Deux détenues zambiennes autorisées Á  purger leurs peines chez elles


Date: June 11, 2010
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Mais depuis peu, les détenus de la Zambie ont l’espoir de retourner purger leurs peines dans leur pays. Un développement est intervenu suite Á  de très longues procédures engagées entres les autorités mauriciennes et zambiennes. La Zambie a pris l’engagement formel de faire respecter les attendus des verdicts de culpabilité retenus contre deux passeurs de drogue.

Des procédures d’extradition, initiées sous l’égide de la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC) depuis 2005, ont débouché en mai dernier au renvoi dans leur pays d’origine de deux Zambiennes déjÁ  condamnées Á  de lourdes peines d’emprisonnement pour trafic de drogue.

Maureen Mukunta, âgée de 36 ans, et Mulenga Banda, 28 ans, ces deux Zambiennes arrêtées Á  la fin de 2004 Á  leur descente d’avion, purgent actuellement leurs peines de huit et de 15 ans respectivement dans une prison de Lusaka, au lieu d’être incarcérées dans la prison des femmes Á  Beau-Bassin.

Maureen Mukunta, avait été arrêtée en novembre 2004 par les officiers de La Brigade Anti-Drogue alors qu’elle essayait de faire passer un kilo d’héroÁ¯ne dissimulé dans des bouteilles en plastique. Mulenga Banda avait transporté de la drogue en deux occasions Á  Maurice, soit 650 grammes d’héroÁ¯ne le 28 octobre 2004 et 503 grammes le 28 septembre 2005. La valeur marchande de la drogue était estimée Á  près de Rs 6 millions, soit environ 1.5 million de rands.

Son contact local, la Mauricienne Nazlim Moorbanoo, a été interpellée par les membres de l’Anti-Drug and Smuggling Unit. Lors de son procès aux Assises, la Mauricienne avait été condamnée Á  33 ans de prison, alors que la passeuse zambienne avait écopé de 15 ans de prison en avril 2009.

Des membres de la Drugs Enforcement Commission de la Zambie ont effectué le déplacement Á  Maurice pour les ultimes formalités et pour accompagner les deux prisonnières sur le chemin du retour. «Les problèmes de drogue ont projeté une mauvaise image de notre pays. Ces derniers temps, nous avons vu un nombre accru de femmes qui sont impliquées dans le trafic. Il est difficile de comprendre pourquoi il y a plus de femmes impliquées. Je pense que c’est parce qu’en apparence, les femmes paraissent plus honnêtes que les hommes. Donc, on a peu tendance Á  les soupçonner et elles finissent par être utilisées comme passeuses de drogue. D’autres sont motivées par le désir de devenir riches”, a explique John Nyawali, le responsable de la lutte anti-drogue Á  Lusaka en Zambie.

Á€ leur descente d’avion, après un transit Á  Johannesburg en Afrique du Sud, Maureen Mukunta et Mulenga Banda, ont exprimé des regrets de s’être laissé prendre au piège de la tentation de l’argent.

«Je remercie le gouvernement et le peuple de la Zambie pour m’avoir acceptée Á  nouveau. Cela n’a pas été facile pour moi mais j’essayerai de faire de mon mieux. Chercher l’argent facile n’est pas une bonne. Le désir de faire l’argent rapide m’a envoyée en prison. Et ce désir d’argent est venu parce que j’ai voulu m’occuper de mon fils. Il était très jeune alors et depuis, je ne l’ai jamais revu. Je ne veux plus attendre pour le rencontrer, d’autant que je ne sais pas même où il est et comment il est maintenant, » a déclaré Maureen Mukunta Á  la presse zambienne, alors que Mulenga Banda a présenté ses excuses aux autorités pour son acte. Elles ont été incarcérées Á  la Mukobeko Maximum Prison de Kabwe en Zambie.

Cette formule d’extradition de prisonniers entre la Zambie et Maurice, a été rejetée par l’Afrique du Sud. Compte tenu du nombre de ressortissants sud-africains incarcérés Á  Maurice, une tentative de négociations avec l’Afrique du Sud pour le renvoi de ces détenus dans leur pays d’origine, a échoué, la raison demeurant la surpopulation carcérale en Afrique du Sud.

Patricia Gerber, la mère d’un détenu sud-africain qui s’est fait la porte parole des autres sud-africains incarcérés Á  Maurice, ne désespère pas. Elle a même logé un procès Á  la Haute Cour de Pretoria pour obliger les autorités Á  recueillir ses fils et filles du sol dans un souci humanitaire. A noter qu’outre la Zambie, la Tanzanie et la Guinée ont déjÁ  ratifié le traité d’extradition avec Maurice.

Jimmy Jean-Louis est journaliste Á  Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.

 


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