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Mon nom est Lemos Magule*. J’ai 50 ans et je vis Á Chimoio, la quatrième plus grande ville du Mozambique. Depuis les sept dernières années, je vis seul après deux relations infructueuses.
Ma première femme s’appelait Lucia*. J’avais 20 ans et elle 19 ans quand nous nous sommes mariés selon la loi coutumière. Elle était mon premier amour et je l’adorais. Nous partagions tout quand nous vivions ensemble, incluant les tâches ménagères. J’allais même au marché, chose que la majorité des hommes de ma communauté ne faisait pas.
J’étais la risée de ma famille et de mes amis mais j’en faisais peu cas. «Tu n’as pas l’étoffe d’un homme, » que me disaient certains, inconscients du fait que leurs paroles allaient me marquer Á vie.
Et même quand j’emmenais notre bébé Á la clinique, les infirmières me demandaient d’abord où se trouvait mon épouse avant de rigoler et de faire des plaisanteries douteuses. Lorsque nous avons eu notre deuxième enfant, Lucia a décidé de ne plus faire sa part de tâches ménagères et elle s’est même mise Á me battre en raison de ma cuisine qu’elle trouvait infecte.
Elle me grondait souvent et cela avait un impact psychologique lourd sur moi car j’ai toujours estimé qu’insulter rabaisse quelqu’un.
Lorsque je n’ai plus pu le supporter, j’ai pris conseil auprès de ma famille et de mes amis. Tous ont eu le même verdict: «Tu n’as pas l’étoffe d’un homme ».
Ma seule option a été de quitter le toit conjugal et de laisser ma femme et mes enfants derrière. J’en avais assez car j’étais devenu le sujet de moquerie de la communauté.
Après un an, j’ai rencontré Amina*, une mère célibataire et nous avons vécu ensemble. Inconsciemment, j’ai commencé par l’aider dans les tâches ménagères malgré une dure journée de labeur sur la ferme qui m’avait embauché comme laboureur.
Tout s’est bien passé la première année et au cours de la deuxième année de vie commune, Amina m’a donné un fils. Aussitôt après, son attitude envers moi a changé. Elle est devenue une femme abusive. Elle invitait ses parents Á la maison et certains d’entre eux me traitaient comme un enfant.
A chaque fois que j’essayais de me rebeller contre ce mauvais traitement, les paroles que l’on m’avait dites lors de mon premier mariage me revenaient Á l’esprit : «Tu n’as pas l’étoffe d’un homme ». J’ai vécu trois ans avec Amina jusqu’Á ce que je n’en puisse plus. J’ai décidé de rester seul malgré la stigmatisation sociale associée aux hommes célibataires.
J’ai réussi Á me construire une maison où je vis en solitaire et je ne considère pas la possibilité de refaire ma vie un jour. Mes enfants me rendent visite quand ils en ont envie mais je n’ai pas le courage de leur dire pourquoi les choses n’ont pas marché avec leurs mères respectives et pourquoi je vis seul.
Je sais qu’on leur a dit que je n’ai pas l’étoffe d’un homme et j’ai peur qu’ils pensent que c’est pour cela que je n’ai pas su comment traiter leurs mères.
Dans ma communauté, un homme est considéré comme tel lorsqu’il bat sa femme, même en public, et quand il l’humilie. J’ai réalisé que les femmes battues restent avec leurs conjoints tortionnaires. Ce faisant, ils sont considérés comme de vrais hommes et perçus comme des héros.
Le fait intéressant est que Lucia s’est remariée Á un homme qui la frappe souvent, me disent nos enfants lorsqu’ils me rendent visite. Mais cela ne modifie en rien ma façon de penser: je n’utiliserai pas la violence pour me faire respecter, même si cela signifie que je n’ai pas l’étoffe d’un homme…
Cet article du service de commentaires et d’opinion de Gender Links fait partie de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.
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Comment on Tu n’as pas l’étoffe d’un homme!