Ravololomboahangy Holisoa – Madagascar

Ravololomboahangy Holisoa – Madagascar


Date: October 12, 2015
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Encouragement pour l’instauration d’une politique et d’un programme public sensible au genre

Je n’étais qu’une simple militante pour le genre et je suis devenue très proche du Gender Links (GL) en suivant leurs activités sur la campagne 30-50 au début puis 50-50. J’ai entendu parler du sommet qui se préparait en 2010 durant lequel on attribue des prix pour les militants du genre. J’y ai concouru dans la catégorie leadership après quoi j’ai rejoint l’Afrique du sud. J’y ai reçu le prix « special commendation ». Depuis, j’étais en étroite collaboration avec GL et je recevais régulièrement des informations émanant du GL news.

J’ai été la participante la plus jeune dans la catégorie leadership lors du sommet régional GL de 2011, et lors du sommet GL 2012 j’ai aperçu qu’une catégorie « jeune » a été créée dans ce concours. C’est pour moi, un changement, minime peut-être mais c’en est un. A Madagascar, dans notre association, je suis entourée de femmes ayant de grande expérience professionnelle et politique, des femmes ayant occupé des postes importants dans l’administration et dans le gouvernement. Je suis loin d’avoir ces profils, toutefois cela ne m’a pas découragé, au contraire je le considère comme avantages. J’essaie de contribuer activement dans la vie de notre association en partageant mon point de vue durant nos meetings. Lors de l’assemblée générale durant lequel se déroulait l’élection des membres du bureau exécutif national, j’ai déposé ma candidature et j’étais élu motivé par le fait d’avoir la ferme conviction que je ferai partie des acteurs et moteurs de changement.

Je travaille pour Focus Development Association. Nous faisons des enquêtes, évaluations de projets et nous travaillons aussi dans le domaine du développement communautaire relatif Á  l’éducation, la santé mais surtout le genre. Nous intervenons dans toute l’île. J’ai suivi des formations dispensées par GL sur le genre et l’objectif du protocole en 2010. Le CNFM (Conseil National Des Femmes de Madagascar), qui est notre association collabore avec GL dans l’exécution des projets afin d’atteindre l’objectif du protocole de la SADC sur le Genre et le Développement.

Ma collaboration avec GL a confirmé ma motivation Á  continuer la lutte pour la promotion du genre. Á‡a m’a permis aussi d’élargir mes connaissances grâce aux partages et échanges intra-association et inter-association et élargir mon horizon culturel, mes cercles en termes de relation avec mes consÅ“urs militantes. Le sommet ! Le sommet est un tremplin pour l’expression, le partage et la motivation Á  avancer encore plus loin, Á  chercher davantage d’idées nouvelles. Je reçois continuellement des informations (GL news) me permettant d’être Á  jour sur les activités des autres militantes dans la zone du SADC pour l’exécution du protocole. GL, via le sommet a permis qu’un ralliement de tous les militants nationaux ait lieu.

Bien entendu, maintenant, je suis plus que jamais motivée Á  aller de l’avant pour l’exécution du protocole car le sommet est similaire Á  un examen de passage, c’est le moment où tout un chacun aura l’occasion d’exposer ce qu’il a mis longtemps Á  préparer. C’est aussi un tremplin pour ceux qui ont apporté jusqu’alors leur contribution dans l’anonymat. Il y a aussi cet élargissement des relations. Maintenant, par exemple, j’ai tissé des amitiés avec des maires durant le sommet national.

Je dirais que c’est GL en tant qu’ONG qui m’a accordé son soutien car ils ont travaillé dur afin que le sommet ait lieu et connu de tous. Presque toutes les régions de l’île ont été représentées durant le sommet national. Cela a permis l’échange et le partage d’expérience relatif Á  l’exécution du protocole.
En effet, j’ai pu noter une amélioration au niveau du savoir-faire car j’ai débuté en 2011 dans la catégorie leadership et maintenant je concoure dans la catégorie alliance. Je fais partie de ceux qui vont assister le sommet régional. Maintenant, je pourrai apporter ma contribution en termes de changement dans un niveau plus élargi et plus important.

C’est Mme Ravaozanany Noroarisoa, présidente du CNFM qui m’a le plus soutenue. En tant que présidente, elle cherche des idées nouvelles pour donner du souffle Á  notre lutte, et elle a été la première Á  encourager le projet pour mettre en place un programme gouvernemental pour la promotion du genre et bien entendu les membres du bureau d’exécution l’ont appuyé. En effet, je passe moins de temps avec ma famille car cette lutte requiert temps et dévotion, toutefois cela ne me décourage pas car sans sacrifice, pas de changement. On vit totalement dans le genre dans mon foyer, mon mari s’occupe de mes enfants afin que je puisse assister aux différentes activités de notre association.

