La vente des condiments: un moyen efficace de survie


Date: November 11, 2009
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La vente des condiments

Un moyen efficace de survie

Par Francine Umbalo

La vente de condiments aux coins de rues de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, est devenue monnaie courante et se pratique en conformité avec les articles 15 Á  19 du Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement qui stipule que les Etats membres doivent tout mettre en Å“uvre pour que les femmes comme les hommes aient accès aux ressources productives et Á  l’emploi.

Un simple tour dans les principales artères de la ville suffit pour que l’on aperçoive des femmes, bravant le soleil et les intempéries, qui patientent du matin au soir avec l’espoir d’écouler les légumes et autres condiments qu’elles ont cultivés. Parmi ces produits, il y a l’oignon, l’ail, la noix de muscade, la ciboule, le piment, le gingembre, le concombre, le céleri, la tomate, l’aubergine et bien d’autres légumes de saison.

Généralement issues de familles Á  faibles revenus, ces femmes sans complexes, se contentent de cette vente pour subvenir, un tant soit peu aux besoins quotidiens de leurs foyers.

Mireille Pembe expose ses produits Á  l’Avenue Mobutu dans la commune de Limeté. Mariée Á  un fils de militaire, elle affirme se rendre chaque matin Á  «Zigida », marché très prisé par les Kinoises et souvent approvisionné par les agriculteurs en provenance de la province du Bas Congo, située Á  quelques kilomètres de la capitale Kinshasa. C’est lÁ  que se pratique l’achat en gros.

C’est avec ce petit commerce qu’elle dit arrondir ses fins du mois. Mireille Pembe a quelque part de la chance car comme elle vit dans un camp militaire, elle ne débourse rien en fin de mois en termes de loyer, de fourniture d’eau et d’électricité.

Les profits qu’elle obtient de ce petit commerce l’aident Á  entretenir son ménage et Á  couvrir les besoins de ses deux enfants encore Á  bas âge. Appelée Á  dire combien elle peut gagner, elle déclare par exemple que pour tout achat d’oignons évalués Á  3000 francs congolais, soit l’équivalent de trois dollars américains, elle a peut gagner 1000 francs congolais, soit un dollar américain.

Par contre, l’achat des tomates fraiches et de piments lui rapporte une marge de 100%, parfois plus. Sur chaque achat de 9000 francs congolais, l’équivalent de 10 dollars américains, sa marge sur ces produits lÁ  est de 18 000 francs congolais, soit 20 dollars américains. Même chose pour d’autres légumes tels que les aubergines ou encore le céleri. Les affaires marchent bien pour elle car Á  l’origine, elle n’a investi que 300 dollars américains. C’était il y a trois ans.

De son côté, Philo Ngoma, épouse d’un chauffeur mécanicien au chômage, raconte que c’est Á  5h30 qu’elle quitte la maison pour se rendre au marché «Zigida ». Si elle le fait d’aussi bonne heure, c’est qu’elle veut approvisionner ses clients le plus tôt possible.

On ignore si elle dit vrai mais elle raconte qu’elle ne connaît pas vraiment le montant de ses bénéfices mensuels. Même si elle dit ne pas rentrer dans son capital initial, elle affirme qu’elle s’en sort. Elle doit tout de même s’acquitter de son loyer fixé Á  25 dollars américains et le reste de ce qu’elle gagne va dans l’achat de la ration alimentaire et les autres dépenses connexes. Elle également a trois enfants encore non-scolarisés.

Chantal Bunyanya est quant Á  elle mariée Á  militaire. Statut qui la dispense de toute dépense liée au loyer, Á  l’eau et Á  l’électricité. Son petit commerce lui permet donc de payer les frais de scolarité de ses quatre enfants. Elle vend des légumes et autres condiments depuis quatre ans. Sa clientèle est essentiellement constituée de femmes Á  faibles revenus comme on en voit beaucoup dans les rues de Kinshasa. Ce sont Á  ces femmes-lÁ  que ces vendeuses rendent le plus grand service car les familles nanties s’approvisionnent dans les boutiques en ville et au quotidien.

Francine Umbalo est journaliste en République Démocratique du Congo. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.

 


One thought on “La vente des condiments: un moyen efficace de survie”

Kimpanga says:

Hey

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