Ces Mauriciennes qui osent en 2010!


Date: January 12, 2010
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Ainsi, le mardi 5 janvier 2010, quelques 50 femmes ont rejoint les différentes écoles de formation de la police. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour ces jeunes femmes qui sont encore toutefois sous-représentées dans ce secteur. A titre d’exemple, le même jour, quelques 500 hommes ont fait leur entrée dans la police.

Claire Sibiana, Jeanine Raboude et Marie-Dienette François sont parmi celles qui ont retenu l’attention. Elles sont toutes trois originaires de Rodrigues, petite dépendance de la République de Maurice. «Nous avons eu une réponse positive le 24 décembre 2009. Et lorsque nous avons pris nos billets, c’était avec l’espoir de servir notre patrie », confient-elles.

Disant s’attendre Á  rencontrer des difficultés lors de cette formation qui sera forcément dure, ces trois jeunes femmes indiquent avoir quitté maris et enfants pour venir se former Á  Maurice. Á€ noter qu’être célibataire n’est plus une obligation dans les critères d’inscription de la force policière. C’était une discrimination et elle a été corrigée. Ce qui fait définitivement honneur Á  la République de Maurice.

Les trois femmes affichent leur détermination «Á  aller le plus loin possible » dans leurs nouvelles carrières. «Nous représentons l’espoir pour la Rodriguaise. Notre ambition est de faire régner la sérénité dans notre petite île et nous le ferons en tant que policières. »

Le poids du regard de la société ne décourage pas la Mauricienne d’aujourd’hui. A titre d’exemple, la belle histoire de Soolma, marchande de fruits au marché central Á  Port-Louis. Cela fait 20 ans qu’elle a tout quitté pour venir épauler son mari, Vinod, qui y tient un étal.

Et pourtant, Soolma était promise Á  un autre avenir. Après ses études secondaires, elle a fait des études en Beaux-Arts Á  l’Université de Baroda en Inde et en est sortie détentrice d’une licence. A son retour Á  Maurice, Soolma a essayé de trouver un emploi stable mais n’a pas réussi. Les soucis financiers l’ont poussée Á  rejoindre son mari au marché central et Á  vendre des fruits pour qu’ils arrivent Á  joindre les deux bouts.

Bien que ce ne soit pas le destin dont elle avait rêvé au départ, Soolma ne crache pas pour autant son amertume sur les autres. Cette femme au teint clair et aux cheveux courts est toujours souriante et courtoise. Elle vante les mérites de ses fruits sans pour autant vous forcer la main. Sa force et son courage ont fait que ses deux filles aient aujourd’hui réussi leurs vies et soient désormais établies en Grande Bretagne.

Sarojini Devi Bungari est l’une des rares femmes Á  exercer comme bouchère. «C’est très valorisant pour moi de faire ce métier et c’est un défi au quotidien », explique celle qui s’est mise Á  son propre compte après avoir appris l’art du découpage du poulet frais dans un autre établissement.

Le militantisme actif n’est plus l’apanage des seuls hommes. Ragini Kistnasamy, membre de Lalit de Klas, un mouvement de gauche, a été l’une des 1, 400 manifestants de 43 pays Á  militer pour la liberté de Gaza en ce début d’année en Egypte. Ce regroupement visait Á  exprimer la solidarité de la communauté internationale envers le peuple palestinien qui souffre Á  Gaza. Bien que la marche prévue n’ait finalement pas eu lieu, le gouvernement égyptien a cédé et a accepté de laisser 100 des 1400 marcheurs entrer dans la bande de Gaza. Pour Ragini Kistnasamy, «cette participation a été une très riche expérience ».

Il n’y a pas que les plus jeunes femmes Á  donner l’exemple. Au matin du 31 décembre 2009, Marguerite Labat, Mimi pour ses intimes, animatrice radiophonique, s’est retirée. Pendant 66 ans, elle a été la voix Á  laquelle la nation s’est raccrochée tous les jours. Mais retraite ne veut pas dire inertie. Elle projette d’écrire ses mémoires sous forme d’autobiographie. Ce livre risque d’être très riche car elle a côtoyé les grands de ce monde comme les chanteurs Juliette Gréco, feu Jacques Brel et Jean Ferrat mais aussi les petites gens et les a toujours traités de manière égale. Pour Mimi, c’est un autre chapitre de sa vie qui commence…

Jimmy Jean-Louis est journaliste Á  Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links, qui apporte des perspectives nouvelles Á  l’actualité quotidienne.

 

 


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