Externalisation: une énorme opportunité pour les Mauriciennes sans emploi

Le travail Á  domicile offre une certaine flexibilité et n’empiète pas sur les obligations sociales. Une personne peut être en mesure par exemple de s’occuper de ses enfants, tout en travaillant. Toutefois, il faudra du temps avant que les Mauriciens développent une culture du travail Á  domicile car il faut une certaine rigueur dans le travail.

Pour travailler Á  domicile, il suffit d’avoir un ordinateur relié Á  l’Internet, un téléphone fixe et un autre mobile. Le Work From Home BPO Scheme a été lancé Á  la Cybercité par le ministre de la Communication et de la Technologie, Tassarajen Pillay-Chedumbrum. La phase pilote de ce programme a débuté le 17 mai dernier, avec une équipe de quatre personnes sélectionnées par la National Empowerment Foundation (NEF) dont l’objectif est de soutenir les personnes vulnérables.

Toutes ont auparavant reçu une formation d’une semaine en informatique assurée par des membres de Quattro BPO Solutions. Après des retours positifs, Quattro BPO Solutions a décidé d’élargir sa base d’opérateurs Á  Maurice. Ainsi grâce Á  leurs ordinateurs personnels et une connexion Internet, ces personnes sont en mesure de sous-traiter plusieurs opérations pour l’opérateur indien en data management, comptabilité et réconciliation bancaire pour le compte de clients basés en Amérique.

« C’est un programme très intéressant pour les femmes au foyer », souligne Ooma Devi Persand, l’une des quatre sélectionnées ayant participé Á  la première phase du programme et aujourd’hui employée Á  distance de Quattro BPO Solutions. Cette mère de famille, qui avait auparavant travaillé dans le domaine de la comptabilité, indique avoir été très attirée par ce projet et surtout par le fait de travailler Á  son propre rythme.

«J’espère que les autorités vont communiquer davantage autour de ce projet. Auparavant, je travaillais dans des centres d’appels. J’ai dÁ» arrêter en raison de mon accouchement. Le problème est que j’avais des horaires difficiles qui m’auraient empêché de m’occuper de mon bébé. Maintenant avec la crise économique, je dois travailler. Or, si ce projet se matérialise, je pourrais certainement rester Á  la maison et gagner ma vie, tout en m’occupant de mon enfant. Mais jusqu’ici, personne ne m’a dit comment on doit faire », explique Christelle, une mère célibataire.
Ce programme est le fruit d’une collaboration entre la société Quattro BPO Solutions, le Board of Investment, le ministère des TICs et la State Investment Corporation. L’objectif de ce projet est de permettre aux personnes sans emploi, notamment les femmes au foyer, les diplômés au chômage, les étudiants, les personnes ayant une incapacité physique et toute autre personne détenant un certificat d’études secondaires, de décrocher un emploi et d’être financièrement indépendant. Ce projet devrait également permettre aux employés de passer moins de temps dans la congestion routière. Toutefois travailler Á  domicile demande une certaine rigueur et de la discipline.
« C’est une excellent idée et le résultat peut être très positif. Beaucoup de pays le font déjÁ  et cela marche très bien. Toutefois, il y a de gros investissements Á  consentir au niveau des infrastructures. On ne pourra pas le faire sans une réduction conséquente des tarifs Internet et une augmentation du débit de connexion », déclare Thomas Buffard, le directeur général de la société ProContact Ltd, société engagée dans l’externalisation.

Si l’expérience s’avère concluante, la firme Quattro BPO Solutions prévoit l’embauche de 100 Mauriciens pour le travail Á  domicile d’ici la fin 2010. Les femmes au foyer ou au chômage gagneraient Á  prendre avantage de ce projet.

Jimmy Jean-Louis est journaliste Á  Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links, qui apporte des perspectives nouvelles Á  l’actualité quotidienne.