Madagascar – RANAIVOSONINA Verosoa Patricia

Verosoa Patricia est une des bénéficiaires du projet “Entrepreneurship”. Mariée et mère de huit enfants, elle a été victime de violences depuis des années. Après le projet de Gender Links, sa vie a beaucoup changé. 

La violence est une chose familière pour Verosoa Patricia. Depuis qu’elle s’est marié, elle n’a jamais connu la tranquilité au sein de son foyer. Avec un mari violent et une belle mère qui ne s’entendait pas avec elle, elle était au bord du désespoir. A cette époque, Patricia voulait plus que tout travailler pour gagner sa vie et améliorer la condition de vie de ses enfants. Or, elle n’osait pas prendre d’initiative par par peur de son mari.  

Sensibilisée par le comité de lutte contre les violences de la commune, elle a décidé de prendre sa vie en main. Elle commença par intégrer le comité VBG et à participer aux diverses activités organisées en 2011. En 2014, elle a été choisie pour participer au projet d’autonomisation des femmes, un projet qui consiste à former les femmes survivantes de violences en entreprenariat. Ce projet à trois phases lui a donné les outils nécessaires pour démarrer une activité entreprenariale et à négocier une relation plus paisible avec son mari. 

En effet, après les séances de formations, Patricia a noté plusieurs changements dans sa vie et professionnel et privée. Sur le plan professionnel, elle a pu créer son propre business et a réussi peu à peu à gagner sa vie. Elle a commencé par préparer son business plan et à demander un financement pour son projet d’aviculture. Après avoir franchi toutes les étapes de demande de financement, elle a obtenu un soutien financier de la banque et a commencé son projet. Actuellement, non seulement elle a renforcé ses capacités en matière de gestion mais elle a également réussi à rembourser entièrement son prêt.  

Un grand changement s’est également opéré au niveau de sa vie conjugale. Si son mari avait l’habitude de rentrer tard et n’arrêtait pas de la maltraiter, actuellement, son comportement a beaucoup changé. En effet, maintenant que Patricia l’aide à subvenir aux besoins de la famille, il a plus d’estime pour elle et s’associe même à ses projets. De plus, étant donné que les besoins de la famille sont bien comblés, les conflits conjugaux deviennent assez rares. « Il y a comme un nouveau souffle positif dans notre couple », explique-t-elle. 

Au niveau de sa vie sociale en général, Patricia a constaté qu’elle était plus valorisé par sa communauté. « Une femme qui travaille et qui gagne bien sa vie est très estimé au niveau de la société », dit Patricia. Même les membres de sa famille qui ont eu l’habitude de la mettre à l’écart lui demande conseil. 

Le changement au niveau de la vie de Patricia s’est étendue dans son entourage et dans sa communauté. Pendant ses temps libres, Patricia organise des formations pour les femmes qui ont vécu la même histoire qu’elle. Elle encourage les femmes victimes à sortir du silence et à dénoncer les violences. Elle n’hésite pas à accompagner ces femmes dans les centres d’ écoute pour faire valoir leur droits si cela est nécessaire. « Plus de 80% des femmes que j’ai sensibilisé ont trouvé la solution à leurs problèmes », se félicite-t-elle. 

Actuellement, Patricia travaille en étroite collaboration avec la commune pour rendre compte des cas de violences qui se produisent dans son quartier. Elle travaille également avec la mairesse pour sensibiliser les femmes à professionnaliser leurs activités afin qu’elles soient plus rentables. 

Concernant ses projets futurs, elle envisage d’établir une collaboration avec le projet Ambatovy. Elle s’est déjà mise en relation avec les responsables. 

Patricia remercie chaleureusement GL d’avoir changé sa vie. Elle encourage les femmes survivantes de violence à ne pas baisser les bras, de lutter et de prendre leur vie en main, « tout est possible si l’on y croit vraiment », conclut-elle.