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By Vonjy Arisoa
Antananarivo, 24 June: Les patients atteints du VIH-SIDA sont parmi les plus vulnérables en cette période d’urgence sanitaire. Selon les faits mondiaux, l’interruption des médicaments de ces patients est souvent la principale cause de leur fragilité. Pour éviter donc les risques de détérioration de leur santé, les traitements doivent se poursuivre.
La pandémie de coronavirus, entre autres, continue de se propager en ce moment, chacun doit respecter toutes les mesures barrières. Par précaution, les personnes vivant avec le VIH-SIDA, conscients de leur vulnérabilité, préfèrent de ne pas se rendre au centre de santé pour obtenir des médicaments Antirétroviraux-ARV même si elles épuisent leur stock.
C’est un phénomène mondial mais à Madagascar, il existe en général trois raisons engendrant l’augmentation de la prévalence de l’infection à VIH chez les personnes atteintes pendant cette période de COVID 19, dont:
v Premièrement, les pauvres sont privés de leur état nutritionnel et ne prennent pas quotidiennement leurs médicaments ARV;v Ensuite, la stigmatisation, à voire même sérophobie sociale envers les sidéens demeure péjorative. Les personnes affectées préfèrent rester discrètes et isolantes le plus possible. v Le VIH-SIDA reste un sujet négligé par rapport à d’autres domaines d’intervention priorisés par le plan de réponse au COVID19. Pourtant, les soutiens social, psychologique et économique favorisent à l’amélioration de l’état de santé de ces patients.
Pour le cas de la région Haute Matsiatra, quatre des sept districts abritent des personnes vivant avec le VIH-SIDA, en majorité des femmes et des enfants. Jusqu’à présent, 42 d’entre -eux ont reçu un diagnostic de SIDA lorsqu’ils ont été dépistés, mais beaucoup sont ceux qui refusent d’être testés malgré leurs activités sexuelles avec des personnes malades. 26 femmes, 16 hommes, incluant une petite-fille de quatre ans, un garçon de six ans et deux universitaires.
Au moment de l’enquête, la quasi-totalité de ces personnes est en chômage, car la plupart des victimes sont des prostituées, en cessation de travail durant le confinement. Notant que la pauvreté est l’ultime raison qui les pousse à se prostituer.
Bon nombre des séropositifs masculins appartiennent au groupe des homosexuels.
Certes, cette identité sexuelle LGBTI est un choix personnel, la société Malagasy n’approuve pas encore ce genre d’orientation.
Effectivement, la vie privée de ces patients est confidentielle, et, seuls leurs soignants et docteurs référant pourraient communiquer avec eux via un « code ». 26 des 42 personnes se regroupent dans un groupe secret appelé FIFAFI Finoana Fanantenana Fitiavana.
Au cours de cette pandémie, beaucoup d’entre eux restent fermés dans leur foyer, hésitent à apparaître en public, abandonnent à leurs droits en tant que personnes vulnérables en raison de leur réticence et refusent à recevoir leurs appuis venant du gouvernement, distribués dans le Fokontany. D’autre part, du fait qu’ils sont toujours dissimulés dans le Fokontany, ils n’acquièrent nullement leur dû lorsqu’il s’agit de partage d’aide ou de soutien social. Dans cette urgence sanitaire, le risque de développer une mauvaise adaptation chez ceux qui souffrent d’insécurité alimentaire est inéluctable. Ainsi, les victimes auto décident de stopper la prise de médicaments à cause de la malnutrition.
Les représentants des patients atteints du VIH-SIDA argumentent pendant l’entrevue qu’ils souffraient énormément, sans travail, pas de revenus et qu’ils ne veulent pas suivre leurs traitements à forte dose. Ainsi, les prostituées sérologiques veulent reprendre leur travail afin de pouvoir couvrir leur besoin physiologique nécessaire à la survie.
Si tel est le cas, le risque de croissance du taux et de nombre de décès dus au SIDA sera élevé, car ces personnes pourraient contaminer d’autres gens, l’effectif de mortalité est en hausse : ces derniers temps, un est décédé en mai 2020 et trois sont décédés au cours des six derniers mois.
Bien que le réseau Mad’aids soutienne mentalement les patients atteints du SIDA, ils ont aussi besoin d’aide économique. Les personnes vivant avec le SIDA envisagent l’implémentation de projets qui leur permettront de vivre et de travailler, évoluent en tant qu’être humain malgré leur état.
En plus des responsables du réseau, Arline Bao Dorothée s’est également portée volontaire pour prendre soin d’eux parce qu’elle a affirmé qu’elle s’est prostituée dans le passé mais qu’en raison de sa conscience et de sa connaissance, elle a changé et est devenue une dirigeante et une source d’inspiration pour les gens qui luttent contre cette maladie de SIDA. Selon son histoire, elle n’a pas eu d’emploi mais elle a 12 enfants et est abandonnée par son mari, elle a donc dû trouver un moyen de gagner de l’argent. Aujourd’hui, son travail est différent de ce que la société exige, mais elle ne se soucie pas d’aider les personnes atteintes du sida. Elle compte beaucoup pour ces malades. A part le soin et l’encadrement, les trois médecins dont un pédiatre font également l’objet d’un suivi mensuel.La direction régionale de la population, de la promotion de la femme et de la protection sociale est en étroite collaboration avec le réseau Mad’aids. Nous savons alors que de nombreuses personnes sont affectées par le VIH-SIDA à Madagascar et presque toutes ont été exposées à des relations sexuelles non protégées, la transmission de nourrisson par sa mère, ou encore des homosexuels. Il y a également le problème de l’incapacité des personnes à accéder à un centre de santé pour les tests et surtout le fait que les gens n’utilisent pas de préservatifs pour des relations sexuelles. Des actions concrètes devraient être prises pour renforcer la sensibilisation de la société à la lutte contre cette maladie. Les individus doivent prendre des mesures pour lutter contre la propagation de la maladie de VIH -SIDA. Les patients ont également besoin de soutien et d’encouragement en gardant leurs secrets. La lutte contre le VIH -SIDA est tout aussi important que celui du COVID 19 d’aujourd’hui. D’ailleurs, « aucune maladie ne devra être laissée de côté aux dépens d’autres maladies ». Le gouvernement par le biais des Ministères de la population et de la santé doit assurer que les sidéens reçoivent régulièrement un approvisionnement en traitements antirétroviraux. Les enfants atteints du SIDA doivent être surveillés de plus près, car ils sont plus vulnérables à la maltraitance des adultes. Le respect de leurs droits doit être approprié à ceux des enfants en bonne santé. Les femmes atteintes du SIDA ont besoin d’un soutien spécial car elles sont les plus touchées par ce fléau.
Vonjy Arisoa is a journalist from Madagascar.
📝Read the emotional article by @nokwe_mnomiya, with a personal plea: 🇿🇦Breaking the cycle of violence!https://t.co/6kPcu2Whwm pic.twitter.com/d60tsBqJwx
— Gender Links (@GenderLinks) December 17, 2024
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