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Elle se souvient encore de cette journée décisive dans sa vie. Elle a dÁ» arrêter ses études secondaires et travailler comme aide-ménagère pour subvenir aux besoins de sa famille. Tous les mois, elle envoie son salaire Á ses parents pour les aider Á scolariser ses quatre frères cadets.
Une récente enquête du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a révélé que l’éducation des jeunes filles reste précaire Á Madagascar, surtout dans les milieux ruraux. Beaucoup d’entre elles sont contraintes d’arrêter leurs études Á un certain moment pour subvenir aux besoins de la famille.
La situation est catastrophique dans le district de Fandriana. Beaucoup de ménages de la capitale comptent sur les jeunes filles de ce district pour leur servir d’aide-ménagère.
«Le profil idéal est la jeune fille qui a sa carte d’identité nationale et qui débute comme domestique. Les citadins ont confiance en ces adolescentes, en leur force physique et en leur capacité d’adaptation », explique Andriamidosy, maire de la commune rurale d’Imito dans le district de Fandriana.
L’UNICEF révèle dans cette enquête que la raison du départ des adolescentes pour la ville comme aide-ménagère peut être socioculturelle du fait des coÁ»ts de l’éducation ou de pertes de motivation Á la suite de redoublements successifs.
A Madagascar, l’éducation des filles laisse encore Á désirer. Les entraves Á l’éducation des filles sont nombreuses. Parmi elles, il y a le mariage précoce des adolescentes de 15 Á 19 ans qui touche 27,9% de la population.
En outre, la scolarisation des filles est contrecarrée par l’insuffisance d’établissements scolaires. Selon une autre enquête de l’UNICEF menée en 2000, l’école la plus proche se situe en moyenne Á cinq kilomètres du lieu d’habitation des filles. Une distance qui inquiète leurs parents qui ont peur de l’insécurité.
«Il faut aussi tenir compte de la pauvreté qui pousse certaines familles Á privilégier le travail de subsistance Á l’éducation des enfants. Les filles restent alors Á la maison pour s’occuper de leurs cadets et des travaux ménagers », explique Jeannine Ranivoarisoa, enseignante dans une école primaire publique dans la commune rurale d’Imito Fandriana.
Pour les autres îles Á vocation touristique comme Sainte-Marie et Nosy Be, les activités liées au tourisme détournent les filles de l’école. Dans le sud, les jeunes filles constituent une source de richesse car elles sont échangées contre des zébus.
Sur les hautes terres, la situation n’est guère mieux. Les adolescentes, envoyées travailler comme domestiques, doivent subvenir aux besoins de leurs familles.
Au cours de la conférence des femmes Á Beijing en 1995, cet état de choses avait été dénoncé et les représentants des gouvernements présents avaient pris l’engagement de changer la situation. Madagascar a fait un pas en avant en réduisant l’écart de scolarisation entre filles et garçons dans le primaire mais la scolarisation des filles n’est toujours pas une priorité dans les régions rurales.
Madagascar a réussi Á faire passer le nombre d’enfants fréquentant l’école primaire de 1,5 million Á 2,8 millions pendant la période allant de 1995 Á 2002, mais le tiers seulement va au-delÁ de la cinquième année.
Le rapport national de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) de 2007 a montré que la proportion de filles et de garçons scolarisés est presque la même, soit 51% de garçons contre 49% de filles dans le primaire contre 27% et 26% dans le secondaire.
Mais de nombreux efforts restent Á faire surtout au niveau de ses filles dans les campagnes. L’UNICEF a lancé depuis 2001 une initiative pour promouvoir l’éducation des filles. Il s’agit de la stratégie d’entraide entre filles qui encourage les enseignants Á identifier les filles de première année de primaire qui risquent d’abandonner l’école.
Les petites filles sont alors mises en relation avec une grande fille de quatrième ou de cinquième année qui s’engage par écrit Á s’occuper de sa jeune partenaire.
Cette stratégie est un élément clé pour empêcher les filles d’abandonner l’école.
Fanja Saholiarisoa est journaliste en freelance. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.
5 thoughts on “Education: les petites malgaches des régions rurales sont les grandes oubliées”
Salut Fanja,
A Madagascar, il y a une contradiction entre les lourds investissements pour les secteurs sociaux et les résultats : alors que l’Etat y consacre un budget très conséquent (une hausse de plus de 20% entre 2007 et 2008), les résultats sont médiocres. Les enfants malgaches doivent abandonner très tôt l’école pour devenir domestiques ou exercer des petits métiers. A mon avis, ce problèmepeut s’expliquer par le manque de volonté de l’Etat et des bailleurs de fonds de réorienter aussi le budget public vers la production économique, àmême d’aider les parents àsortir de la pauvreté.
Bonjour Fanja!
Je fais une mémoire de fin d’étude dont le thème est Création de Centre d’Entraide et de l’Education àl’Enfance àMadagascar et je souhaite avoir des informations si vous permet.
Merci de répondre àmon adresse e-mail.
Bien Cordialement
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