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Nombreux sont ceux qui pensent que Martha Wangari Karua a toutes ses chances car sa participation aux réformes politiques est incontestée, sa force et son intégrité apparente dans ses démarches politiques et son combat pour un Kenya meilleur font qu’elle ait attirée de nombreuses sympathies.
Mary Mutinda, une jeune professionnelle dans le monde de la communication, avoue ouvertement soutenir Martha Wangari Karua qu’elle nomme familièrement Martha, comme si qu’elle la connaissait. «Martha a des principes et elle est courageuse. Elle est aussi très travailleuse, contrairement Á beaucoup de nos politiciens qui ne font rien depuis le début de leur mandat, Á part empocher l’argent des contribuables. Ceux-lÁ démissionneront Á la veille des élections de 2012. En tous cas, Martha aura mon vote. »
Flash-back sur le passé de cette personnalité politique, native du district de Kirinyaga dans la province centrale du Kenya. Martha Wangari Karua a étudié Á l’université de Nairobi où elle a obtenu sa licence de droit en 1981. Elle a ensuite eu sa maîtrise de la Kenya School of Law. Ce qui lui a permis de pratiquer le droit au Kenya. C’est ainsi qu’elle a commencé dans le judiciaire où elle a bien vite été nommée magistrate.
Martha Wangari Karua a quitté le service public pour faire de la clientèle privée, fondant son propre cabinet d’avocat, Martha Karua & Co. Advocates. Elle a immensément contribué aux reformes judiciaires, apportant des changements aux lois constitutionnelles et administratives. Elle a aussi beaucoup Å“uvré pour le développement des lois de la famille, s’attaquant notamment Á la distribution des biens matrimoniaux.
C’est en 1990 que Martha se jette dans l’arène politique après s’être fait une réputation dans le monde légal. Elle s’est jointe Á ceux qui luttaient contre l’unique parti politique légal du pays Á l’époque, le ‘Kenya African National Union’ (KANU), parti de Daniel Arap Moi. Après une bataille acharnée pour mettre en place le multipartisme au Kenya, elle s’est positionnée comme le réel défenseur des droits démocratiques lorsque le pays a été pris en otage par la dictature du président Moi.
A la tête de divers ministères, elle a pu imposer ses opinions et dire ce qu’elle pensait haut et fort sans avoir peur de l’impact que celles-ci pourraient avoir sur son image. Son altercation avec le ministre Ruto dans l’affaire du ‘Maize Scandal’ est mémorable. Retour en 2009 alors que le Kenya voit les prix monter en flèche sur les marchés mondiaux, alors même que le pays fait face Á une sècheresse foudroyante, certains hauts personnages du gouvernement trouvent le moyen de fermer les yeux sur des nombreuses victimes de la famine et de vendre le maÁ¯s destiné Á sauver le pays de la famine et de la flambée des prix. Martha Karua n’a pas hésité Á dénoncer les abus de pouvoir et s’est ainsi vue attirer les foudres de ceux, qui, contrairement Á elle, voulaient se faire de l’argent facile. Tout comme elle n’a pas hésité Á démissionner au lendemain de la nomination de plusieurs juges par le président Kibaki qui a pris cette décision sans obtenir son consentement.
Sa démission n’a pas altéré l’opinion publique favorable Á son égard. Depuis ce geste, les débats vont bon train et sa côte de popularité a grimpé en flèche. Martha Wangari Karua aurait-elle vraiment une chance aux élections? Oui, selon de nombreuses personnes. Sa contribution dans le monde politique kenyan est inestimable.
Elle est reconnue au Kenya, en Afrique et dans le monde pour ses diverses actions et positions en faveur des droits de l’Homme. C’est dans cette optique que la Human Rights Watch lui a rendu hommage en 1991. En décembre 1995, elle a été récompensée par la Federation of Kenya Women Lawyers (FIDA) pour son dévouement Á la cause des femmes et au développement de la population féminine du pays.
En 1999, elle a été désignée «Juriste de l’année » par la Kenya Section of the International Commission of Jurists. La même année, elle a reçu le Legal Practitioners Due Diligence Award, récompense remise par la Law Society of Kenya (LSK).
Dans une entrevue accordée Á un journal local, Martha Karua dit être convaincue que les fléaux tels que la corruption pourront disparaître du pays. ‘Je suis optimiste’ dit-elle. Elle ajoute que la corruption est un défi Á relever. «Le pays est encore en reconstruction avec des tas de réformes Á faire mais c’est avec de la volonté et du courage que les Kenyans pourront en être débarrassés ».
Les étudiantes, universitaires et professionnelles attendent avec impatience que cette année s’écoule pour que les Kenyans puissent se choisir un nouveau président. Et pourquoi pas, une présidente…
Julie Prisca Stephen étudie Á Nairobi. Cet article fait partie du service de commentaires et d’opinions de Gender Links.
Comment on Martha Karua: la dame de fer