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Les trois femmes qui ont obtenu un portefeuille ministériel sont connues pour leurs grandes capacités de travail. Il faut apprécier en premier lieu, la création d’un ministère de l’Egalité du Genre, du Développement de l’Enfant et du Bien-être de la Famille. C’est Sheila Bappoo, qui a déjÁ occupé le maroquin de la Femme et plus récemment, celui de la Sécurité sociale, qui hérite de ce ministère. Une aubaine pour les partisans de l’égalité hommes-femmes car c’est sous son dynamisme, entre 1983 et 1995, que cette ex-ministre de la Femme a fait avancer la cause des femmes de façon remarquable.
D’ailleurs, elle a déclaré peu après sa nomination. «Je retrouve ce ministère après 15 ans d’absence. Je me souviens encore du travail que j’y ai accompli. Aujourd’hui on parle de genre et c’est très important. Mon but est de lutter pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes. Ce ministère arrive Á un moment opportun, surtout lorsque l’on sait que le gouvernement vient de voter l’Equal Opportunities Act ». Aujourd’hui, Sheila Bappoo veut faire d’une de ses priorités le combat contre la pauvreté chez les femmes.
La ministre a donne le bon signal en effectuant sa première sortie officielle Á l’abri des enfants et des femmes en détresse, «La Colombe ». Il s’agit une structure d’accueil, aménagée par le gouvernement Á Pointe-aux-Sables qui se trouve dans une des banlieues de la capitale, Port-Louis. La ministre a salué le travail abattu par le personnel et a mis un accent particulier sur la nécessité de la formation continue et du maintien du lien entre les parents et les enfants qui y résident.
Elle a promis de tout faire pour que ce centre puisse bénéficier des facilités requises pour un développement harmonieux des enfants qui y sont de passage en attendant de retrouver une vie familiale normale ou de trouver une famille d’accueil. Á€ noter que l’abri bénéficie d’une subvention mensuelle de Rs 600 000 de l’État.
De son coté, Leela Devi Dookun-Luchoomun obtient cette fois-ci, le ministère de la Sécurité Sociale, de la Solidarité Nationale et des Institutions Réformatrices, un portefeuille nettement plus important que celui des Arts et de Culture, qu’elle avait occupé entre 2004 et 2005. Néophyte en politique en l’an 2000, elle n’a cessé de gravir les échelons pour s’imposer tant au sein de son parti, le Mouvement Socialiste Militant, qu’Á l’Assemblée nationale. La qualité de ses interventions durant les débats politiques comme lors de l’élection partielle de 2008, qui a permis Á son leader, Pravind Jugnauth, de retrouver son siège au Parlement, n’est passée pas inaperçue. « Je suis consciente que c’est un grand ministère qui nécessite beaucoup d’efforts de ma part », a-t-elle déclaré lors sa prestation de serment comme ministre de la Sécurité sociale. La ministre, qui n’a pas froid aux yeux, est en faveur de la liberté de choix sur la question de l’avortement.
Leela Devi Dookhun-Luchoomun a reçu cette semaine Á son bureau, la visite de Mary Jo Wills, ambassadrice américaine, et celle d’Alessandro Mariani, chef de délégation de la Commission européenne Á Maurice.
Quant Á Maya Hanoomanjee, sa nomination au ministère de la Santé et de la Qualité de la Vie, ne constitue pas vraiment une surprise. C’est la logique d’un parcours politique et professionnel auréolé de réussites. Simple fonctionnaire, elle a pu grâce Á son savoir-faire, gravir un Á un les échelons de la Fonction publique pour occuper le poste de chef de Cabinet et même de directrice Á la Mauritius Revenue Authority, avant de se jeter dans le bain politique en 2005. LÁ également, elle a été transcendante, mettant souvent les ministres hommes mal Á l’aise en raison de sa parfaite maîtrise des dossiers.
On se souvient même qu’un des partis de l’opposition lui avait proposé le poste de Premier ministre si elle acceptait de changer de camp et de les rejoindre. C’est au ministère de la Santé et de la Qualité de la Vie qu’elle devra maintenant faire ses preuves. « C’est avec une grande fierté que je vais servir mon pays après avoir été dans la Fonction publique pendant 33 ans. Le Premier ministre a confiance en moi et il m’a confié le portefeuille de la Santé, qui est un gros ministère mais comme j’aime les défis, je l’accepte et je vais être Á la hauteur”, a-t-elle déclaré.
Maya Hanoomanjee a même élaboré ses priorités pour son nouveau ministère. “On doit moderniser le service, avoir des équipements modernes, les dernières technologies. On doit aussi améliorer la qualité des services que nos hôpitaux offrent. Il faut en finir avec ces longues files d’attentes”, a-t-elle ajouté. D’ailleurs, lors de ses premières tournées dans les hôpitaux publics, par ses critiques, Maya Hanoomanjee a donné une indication du niveau de service qu’elle veut offrir Á la population.
C’est trois femmes ministres seront également épaulées par trois autres qui ont des responsabilités spécifiques sur le terrain en tant que secrétaires parlementaires privées. Il y a d’abord Pratibha Bholah qui se dit fière de voir deux autres femmes dans cette équipe. «Je favoriserai la politique de proximité afin de résoudre une série de problèmes. Je sensibiliserai les jeunes Á la protection de l’environnement, Á l’importance de l’éducation et du social dans la vie quotidienne », a-t-elle expliqué.
Tandis que Kalyanee Juggoo, qui a déjÁ occupé ces fonctions estime avoir : «La capacité de m’affirmer pour apporter le progrès, améliorer certaines infrastructures. Au bout de cinq ans, mon rêve est de voir les habitants afficher leur satisfaction. » Tandis que Mireille Martin se dit prête Á servir son pays, «peu importe la position que j’occuperai. Je fonctionnerai dans le cadre de notre programme électoral. Tout ce que nous avons dit doit se refléter sur le terrain ».
Dans le camp de l’opposition, gageons que des parlementaires expérimentées comme Arianne Navarre Marie, une ancienne ministre de la Femme et la député Françoise Labelle, sauront encadrer les nouvelles élues comme Josique Radegonde et Lysie Ribot. Tandis que les femmes backbenchers du gouvernement seront sous la houlette de Nita Deerpalsingh, qui devra aider les Aurore Perraud et Stéphanie Anquetil Á trouver leurs marques.
Jimmy Jean-Louis est journaliste Á Maurice. Cet article fait partie du service d’opinions et de commentaires de Gender Links qui apporte des perspectives nouvelles Á l’actualité quotidienne.
Comment on D’importantes responsabilités confiées aux élues mauriciennes