Madagascar – Eugene Michelline


Date: September 18, 2018
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EUGENE Michelline, institutrice d’une école primaire privée, a quatre enfants. Elle réside dans la Commune Urbaine d’Ambovombe Androy, l’une des zones les plus patriarcales à Madagascar et qui pratique jusqu’à présent la polygamie. Ils se sont installés à Ambovombe dans le cadre du travail de son époux. Ces dernières années, Michelline a vécu mal son  foyer. Elle est victime de violences économiques et morales. Elle a rencontré des difficultés financières au niveau de son ménage.

Elle ne jouit pas du salaire de son conjoint malgré le fait que ce dernier est cadre dans une organisation réputée et gagne bien sa vie. Il ne lui donne que des sommes dérisoires pour subvenir à ses besoins quotidiens alors que le salaire de Michelline en tant qu’institutrice n’est qu’une somme symbolique.  Sur le plan affectif, son mari légitime et légal s’est affiché avec une demoiselle et leur relation se perpétue toujours, cela l’a vraiment blessé. L’un des arguments utilisés par le mari étant les coutumes et les traditions dans la région malgré le fait qu’ils ne sont pas originaires de la zone. Malgré ces faits,  Michelline a toujours contribué aux œuvres sociales organisées dans sa commune. 

C’est dans ce cadre que Michelline a été invité par la commune pour participer aux ateliers organisés par Gender links dans le cadre de l’intégration du genre dans la gestion de la commune en tant que représentante des femmes. Elle a suivi toutes les étapes du processus centre d’excellence et depuis, elle a décidé de changer sa raison de vivre. Elle a déployé tous ses efforts pour atteindre son objectif : « asseoir l’affirmation de soi et être une femme indépendante et une citoyenne responsable ». 

Consciente de la possibilité de changer son mode de vie, elle s’est d’abord adhéré à une association féminine œuvrant pour la lutte contre la violence basée sur le genre l’année 2015. Elle a pris bonne note  des connaissances pratiques et comportementales capitalisés de GL. Le concept genre en fait partie. Au début, elle était frustrée à l’idée de prendre parole devant une assistance pendant les séances de sensibilisation et conscientisation sur la prévention de la violence au niveau des quartiers et progressivement, elle intervient avec zèle et à l’aise lors des différents rassemblements.  

Cette même année 2015, lors de l’élection locale du 31 juillet 2015, elle a décidé d’être candidate conseillère auprès de la commune urbaine d’Ambovombe. De ce fait, elle a participé à la formation organisée par GL pour les femmes candidates maires et conseillères dans la région Androy avant l’élection. Pour mettre en pratique les expériences théoriques qu’elle a acquises durant la formation, Michelline a pris part dans tous les débats et différentes discussions liés à la participation des femmes dans les affaires publiques et s’efforce de donner des arguments pour l’élire. Elle a proposé de voir de près les femmes victimes de violence pour leur prise en charge psychosociale, de leur donner des conseils et les soutenir. Elle a démontré qu’elle est également capable de prendre des responsabilités comme les hommes quant au processus de développement de la commune.  

Elle a été élue membre des conseillers municipaux de la ville d’Ambovombe Androy, la seule femme. Durant la mise en place du bureau du conseil municipal, elle a été élue rapporteur. Actuellement, toute sa famille ainsi que ses voisins la considèrent. Elle partage avec eux tous les acquis qu’elle a reçus avec GL sur le plan technique et comportemental. Les femmes du quartier l’écoutent et suivent ses conseils, de même quand les femmes du quartier ont des problèmes de quelle forme que ce soit, elles n’hésitent pas à demander des conseils à Michelline. 

Elle a enduré une vie difficile, semée de chagrin et divers difficultés dans le ménage mais actuellement, elle voit sa vie s’améliorer. Elle ne se tracasse plus de son mari. Elle vit une ascension galopante. Son objectif est de développer sa carrière pour être candidate en tant que maire à la prochaine élection et d’accroître ses activités économiques pour devenir une femme modèle dans sa commune et aider la communauté.