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Elles y croyaient pourtant Á leur élection. Elles se sont données Á fond dans un système qui favorise encore les hommes et au final, elles ont perdu. Mais la plupart des candidates battues Á ces élections de mai promettent de revenir se représenter devant l’électorat mauricien, de ne pas abandonner et de digérer dans un délai très court leur défaite.
Danielle Turner en est un exemple. C’est la première fois qu’elle a reçu l’investiture du Parti Travailliste, parti au pouvoir, et ce parti a décidé de l’envoyer briguer les suffrages dans une des circonscriptions de la capitale, Port-Louis/Grande Rivière Nord Ouest.
Elle était consciente que cela allait être difficile car depuis 1976, personne n’a pu se faire élire sans qu’elle ne soit sous la bannière du Mouvement Militant Mauricien (MMM), principal parti d’opposition.
Un candidat du Parti Travailliste dans cette circonscription a pourtant fait son entrée au Parlement dans un passé récent mais c’était comme député correctif. Danielle Turner s’est battue pendant trois semaines, espérant créer la surprise mais au final, elle a terminé sixième.
Le jour du dépouillement, tout en voyant l’écart se creuser entre elle et ses adversaires, elle a fait face et a attendu la proclamation des résultats et a même félicité ses adversaires.
Un mois après cette cinglante défaite, le moral de Danielle Turner est au beau fixe. Elle n’a pas abandonné la circonscription où elle a perdu. « Je ne compte pas oublier cette circonscription. J’ai perdu, c’est vrai mais j’y reste car je crois en des valeurs bien plus importantes que la victoire. J’ai perdu au niveau des votes mais le contact chaleureux et humain que j’ai reçu en contrepartie est une expérience formidable. Et pour être honnête, j’estime que c’est même comparable Á une victoire. Je compte poursuivre ma campagne, même s’il n’y a plus d’élections. Je pense que les trois semaines dont j’ai disposées pour convaincre l’électorat n’étaient pas suffisantes. En tout cas, une chose est sÁ»re, je ne vais pas baisser les bras mais au contraire me donner Á fond et donner le meilleur de moi ».
Une autre novice en politique et qui a connu un revers électoral a été Vishwanee Boodhoonee, connue comme Aartee Boodhoonee par ses proches et partisans. Aartee en était Á sa première joute électorale et a terminé comme Danielle Turner Á la sixième place derrière ses deux autres colistiers masculins. Elle est un membre important de l’Union Nationale, parti dirigé par Ashock Jugnauth, candidat également battu.
Malgré la défaite, Aartee ne conserve que de bons souvenirs de cette campagne. «Cela n’a pas été dur du tout. En tant que femme, je n’ai eu aucun mal Á entrer dans tous les coins et recoins de la circonscription où je vous rappelle j’étais nouvelle. J’ai eu un bon contact avec les habitants et le lendemain de la défaite, j’étais dans la circonscription. J’ai cinq ans devant moi pour rectifier le tir et j’y compte bien y parvenir. Une défaite n’est pas la fin du monde. Je suis fière de ma performance et je ne peux oublier les quelques 9000 personnes qui ont choisi de me faire confiance. La question d’abandonner la politique ne se pose pas et cela n’est pas et ne sera jamais Á mon agenda. Je suis optimiste pour l’avenir et je vais me battre. Je suis une femme qui croit en des valeurs et dans la persévérance et je vais m’appliquer Á cela. Je serai présente pour une autre grand rendez-vous démocratique dans cinq ans ». Aartee précise néanmoins qu’elle compte se présenter aux prochaines élections municipales sous la bannière de l’alliance MMM/UN.
Si beaucoup de femmes politiciennes étaient actives avant la tenue des élections, Soolekha Radhooa, l’épouse d’un chef-inspecteur de police aujourd’hui disparu, a surpris beaucoup de monde en se portant candidate aux élections du 5 mai dernier. Fonctionnaire jusqu’au 16 avril, elle démissionne ce fameux jour pour s’inscrire le lendemain 17 avril 2010, jour du dépôt de candidatures, sous la bannière du Forum Citoyens Libres.
Soolekha Radhooa ne le cache pas. Elle a toujours était membre du Parti Travailliste. «Cela fait des lustres que j’attendais une investiture mais je ne l’ai jamais eue et c’est pour cela que je me suis inscrite sous la bannière du Forum Citoyens Libres. C’est un parti certes mais avant tout un forum où on est libre d’y entrer et libre d’y partir. La politique, je vais continuer Á m’y consacrer, vu que je me suis retirée pour de bon de la Fonction publique. Je pense être candidate aux prochaines municipales ».
Soolekha Radhooa a brigué les suffrages dans la circonscription de Flacq/Bon Accueil et n’a jamais été parmi les premiers. Mais elle reste courageuse et envisage de revenir se présenter Á l’électorat. Mais contrairement Á Danielle Turner ou Á Aartee Boodhoonee, Soolekha Radhooa n’est pas sÁ»re de briguer les suffrages dans la même circonscription. «Une chose est sÁ»re: je compte bien profiter de ma retraite mais je ne compte surtout pas prendre une retraite politique. Je ne fais que commencer et je ne compte pas abandonner même si j’ai perdu, » a-t-elle déclaré.
Rendez-vous est donc pris pour très bientôt devant l’électorat.
Leevy Frivet est journaliste Á Maurice. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.
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— Gender Links (@GenderLinks) December 17, 2024
Comment on La défaite électorale est loin de décourager les politiciennes Á Maurice