Après le 29e Sommet de la SADC: Les Congolais gardent espoir


Date: October 23, 2009
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«Des espoirs sont permis », ne cessent de clamer les pouvoirs publics congolais. Raymond Tshibanda, ministre chargé de la Coopération régionale et internationale, est de ceux-lÁ . Il ne cache pas son optimisme. S’exprimant devant la presse au lendemain du sommet, il a salué le fait que le choix se soit porté sur Kinshasa pour abriter cette manifestation d’envergure.

A partir de ces discussions, il est Á  même de faire état de grandes opportunités pour la RDC. Sous ce chapitre, Raymond Tshibanda cite le renforcement de l’assistance sécuritaire et politique par l’adoption des six instruments juridiques, l’échange en matière énergétique, notamment grâce au barrage congolais de l’Inga et la possibilité pour la RDC de fournir une abondante quantité d’eau aux pays frères de la SADC.

Pour le ministre congolais, les six instruments juridiques approuvés lors de ce 29e sommet constituent une garantie en matière de développement du tourisme. Et la RDC a un énorme potentiel touristique avec ses nombreux parcs de Virunga, Salonga, Kahuzi Biega et Maiko qui regorgent d’éléphants, de gorilles de montagne, d’okapis, d’oiseaux et d’une centaine d’espèces de plantes et de fleurs indigènes.

Ce sommet, selon Raymond Tshibanda, a aussi constitué une opportunité pour renforcer la lutte contre le VIH/SIDA. En effet, cette rencontre a mis en lumière la Déclaration de Maseru sur la transmission du VIH de la mère Á  l’enfant et sur l’utilisation des antirétroviraux (ARV).

Grâce Á  cette Déclaration, la lutte contre la pandémie du VIH/Sida sera améliorée, a reconnu un député de la majorité au pouvoir en RDC. «La RDC va sans nul doute bénéficier de l’expérience des autres pays de la SADC en matière de prévention et de lutte contre le VIH/Sida, de la distribution des ARV, ainsi que de la valorisation du métier des pourvoyeurs de soins Á  domicile », a reconnu Marie-Jeanne Kika, députée membre de la commission socio-économique de l’Assemblée nationale de la RDC.

Pour cette dernière, il s’agit lÁ  d’une belle opportunité pour la RDC de suivre l’exemple des pays qui respectent la parité au sein des institutions. «Les échanges lors de la réunion de la SADC vont sÁ»rement pousser nos institutions politiques et civiles Á  améliorer la représentativité des femmes Á  tous les niveaux des instances de décision en RDC », a soutenu Marie-Jeanne Kika.

Mais, prévient-elle, les résolutions de la SADC arrêtées Á  Kinshasa, ne doivent pas demeurer lettre morte. Elle exhorte les décideurs congolais Á  les traduire en actes concrets.

Se montrant plus critiques, les membres de l’opposition congolaise demeurent sceptiques quant aux conclusions du 29ème sommet de la SADC. Gabriel Mokia, président d’un parti politique de l’opposition, estime que les pays de la SADC vont plutôt profiter des nombreuses richesses du sol et du sous-sol congolais, sans fournir de contrepartie valable. «Ils risquent de prendre notre énergie électrique des barrages d’Inga sur le fleuve Congo, l’eau douce qui abonde dans notre pays, sans que nous tirions un bénéfice équitable de cet échange, » pense-t-il.

Le scepticisme de cet homme politique est partagé par un autre député de l’opposition qui a requis l’anonymat. «Les entreprises implantées dans d’autres pays de la SADC montent des affaires en RDC, tirent des bénéfices mais ne réinvestissent pas leurs profits. Peut-on croire aux chants des sirènes de la SADC qui proclament l’intégration économique, l’assistance économique ou encore la défense des ressources de la flore? », se demande-t-il.

Ce scepticisme des membres de l’opposition ne doit toutefois pas nous pousser Á  rejeter la SADC. Au contraire grâce Á  ce bloc économique régional, les Congolais ont dans le passé bénéficié de l’assistance militaire de l’Angola. Celle-ci a sauvé Kinshasa et la RDC de l’invasion en 1998 lorsque le pays était attaqué par des rebelles venus de l’est de l’Afrique.

Les Sud-africains ont en 2001 accueilli chez eux Á  Sun City des Congolais et leurs négociations communes ont abouti Á  la mise sur pied d’institutions qui gèrent la RDC aujourd’hui, Á  savoir le Parlement et ses deux chambres, les Cours de justice et autres tribunaux, les institutions d’appui Á  la démocratie telles que la Haute Autorité des Médias et la Commission Electorale Indépendante, pour ne citer que ceux-lÁ .

Il faut aussi reconnaître les efforts relatifs Á  la formation des cadres congolais dans les entreprises de presse et les médias en général, laquelle formation est assurée notamment par des ressortissants des pays membres de la SADC comme Maurice, l’Afrique du Sud et la Namibie. Avec de tels exemples de coopération avantageuse pour la RDC, nous pouvons dire, comme le pense le ministre congolais de la Coopération régionale, que tous les espoirs sont permis.

Benjamin Yogolelo est journaliste en République Démocratique du Congo. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.


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