Le genre dans la régulation des médias: la RD Congo donne l’exemple

Le genre dans la régulation des médias: la RD Congo donne l’exemple


Date: October 15, 2010
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La République Démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays de la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC) qui a réussi Á  intégrer le genre dans sa loi suprême, c’est-Á -dire sa Constitution. Les autorités congolaises ont même fait leur instance régulatrice des médias, la Haute Autorité des Médias (HAM), demander l’aide de Gender Links pour l’élaboration d’un code d’éthique sur le genre. Ce qui en fait une loi spécifique.

La HAM a été créé après le Dialogue Inter congolais de 2003 qui a réuni tous les acteurs politiques et ceux de la société civile. L’objectif était de trouver des solutions aux conflits qui accablent la RDC et freinent son développement. Le rôle de cette instance régulatrice est d’appuyer la démocratie dans un pays post-conflit en assurant la neutralité des médias.

Sa mission consiste entre autres Á  garantir le droit du citoyen Á  une information objective et fiable, l’égalité et l’équité des médias publics et privés vis-Á -vis des forces politiques et sociales et de veiller Á  la diffusion dans les médias de la culture de la paix, de la démocratie et des informations favorisant le développement socio économique. Elle doit aussi veiller au respect de la loi sur les modalités de l’exercice de la liberté de la presse en RDC et Á  amener la presse Á  respecter son propre code d’éthique.

Aujourd’hui et conformément Á  la Constitution, cette instance de régulation est en train d’être remplacée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication.

C’est dans cette optique que la HAM s’est donnée pour mission de s’assurer que «les pouvoirs publics veillent Á  l’élimination de toutes formes de discrimination Á  l’égard de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits. Ils prennent dans les domaines civil, politique, économique, social et culturel toutes les mesures appropriées pour assurer le total épanouissement et la pleine participation de la femme au développement de la nation ». Ils doivent aussi prendre des mesures pour lutter contre toute forme de violence faite Á  la femme dans la vie publique et privée. «La femme a droit Á  une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en Å“uvre de la parité hommes-femmes dans lesdites institutions. »

Sur demande de la HAM, Gender Links a organisé une formation avec ses membres et les a aidés Á  élaborer un code d’éthique sur le genre en accord avec la Constitution du pays. A travers ce code, la HAM s’engage Á  obtenir l’équilibre du genre et Á  supprimer les stéréotypes véhiculés dans et Á  travers les médias. Elle s’engage aussi Á  Å“uvrer pour la promotion des émissions, des programmes, des documentaires éducatifs et d’articles de journaux qui respectent les valeurs humaines, notamment la dignité de la femme.

Les réalités sont toutefois différentes d’un pays de la SADC Á  un autre. Gérard Telot siège sur le conseil d’administration de l’Independant Broadcasting Authority. Ce qui lui donne un droit de regard sur ce qui se passe dans les médias, de faire leur monitorage et d’allouer des fréquences aux stations de radios tant publiques que privées. Mais la question du genre ne figure pas dans la Constitution de l’île. Néanmoins, elle est reprise dans le code de pratique publicitaire en vigueur où il est dit que «la publicité doit prendre en compte la diversité de la société et adopter une approche sensible au genre ».

Cette approche est désormais respectée. Ce qui évite bien des confrontations entre les publicitaires et les activistes du genre comme cela a été le cas dans un passé récent.

Dans d’autres domaines comme la politique et l’économie mauricienne par exemple, un désir d’être Á  l’écoute existe de la part du chef du gouvernement. Le fait que l’approche genre a été incluse dans le budget mauricien par l’ancien ministre des Finances en dit long sur la volonté des décideurs.

Au niveau des médias mauriciens, la Mauritius Broadcasting Corporation a progressé au niveau de ses sources féminines dans l’information, passant de 14% en 2005 Á  28% en 2010. Au sein des entreprises privées, la notion du genre est encore une nouveauté mais elle fait son bonhomme de chemin.

Les expériences congolaise et mauricienne sont Á  répliquer ailleurs, même si dans ces pays, il reste encore beaucoup Á  faire pour traduire le genre dans les faits.

 


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