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By Vonjy Arisoa NOMENJANAHARY
Antananarivo, 10 December : Haute Matsiatra est l’une des 23 Régions existantes à Madagascar, elle figure parmi les plus touchées par le coronavirus l’année dernière : deuxième Région touchée par la pandémie après Antananarivo Région d’Analamanga et ayant même plongé dans le confinement pendant des mois. Une période durant laquelle les violences conjugales, les violences économiques, les violences sexuelles et les violences physiques envers les femmes et les enfants ont prévalu et leur ont causé des traumatismes. A fortiori, leurs droits sont carrément bafoués.
Face à ces défis majeurs, des activités de sensibilisation citoyenne à travers les médias et les mobilisations communautaires ont été spécifiquement entreprises pour les pallier.
Pour s’assurer de la transmission des messages au public, des émissions éducatives divertissantes, des programmes radiophoniques et télévisées ont donc été produits par notre équipe. Les textes et lois sur les droits des enfants, des femmes et de l’Homme ont été largement vulgarisés lors de cette campagne de sensibilisation. Des sujets pertinents tels que les conséquences mentales, physiques et économiques des violences basées sur le genre, et, les gestes barrières face à la covid-19 ont été intentionnellement véhiculés.
En raison de l’aggravation des violences sexuelles et cas de viols à l’encontre des petites filles, j’ai travaillé en collaboration avec la Police de Mœurs et Protection des Mineurs (PMPM) en effectuant des descentes aux bars, karaokés, boites de nuits, salles de jeux et salles vidéo, qui sont généralement des lieux à risque de violences basées sur le genre.
Lors de l’enquête que j’ai menée pendant la période de confinement, le taux de violences basées sur le genre détectées était presque le double du nombre de cas qui existaient avant la propagation de coronavirus dans notre pays.
La plupart des doléances reçues par la Direction Régionale de la Population Haute-Matsiatra concernent des violences conjugales ainsi que des actes de pédophilie et de détournement de mineurs.
« Certaines raisons ont invoqué ces formes de violences », ont exprimé les personnes interrogées : la majorité a témoigné que le confinement provoque des troubles et qu’il irrite les mauvaises idées comme le viol, l’ivresse à l’alcool, les bagarres, les excitations charnelles, etc.
Heureusement, l’existence du Centre d’Ecoute et de Conseil Juridique (CECJ) dénommé MIFOHAZA ouvert tous les jours dans le District de Fianarantsoa pour soutenir, traiter et résoudre ce genre de problème.
Ce centre collabore avec les autorités locales telles que le juge des enfants, la Police de Mœurs et Protection des Mineurs, les représentants locaux de l’Etat.
Dans cette même optique, des sensibilisations des écoliers, collégiens et lycéens à la nécessité d’éviter l’alcool, les drogues et les toxines, des substances qui les incitent à commettre de crimes ; ont été faites. Des actions menées en réponse au risque d’augmentation de la délinquance juvénile après le confinement car pendant la pandémie aucune école, collège et lycée n’est ouvert. Le confinement engendre toutefois de sérieux enjeux pour les jeunes citoyens Malagasy.
Quant aux violences faites aux femmes, les hommes ont été informés sur les droits des Femmes, mobilisés pour respecter les femmes et orientés vers des changements d’attitude à l’égard de la gent féminine. De même pour les conjoints, un rappel sur la lutte contre les viols conjugaux a été émis, « Toute relation sexuelle doit toujours être consensuelle avec accord entre le conjoint et la conjointe ».
Effectivement, plusieurs femmes ont été à maintes reprises victimes des viols conjugaux pendant le confinement. A la suite de ces actes forcés, une nette augmentation des grossesses non-désirées et précoces a été constatée.
Contribution à la reconstruction
Etant journaliste « responsable », j’étais l’un des membres du centre régional du commandement opérationnel contre la covid-19, j’ai participé volontairement à toutes les activités de ce centre, à savoir sensibilisation, distribution d’aide sociale, distribution des caches-bouches, suivi des patients, collecte des informations et renseignements sur les nouveaux cas de coronavirus.
Outre ces missions principales, nous avons aussi effectué les rôles des agents de santé comme faire un test PCR pour confirmer les cas suspects, nous avons apporté une assistance morale aux patients pour ne pas avoir honte ou ne pas se suicider, nous avons fait l’insertion sociale des patients guéris aux fins de leur reconstruction, parce qu’ils étaient généralement marginalisés et humiliés par la société.
L’Etat Malagasy a octroyé des programmes de protection sociale durant le confinement, citons le cas de la distribution de Produits de Première Nécessité « Vatsy Tsinjo » ou encore le transfert monétaire non-conditionnel « Tosika Fameno ». Dans la région, nous faisions partie de l’équipe qui les a distribués aux populations vulnérables.
Plus alarmant en collatéral avec la covid-19, il y avait le paludisme et la peste. Une lutte et des partages des médicaments contre ces deux maladies ont ainsi été procurés en même temps.
En tant que professionnel en matière de journalisme, tous les articles concernant la pandémie dans notre Région : reportage, journaux et diffusions des événements du coronavirus m’ont été confiés. Les sources d’informations sur le coronavirus sont d’ailleurs toujours disponibles au centre régional de commandement opérationnel contre la covid-19, j’étais donc principalement responsable de sa publication dans les médias locaux.
Au total, lors des première et deuxième vagues de covid-19 de l’année dernière, j’ai déjà écrit et publié nombreux articles, couvrant deux thèmes spécifiques dont l’augmentation des personnes atteintes par le VIH SIDA dans la région Haute Matsiatra lors de la propagation de la pandémie covid-19, et, les activités du centre régional de commandement opérationnel en tant que membre.
Cette fois, les violences basées sur le genre pendant le confinement lors de la propagation du coronavirus dans la région Haute Matsiatra constitue l’élément de notre travail. Un fléau qui existe dans la vie de tous les jours mais est souvent perçu davantage comme une affaire familiale. Cette situation de violence est accentuée pendant le confinement car le taux de violences basées sur le genre augmente deux fois plus par rapport à la période pré-covid.
Bref, des enfants et des femmes souffrent chaque jour à cause des VBG qu’ils/elles endurent.
Vonjy Arisoa NOMENJANAHARY is a journalist from Madagascar . This story is part of the Gender Links News and Feature Service, Sixteen Days of Activism news series.
2 thoughts on “Mada: Violences basees sur le genre et Covid-19”
Bel article qui suscite quelques questions.
Pourquoi le service PMPM de la police nationale alors que pour une question de territorialité c’est plutôt la gendarmerie qui doit s’en occuper dans les communes rurales et en zone péri Urbaine? La police est réservée pour les villes Normalement, et la gendarmerie a le service SPEM protection des enfants et des mœurs
Sinon quelles statistiques pour les VBG sur les hommes par les femmes ?
si bien sur que la pmpm est établie en ville et les gendarmes dans les ruraux mais en fait tous les cas qui sont passés dans les ruraux sont presque traités en ville et les gens aussi ont l’habitude de rejoindre la police donc c’est pourquoi on a parlé de la pmpm ici