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Un annuaire où l’on trouve le nom, la photo, les coordonnées et les compétences des femmes de 40 secteurs d’activités, c’est faisable. Un tel répertoire est désormais disponible sur l’Internet. Cette idée ingénieuse du réseau Gender and Media Southern Africa (GEMSA) a pour but de rendre audible la voix des femmes en tant que sources d’informations. C’est aussi une réaction Á une triste réalité.
Aujourd’hui, les médias ne recourent qu’Á 19% de femmes comme sources d”information dans la région de l’Afrique australe. Statistiques émanant de la Gender and Media Progress Study, étude menée en 2010 par Gender Links. Le reste de l’espace médiatique est donc occupé par les hommes. Pour renverser la tendance, le GEMSA a décidé de mettre sur pied un annuaire des professionnelles de l’Afrique australe.
«Puisque les journalistes avancent que les femmes sont minoritaires dans l’information parce qu’elles refusent de s’exprimer, nous avons décidé de répertorier les Mauriciennes compétentes et prêtes Á être contactées par la presse et disposées Á devenir des sources d’informations. Notre but est de booster la voix des femmes en tant que sources dans l’espace médiatique, même si les chiffres ont légèrement évolué durant les dernières années, » a confié Denisha Seedoyal de la Media Watch Organization-GEMSA, qui a coordonné la conception de ce répertoire pour Maurice.
Cet annuaire appelé Directory of Women Sources est en fait la deuxième expérience de la Media Watch Organization. Cette organisation non-gouvernementale a fait la même chose et pour les mêmes raisons après que l’étude de base sur le genre et les médias de Gender Links en 2003 ait révélé que seulement 17% de femmes étaient des sources d’information dans toute l’Afrique australe.
Ce premier annuaire a rencontré un franc succès, Á en croire Loga Virahsawmy, directrice du réseau GEMSA et du bureau francophone de Gender Links, qui a mené Á bien le premier projet d’annuaire de sources féminines. «Il a permis un accès facile aux sources féminines d’information. Les journalistes ont apprécié cela car les femmes répertoriées étaient disponibles. Elles étaient volontaires et ont répondu elles-mêmes aux appels lancés dans la presse. Il n’en reste que trois exemplaires ».
VoilÁ pourquoi le GEMSA a jugé bon d’étendre l’expérience aux 14 pays de l’Afrique australe. Le nouvel annuaire de sources féminines mauriciennes est déjÁ sur Internet mais sera imprimé sur papier dans un deuxième temps.
Pour pouvoir le constituer, Denisha Seedoyal a dÁ» aborder les professionnelles mauriciennes lors de différentes fonctions, notamment pendant les 16 jours d’activisme contre la violence envers le genre. Elle a ensuite tenté de les convaincre de l’importance d’adhérer Á ce projet. Ce qui n’a pas été toujours facile. Certaines avaient peur d’accepter en raison des préjugés qui frappent encore la Mauricienne. Au final, elle a pu trouver cinq femmes pour chacune des 40 activités figurant dans ce répertoire.
Denisha Seedoyal fait tout pour vulgariser cet annuaire de sources féminines. «Il faudra d’abord publier l’annuaire sur papier pour les médias et si possible présenter officiellement ce document au cours d’un lancement où la presse sera invitée pour qu’elle se sente partie prenante. Après tout, c’est la première concernée par cet annuaire! »
0 thoughts on “Un annuaire pour entendre la voix des femmes de l’Afrique australe”
le sujet rélevé dans cet article est très important car la femme est capable de beaucoup de choses notamment en ce qui concerne le monde des medias.je pense que des initiatives comme celles de Denisha doit etre soutenue et merite une participation active de tous.