Une action collective est cruciale pour un solide agenda du genre post 2015

Une action collective est cruciale pour un solide agenda du genre post 2015


Date: December 10, 2014
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Johannesburg, 10 décembre: A l’aube d’une nouvelle ère post 2015 portant avec elle les objectifs du développement durable, il est crucial de revoir la Déclaration universelle des droits de l’Homme et ce qu’elle signifie pour l’humanité en termes de dignité, de développement et de prise de décisions. Le 4 décembre, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, a présenté aux Etats membres une version préliminaire de son rapport de synthèse sur l’agenda du développement post 2015. Intitulé «La voie de la dignité d’ici 2030: Eliminer la pauvreté, Transformer toutes les vies et Protéger la planète », ce rapport préliminaire définit les contours d’une vision que les Etats membres peuvent songer Á  mettre en avant lors des négociations menant au Sommet Spécial des Nations Unies sur le Développement Durable prévu pour septembre 2015 et qui adoptera un agenda du développement post 2015.

Il est non-négociable, ni durable de ne pas intégrer le genre dans chacun des Objectifs de Développement Durable (ODD). Au centre de ces ODD, il est de toute urgence d’éliminer la pauvreté mondiale en incluant tout le monde dans l’agenda du développement par l’intégration du genre Á  travers une action collective entre les Nations Unies, les gouvernements et la société civile, de même qu’avec les partenaires du développement. Bien qu’un objectif Á  part sur le genre garantisse qu’elle soit une priorité dans le nouveau cadre du développement, celui-ci doit soigneusement s’accompagner d’indicateurs qui lui permettent de mesurer soigneusement les progrès durant l’application.
La campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre qui se termine aujourd’hui a eu suffisamment de poids pour sensibiliser le monde entier sur la nécessité urgente de réduire la violence basée sur le genre au sein des foyers. En sus de la méthodologie appropriée pour mesurer la violence basée sur le genre, il faut accélérer les efforts d’autonomisation des femmes. Le schéma post 2015 devrait englober des indicateurs stricts pour mesurer la violence basée sur le genre et les moyens de la réduire. Lier l’autonomisation des femmes Á  la réduction de la violence basée sur le genre est une façon de s’assurer que les femmes soient au centre de l’agenda du développement bien que des recherches approfondies doivent être menées pour confirmer pleinement cette hypothèse.

De plus en plus, les femmes sont laissées sur la touche par rapport Á  des questions qui concernent leurs vies, résultant en effet boomerang dans la façon dont leurs droits sont traités. L’ONU Femmes fait ressortir que personne ne doit être laissé sur la touche par rapport aux ODD. Les femmes doivent au contraire être au centre des négociations, de la prise de décision et pendant la certification des ODD si la durabilité est prise au sérieux par les Etats membres des Nations Unies. Les mariages précoces et forcés, le féminicide, l’accès limité aux ressources continuent Á  affecter des millions de femmes en termes de développement, faisant reculer le monde en termes de droits humains.
Les récentes réunions préparatoires pour la révision de l’application de la Déclaration et Plateforme d’Action de Beijing, reconnaissent de nouveaux défis émergents tels que le changement climatique, les conflits, le VIH/SIDA, les épidémies, la traite d’êtres humains, le travail des enfants, l’extrémisme religieux, le terrorisme, les crises économiques et financières mondiales et l’inégalité grandissante, qui menacent de faire reculer les progrès réalisés jusqu’ici envers l’égalité du genre et l’avancement des femmes et des filles Á  travers le continent africain. La solution réaliste en traitant ces défis, tout en tenant compte du genre, est d’adopter une planification et de plans budgétaires sensibles au genre en vue d’accélérer l’application des écarts qui demeurent depuis la Plateforme d’Action de Beijing. Ces sentiments sont partagés Á  travers la société civile, les gouvernements et les partenaires du développement. Le processus de révision Beijing +20 en 2015 est donc crucial pour s’assurer que nulle ne soit Á  la traîne du développement.

L’ODD 17 souligne la nécessité de renforcer l’application et de revitaliser le partenariat mondial en faveur du développement durable. La région de la SADC a montré la voie en termes d’application d’un cadre complet pour l’application de l’égalité du genre dans chaque pays et ce, Á  travers le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement. Sans objectifs pour développer tout cadre de développement, il serait impossible de s’assurer que chaque Etat membre applique leurs engagements écrits et rendent des comptes aux citoyens. De plus, une action collective et des partenariats sont cruciaux pour assurer l’application d’un développement inclusif et durable.

En se projetant dans le futur, il est crucial de s’assurer qu’une perspective des droits humains soit appliquée au-delÁ  de l’ère des Objectifs du Millénaire pour le Développement. L’ère post 2015 est une ère où il faut éviter le minimalisme en termes de développement inclusif et s’assurer que la voix, les choix et le contrôle soient renforcés pour tous les citoyens du monde. Il y a nécessité d’appliquer des cadres réactifs au genre au sein de la presse et des technologies de l’information et de la communication, de même qu’augmenter la voix des femmes dans les processus de paix et la résolution des conflits.

Les ODD ont été renforcés dans le domaine du changement climatique qui comporte un grand écart dans le développement dans la région de la SADC. Les femmes de cette région ont été principalement affectées par les effets du changement climatique mais ont été laissées sur la touche lors des discussions quant aux efforts d’atténuation. Les discussions futures devraient inclure des experts dans le secteur du changement climatique et le genre doit y être intégré pour s’assurer de la durabilité aussi bien au niveau du développement de base qu’au niveau de la planification des politiques. Une approche tant locale que régionale et internationale est cruciale pour s’assurer qu’il y ait adoption et application adaptées aux ODD.

Avec son cadre et ses objectifs d’égalité du genre qui expirent en 2015, la région de la SADC doit s’aligner aux ODD Á  travers une révision du Protocole. Un aperçu du futur devrait assurément inclure l’égalité au niveau des voix, du choix et du contrôle pour tous les hommes et les femmes de la planète. Alors que nous sommes sur le point de clore 2014, il est temps d’agir stratégiquement sur toutes les approches qui ont été recueillies au fil des ans pour assurer un développement durable post 2015.


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