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J’étais habitué Á sortir avec quatre filles Á la fois lorsque j’avais entre 22 et 24 ans. Je trouvais ça cool. Je réalise aujourd’hui que je me berçais d’illusion car j’abusais de ces filles que je disais aimer. C’est impossible d’aimer quatre femmes Á la fois car chacune essaiera de donner le meilleur d’elle et chacune mérite le meilleur de moi. Il est impossible de donner Á quatre partenaires une attention égale.
J’ai décidé de faire un choix et de rester avec une des quatre filles car je sentais qu’elle était la mieux et que je l’aimais du fond du cÅ“ur. Cependant, je lui cachais quelque chose: j’étais un criminel. J’avais l’habitude de voler et parfois je commettais des vols Á main armée. Et voilÁ qu’en 1990, j’ai été condamné Á cinq ans d’emprisonnement et c’est Á ce moment lÁ qu’elle a su que j’étais un criminel.
Je lui ai alors tout avoué et nous sommes tombés d’accord qu’elle m’attendrait parce qu’elle m’aimait et me soutenait. J’ai passé une année entière derrière les barreaux et la même année, j’ai été condamné pour un crime antérieur. J’avais si peur de le lui dire que j’ai gardé cela pour moi.
Le 19 mars 1991, ils m’ont condamné Á encore cinq années de prison. J’étais dévasté. La première personne Á laquelle j’ai pensé était Á ma copine. Je me suis demandé comment j’allais lui annoncer cela. Mes premières cinq années étaient devenues dix années et Á la fin, je ne lui ai rien dit. Je savais pourtant quelque part que je lui faisais du tort et que j’abusais d’elle.
Les rumeurs Á propos de ma condamnation de dix ans lui sont finalement parvenues. Lorsqu’elle m’a rendue visite, elle me l’a demandé. Autant que je l’aimais, je lui ai menti et je lui ai dit que c’était un mensonge. J’avais peur de la perdre. Je crois que mon égoÁ¯sme a pris le dessus. Je l’aimais vraiment et je ne pouvais accepter l’idée de la perdre.
Cinq ans plus tard, alors que j’étais encore en prison, j’ai été condamné Á encore sept années pour un autre délit et transféré Á la prison de Krugersdorp. J’allais être emprisonné pendant 17 ans et lÁ , j’ai décidé de dire toute la vérité Á ma copine. Je ne voulais pas la perdre mais je sentais aussi que c’était déraisonnable de ne rien lui dire. Je voulais être courageux et tout lui révéler.
Dans cette nouvelle prison, j’ai rejoint un groupe de voyous qui se faisait appeler les Big Five. J’étais très respecté en milieu carcéral. Nous commettions toutes sortes de coups en prison. Nous abusions des autres détenus et nous vendions même de la drogue dans nos cellules. J’ai commis toutes sortes d’horreurs dont je ne suis pas fier. J’avais abandonné la partie.
Entretemps, ma copine a arrêté de venir me voir. J’ai essayé de ne plus penser Á elle. J’ai essayé de l’appeler mais je n’ai jamais réussi Á la joindre. Je me sentais rejeté mais je ne pouvais la blâmer. Elle voulait bien me soutenir et moi, j’avais passé mon temps Á lui mentir. J’ai commencé Á recevoir des lettres d’elle me demandant pourquoi je lui avais menti.
Elle répétait qu’elle en avait assez des mensonges et qu’elle ne voulait plus jamais me voir car je l’avais trahie. En fait, elle avait décidé de tourner la page car elle ne pouvait pas attendre un homme qui lui avait menti et l’avait trahie.
J’ai essayé de tenir le coup et d’accepter la situation mais je suis devenu agressif et je parlais rudement aux gens. Parfois, quand des gens riaient et bavardaient, je pensais qu’ils parlaient de moi et se moquaient de moi. J’avais envie de me battre avec eux sans raison parfois. J’ai commencé Á être en colère contre moi et je me sentais impuissant.
Parfois, je me demande pourquoi nous faisons souffrir ceux que nous aimons. Je suis sorti de prison après 17 ans d’enfermement. C’était très dur de s’adapter au monde extérieur mais j’ai réussi assez bien avec l’aide de Dieu et la foi que j’ai en lui. Je travaille désormais comme consultant en motivation. J’encourage les gens Á marcher sur le droit chemin et Á ne pas devenir des criminels. Dieu s’est montré grand et bon envers moi. Il m’a aimé. J’apprécie chaque jour qu’il me donne désormais. J’ai appris que le crime ne paie pas et qu’au contraire, il vous fait souffrir la damnation.
Sanniboy Modisane est consultant en motivation. Cet article de Gender Links fait partie de la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence domestique.
0 thoughts on “Pourquoi faisons-nous souffrir les gens que nous aimons?”
waouw effectivement pourquoi mentir, cette femme vous as attendu 5 ans quel prouesse dite moi!? sans mensonge probablement aurait elle ete a vos cotés plus lgts peut etre, mais pas facile d’expliquer un passé criminel! en tout les cas je tire mon chapeaux a cette dame qui etait certe accrocher, amoureuse de vous pour tenir autant d’année. evidement il faut connaitre le millieux carceral pour pouvoir tirer conclusions mais je trouve que votre temoignage es, comment dire n’es pas explicite assez. quid: c’est tellement difficile de supporter d’avoir une vie en suspent