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En écoutant les séries de présentations sur la manière dont la presse écrite et audiovisuelle applique les politiques de genre dans certains pays de l’Afrique australe, cela m’a rappelé le temps où les hommes et les femmes rejoignaient la profession de journaliste pour mettre leur plume et leur micro au service de la communauté et des questions de justice sociale.
A l’époque, le journalisme de sofa était impensable car dans leur quête de mettre en lumière les histoires de ceux qui ne font pas partie du gotha des riches et des puissants, les journalistes recherchaient des histoires parmi des femmes et des hommes au sein des communautés et des villes et n’attendaient pas que les informations leur parviennent sur un plateau par le biais de communiqués de presse et de conférences de presse.
De nos jours, comme l’a fait remarquer un des intervenants, les journalistes ont enfilé la veste de l’ambition et sont «lisses ». Ce qui se traduit par ne pas faire le maximum pour faire parler des sources qui ne s’expriment jamais, ni soulever des questions qui ne reçoivent jamais de couverture médiatique. Elle a aussi fait ressortir qu’obtenir des histoires des communautés sur la violence envers le genre, le chômage et d’autres questions d’injustices sociales n’est pas une chose aisée. Cela prend du temps et de nos jours, les journalistes utilisent les contraintes de temps comme raison pour ne pas aller au-delÁ des hommes, des puissants et d’une couverture médiatique dictée par l’évènementiel.
Il se peut que les journalistes et rédacteurs en chef ne soient pas Á court de temps mais de passion. La passion nous pousse Á écouter des histoires de femmes et d’hommes qui n’ont personne Á qui confier leur situation critique; la passion nous fait quitter notre confort encore et encore pour trouver pourquoi rien n’a changé pour les femmes et les hommes vivant en marge de la société; la passion nous fait regarder au-delÁ des salles du pouvoir vers les cabanes et les habitations où des femmes et des enfants se blottissent, et la passion nous permet d’observer les gouvernements et les rendre redevables envers les citoyens femmes et hommes qui ont des droits. La passion nous force Á gagner la confiance du public au lieu de nous poser en entité élitiste dans une société qui peut faire et défaire des gens en utilisant notre position privilégiée de journalistes.
Si un journaliste ou un rédacteur en chef demande pourquoi ils doivent tenir compte du genre, il se peut qu’il/elle doive réfléchir sur la raison qui l’a motivé(e) Á choisir le journalisme comme métier.
Comment on Si vous vous demandez pourquoi il faut tenir compte du genre, et bien changez de métier!