l’interruption de la destruction de leurs maisons lors d’un projet communal pour l’élargissement d’une route avoisinant leurs demeures.
Gender Links fournit un appui non négligeable au travail des collectivités locales et des communautés de base. Toutefois Mme BEANDRO pense que la communication avec Gender Links pourrait être améliorée : par exemple, l’inscription au concours du sommet ainsi que les instructions y afférentes devraient être diffusées bien avant afin de permettre Á  tout un chacun de bien préparer leurs candidatures.
Mme BEANDRO pense que la promotion du genre au sein de la CUT doit être poursuivie, surtout auprès des hommes agents de la CUT. Les stéréotypes sont encore tenaces et devront être l’objet de formations continues.
Les femmes doivent avoir conscience de leur force et ne devront pas avoir tendance Á  se replier, car cela entraîne une frustration pour la personne concernée. Elle exhorte ses consÅ“urs Á  oser exprimer leurs idées pour pouvoir contrôler leur destinée, selon le slogan « Voix, Choix et Contrôle ».