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Le 4e Sommet sur le Genre et les Médias a tenu toutes ses promesses. Durant une semaine Á l’hôtel Birchwood Á Boksburg, Johannesburg, les activistes du genre et les intervenants se sont mis d’accord sur l’urgence de promouvoir les voix des femmes dans les médias, aussi bien en tant que sources d’information qu’au niveau des instances décisionnelles dans les rédactions et autres organes de presse. Sans négliger la lutte contre les stéréotypes auxquels sont confrontées les femmes au quotidien, la discrimination envers les victimes d’abus sexuels, envers ceux ayant une orientation sexuelle autre ou encore les moyens efficaces de lutte contre la pandémie du SIDA.
Chaque session plénière ou encore les sessions parallèles ont retenu l’attention des 140 délégués(es) venant des pays de la Communauté de Développement de l’Afrique australe. Et ce, en dépit de quelques couacs au sein de l’organisation, comme l’a décriée Kubi Rama lors de sa présentation vendredi matin au cours de laquelle l’Internet était lent, malgré une demande auprès de la direction de l’hôtel.
Malgré tout, il y a eu des éléments positifs comme la présentation de l’étude sur le genre dans les médias au niveau mondial et africain par Lavinia Mohr. Il y a eu aussi celle de l’utilisation négative de la femme dans la publicité par Loga Virahsawmy.
Au-delÁ de l’aspect académique des débats et des échanges très animés, Gender Links a émis deux communiqués de presse de haute importance. Dans le premier, l’organisation non-gouvernementale a cité un cas d’atteinte aux droits d’une jeune fille de 16 ans au Mozambique. L’adolescente a recouru Á un avortement qui a mal tourné. Un journal a donné son nom, son adresse et l’école qu’elle fréquente.
Dans le second communiqué, il s’agit d’une démarche homophobe d’une publication ougandaise eu égard Á la présentation d’une loi impliquant la peine capitale ou l’emprisonnement Á vie pour tous ceux trouvés coupables de relations homosexuelles.
Ces deux exemples montrent bien les défis qui attendent les activistes du genre et en particulier ceux de Gender Links et que le moindre relâchement d’attention peut avoir de lourdes conséquences pour les victimes de la presse. C’est pour cela qu’il faut mettre la presse et les médias face Á leurs responsabilités. Ce sont les premiers qui doivent être sensibilisés sur la question du genre et du respect des droits de l’Homme.
Les médias communautaires auront aussi un rôle important Á jouer sur des questions aussi sensibles que la reconnaissance des pourvoyeurs de soins aux personnes atteintes du VIH/SIDA ou encore sur la participation des hommes dans les travaux domestiques. Le défi qui attend les universitaires est d’arriver Á introduire le genre dans tous les programmes des filières Á l’étude.
Le plus dur sera de traduire dans la réalité les enseignements de tous les Sommets de Gender Links. Pour que d’ici le prochain rendez-vous, nous ayons fait des avancées significatives et non enregistré des reculs. Cet engagement ne peut venir seulement de la société civile, de Gender Links ou de GEMSA. Il faut impliquer les décideurs et surtout convaincre les plus rétrogrades d’entre eux que la répression comme la lapidation, la polygamie ou le refus d’éduquer les femmes ne sont pas des solutions pour faire progresser une nation.
Mais Á l’aube des 10 ans d’existence de Gender Links, il y a une forte culture pour vaincre l’adversité. 2015, oui, nous le pouvons. C’est maintenant ou jamais!
Comment on Pour que demain soit encore meilleur