Il arrive qu’il y ait mécontentement de la part de la famille car des fois je dois faire un choix entre assister un évènement familial et assister Á  l’activité de l’association. Mon mari et mes enfants me soutiennent dans ma lutte car ils savent l’importance que cela représente pour moi. A titre d’exemple, mon mari est venu me soutenir lors du sommet national.

Les membres de notre association ont davantage d’estime pour moi car ils savent qu’ils peuvent compter sur moi pour leurs attentes et parce qu’ils connaissent ma conviction, cela fait d’ailleurs partie des raisons pour lesquelles je suis élue pour représenter le CNFM au sommet 2014. Mon foyer est devenu un modèle d’inspiration pour beaucoup de jeunes mariés. Ils me demandent constamment comment j’ai fait pour que mon mari participe activement dans notre foyer car il est de coutume dans la majorité des ménages Malagasy que les hommes ne s’occupent de rien d’autre Á  part subvenir aux besoinx de la famille, que ce sont les femmes qui font tout Á  la maison.

J’ai fait un partage de mes connaissances sur le genre Á  des communautés et Á  diverses associations: j’ai fait une sensibilisation au niveau de la famille surtout mon mari car si le genre n’es pas adopté dans le foyer, la femme ne peut pas apporter sa contribution dans le changement via adhésion dans des associations, des parties politiques due Á  la charge importante Á  laquelle elles font face dans leurs foyers. En tant que membre du CNFM, je participe Á  des « campagnes de recrutement », durant lequel se déroule régulièrement une sensibilisation sur le genre et les 28 objectifs du protocole. La croissance en termes de nombre des personnes et des associations qui ont rejoint le rang du CNFM marque que le message passe.

Le genre a été une actualité dans les propagandes durant l’élection présidentielle pour bon nombre de candidats. Voici quelques citations que j’ai cueillies durant un atelier avec des candidats. « Je serai bref, nous mettrons en place le genre » Patrick Raharimanana, «Nous proclamons que nous sommes prêt Á  apporter notre contribution et nous ne nous limiterons pas au 50-50 car le nombre important de femme dans notre partie démontre notre conviction. » Hajo Andrianiainarivelo, « Il y aura amélioration de la loi afin de mettre en place le genre » Camille Vital

Il y a des relèves pour assurer la continuité des activités. La réclamation de la parité dans le gouvernement est devenue un réflexe pour les journalistes. Par exemple le fait de constater qu’il n’y a que six femmes dans le gouvernement actuel a suscité de vive réaction dans diverse chaîne de télévision et dans des articles de journal.

Trouver le créneau pour les activités de l’association constitue le plus gros des problèmes car la plupart du temps nos réunions se déroulent très tard dans la soirée. La solution : Il doit y avoir un partage des tâches ménagères entre les époux, moi par exemple je fais les tâches ménagères le matin et mon mari s’occupe des enfants jusqu’Á  ce que je revienne de notre réunion. Je ne peux pas prendre part Á  certaines activités dÁ» au fait que j’ai des enfants en bas âge. A titre d’exemple, nous avons fait un plateau dans une chaîne de télévision et j’ai dÁ» sortir quelques minutes après que la discussion ait commencé car le bébé pleurait. La solution: lorsque je ne peux pas m’y rendre avec une nounou, alors je dois rester et travailler en coulisse, par exemple je m’occupe de la diffusion d’information sur le site web du CNFM, de la convocation des membres ainsi que de la gestion de la trésorerie de l’association.

Mon prochain objectif c’est d’incorporer une entité de décision. Se mettre en réseau constitue l’un des meilleurs moyens pour y parvenir, il y a aussi la communication, et surtout le contact, discussion et ou débat avec des gens du gouvernement qui, pour moi facilitera l’intervention.

Dernier message: la mise en place du genre n’est pas chose facile, surtout pour les jeunes femmes Á  cause de leurs devoirs en tant que femme du foyer, il y a d’une part les enfants, la santé des enfants, l’éducation des enfants et d’autre part le foyer en tant que tel Á  faire marcher, le travail etc. La communauté y compris la famille peut réagir négativement envers celles qui outrepassent cette limite. Toutefois, nous ne devons pas nous avouer vaincu et/ou découragée car c’est une lutte de valeur, une cause noble et une lutte digne de sacrifice que nous menons. Cela pour apporter la liberté aux femmes sévies dans la discrimination et surtout Á  nos sÅ“urs/mères vivant dans la violence simplement parce qu’elles sont des femmes.

 


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