Flavie Djo Tshingambu : une des mères courages du business en RDC

Flavie Djo Tshingambu : une des mères courages du business en RDC

Par Constance Tekitila Mafuta

Le dynamisme des Congolaises dans le monde des affaires en République Démocratique du Congo n’est plus Á  démontrer. Surnommées «les Mères courages », elles ne reculent devant aucun obstacle. Flavie Djo Tshingambu, ancienne secrétaire générale au sein de l’administration congolaise, actuellement Á  la retraite, est de celles-lÁ .

Le dynamisme des Congolaises dans le monde des affaires en République Démocratique du Congo n’est plus Á  démontrer. Surnommées «les Mères courages », elles ne reculent devant aucun obstacle. La cinquantaine révolue, Flavie Djo Tshingambu, secrétaire générale de l’administration publique congolaise actuellement Á  la retraite, est l’une d’elles. Peu de temps après la fin de sa carrière administrative, elle s’est muée en femme chef d’entreprise.

Mais avant d’en arriver lÁ , Flavie Djo Tshingambu s’est consolidée en terme de formation. Licenciée en sciences économiques en 1972 et détentrice d’une maîtrise en gestion des entreprises auprès de l’Université de Lodz, en Pologne, Flavie Djo Tshingambu a ensuite acquis une expérience professionnelle en Pologne, en Allemagne de l’Ouest et en France. Elle a complété sa formation par un diplôme en informatique obtenu en Belgique en 1981.

Pendant les 27 années qui ont suivi, cette formation polyvalente a fait d’elle une gestionnaire d’influence dans l’administration publique. Elle a successivement fait preuve d’un esprit d’initiative, de créativité et d’un sens de l’organisation aux ministères de l’Education nationale, des Affaires sociales, de la Condition féminine et de la Famille et de la Culture et des Arts avant de se retirer en 1999.

« Contribuer Á  promouvoir la société congolaise par le travail en créant de l’emploi, surtout en faveur des femmes déshéritées et vulnérables, tel a toujours été mon souci premier », explique Flavie Djo Tshingambu qui ajoute: «Après ma retraite de la Fonction publique, j’ai décidé de me lancer dans les affaires. J’ai commencé par gérer une boutique que mon frère m’a cédée », explique-t-elle.

Aujourd’hui, on ne peut parler affaires dans la capitale congolaise sans citer cette femme qui est aussi formatrice. En effet, Flavie Djo Tshingambu qui excelle dans le commerce général, est Présidente du Réseau des femmes leaders des Petites et Moyennes Entreprises (RFL-PME) qui compte environ 400 membres.

Ces dernières bénéficient d’un encadrement en «Business Edge » en vue de renforcer leurs capacités de gestion, de management, de gestion des ressources humaines, de planification, de contrôle et de marketing.

«Business Edge » est un kit de formation qui regroupe un ensemble de produits et services en techniques de gestion, spécialement conçu pour les propriétaires et gestionnaires des PME et mis au point par l’International Finance Corporation, filiale de la Banque Mondiale.

A travers cette formation, les femmes entrepreneurs voient leurs connaissances mises Á  niveau et harmonisées et cela leur donne une opportunité d’être compétitives sur le terrain aux côtés de leurs collègues masculins.

L’entreprise de Flavie Djo Tshingambu se nomme «Roukan et Frères ». Cette femme qui est aussi leader social et membre de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) explique qu’elle brasse large dans le commerce. «Je suis dans tous les domaines, c’est-Á -dire, dans les filières agricole, de transformation, de commerce général, de services, etc…. »

Elle s’est même lancée dans le secteur pharmaceutique en ouvrant une pharmacie qui tournait très bien. Cependant, elle y a mis un bémol pour l’heure: «Je l’ai momentanément fermée parce qu’elle a été souvent dévalisée », déplore-t-elle. Flavie Djo Tshingambu a poursuivi son bonhomme de chemin dans le commerce général et cela lui réussit plutôt bien.

«Je m’oriente vers les filières de commerce et de transport des produits vivriers, Á  savoir le manioc, les courges, l’arachide, l’huile de palme, les petit pois, etc. Je m’occupe de leur acheminement depuis les sites de culture et de production Á  partir de la province du Bandundu dans le sud-est de la République Démocratique du Congo d’où je suis originaire, jusqu’Á  Kinshasa où je réalise alors de bonnes affaires car je parviens Á  écouler ces produits facilement ».

Toutefois, au-delÁ  de tout ce qu’elle essaie de réaliser jusqu’ici et outre les leçons apprises ça et lÁ  dans le cadre de ses affaires, Flavie Djo Tshingambu a une passion pour la papèterie et la librairie, activité qu’elle exerçait encore jusqu’au mois d’octobre dernier. Mais c’était sans compter un nouveau pillage. Acte qu’elle a fini par croire être organisé et dirigé contre sa personne.

Comme elle ne mâche pas ses mots, elle avoue ne recevoir aucune protection des autorités compétentes. Selon elle, celles-ci ne garantissent pas un climat d’affaires sain aux opérateurs économiques et elle trouve cela regrettable.

Elle profite de ses voyages Á  l’étranger pour voir les tendances en matière de papèterie. «Je voyage beaucoup et rien ne m’échappe. Après des passages aux Etats-Unis et dans certains pays européens, j’ai transformé mon établissement en papèterie de luxe. J’offre mes services aux organismes internationaux, aux entreprises privées et publiques, aux ambassades, etc… »

Selon elle, il n’y a que l’originalité, c’est-Á -dire, des produits uniques et de qualité qui se vendront bien. Flavie Djo Tshingambu maîtrise tellement bien le domaine de la papèterie qu’elle veut implanter une unité de production locale de papier en RDC. Elle croit pouvoir produire sur place toutes les fournitures de bureau de qualité, Á  savoir des blocs-notes, papiers, cahiers, registres et enveloppes – Á  la satisfaction de sa clientèle. Elle s’y attèle actuellement…

Constance Tekitila Mafuta est journaliste en République Démocratique du Congo. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.